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Grandir, c'est sans doute aussi savoir pardonner les blessures qui vous sont faites par inadvertance et dont on est le seul à pouvoir mesurer la profondeur.
Janine Boissard
Dans la famille on ne pleure pas en public, même si le public, c'est la famille.
Confier pour l'adoption un enfant dont on sait qu'on ne pourra le rendre heureux est un acte d'amour.
L'amour, il faut parfois en rire si l'on ne veut pas en mourir.
Certaines encres, quand vous cherchez à les effacer, c'est pire que tout : ça se répand, toute la page est gâchée. J'ai toujours pensé qu'on n'effaçait pas ce qui était inscrit en profondeur. Ca reste : que tu sois ici ou ailleurs.
Il arrive qu'on sache à l'avance ce qui fera un souvenir. Cela peut être quelque chose de très insignifiant : un bruit, une odeur, un instant.
On ne replante pas sur du malheur, on replante en remplaçant les mauvaises images par les bonnes, les larmes par des sourires, sans pour autant oublier ceux qui sont partis.
Timidité, c'est un mot plutôt gentil, amusant à prononcer et qui renferme un gros point d'interrogation sur soi-même.
La fidélité n'est pas l'absence de désir mais le refus de le concrétiser.
Le livre est comme une grotte un peu magique que chacun explore avec sa propre lumière intérieure pour y chercher sa vérité.
Il y a toutes sortes de colères, les noires, les bleues, comme la peur, les dantesques, les colères rentrées que l'on retient parfois pendant si longtemps que lorsqu'elles explosent, c'est la tuerie.
Le soir, comme Grand-mère a vécu à l'époque des bougies, au lieu de dire Eteignez la lumière, elle dit Soufflez.
La liberté est un chiendent, cette plante qui développe sous terre des rhizomes que l'on dit aériens, dont ne vient à bout ni la roche la plus dure, ni les barbelés des ronces. A la première fissure, au premier rayon de soleil, elle refleurit.
Le rire : dernière défense avant les larmes.
Faible, permets-toi de l'être encore. C'est une force.
Si les femmes sont les plus fortes, c'est que les hommes ne peuvent oublier qu'elles leur ont donné la vie, et parfois l'élan pour avancer, seuls comme des grands. Et que le "seul" pose problème.
Toutes les chansons ont le même refrain, murmuré, hurlé ou sangloté : sans amour, t'es mort.
Tel est le rôle de l'artiste : faire vibrer en chacun la corde sensible, exprimer son chant le plus profond.
Aimer, c'est prendre le risque de souffrir. Et certains, qui en ont trop bavé, préfèrent s'abstenir. Mais ils ne sont pas toujours maîtres de leurs sentiments ; alors à la fois ils aiment et font tout pour être rejetés.
Il y a deux âges pour faire des bêtises, la jeunesse parce qu'on a tout le temps devant soi ; la vieillesse parce qu'il n'en reste plus beaucoup.
Pour grandir, mademoiselle Forgeot, il faut parfois aller au-dessus de ses forces.
Maman dit que tu dois surtout pas t'enfermer dans le souvenir, reprends doucement Adèle. Si tu t'enfermes, t'avances plus. Tu dois mettre le mauvais dans un coin, garder le bon et regarder devant.
Quand un homme pleure, des tas de mots comme "force", "fierté", "virilité", des châteaux forts avec tours et oriflammes s'effondrent.
L'esprit de famille, n'est pas pour moi un arbre isolé. Il procure à ceux qui le désirent et s'arrêtent à ses côtés, ombrage, refuge et oxygène. Et lui aussi a besoin de son entourage, il s'en nourrit.
Un écrivain peut finir par devenir un simple jongleur de mots plus ou moins adroit. Il peut en arriver à oublier l'essentiel : cette source qui coule au fond de nous et qui est le véritable lieu de rencontre des êtres.
Si tu as une journée difficile, fixe les petites lumières... Le café que tu vas prendre avec une amie, l'émission qui t'intéresse, le livre qui t'attend. La vie est faite de ces petites joies-là.
La poésie est partout, même dans les chiffres, dixit Queneau.
Il y a une chose à laquelle il ne faut pas céder, dit elle, le regret ! Le regret, c'est marcher à reculons. Qu'on ait eu raison ou non, il faut toujours regarder devant.
On se rend compte parfois que l'on a des phrases entières en attente, des cris aussi, sûrement.
Il me semble à la fois que le temps se traîne comme un escargot et qu'il m'échappe ; c'est le grand tourment de l'espérance.
L'automne, c'est cousu de moments de grâce, qui ne durent pas.
Une vie réussie est un rêve d'enfant réalisé.
La seule façon de vivre bien est d'être en accord avec sa conscience, de ne jamais tricher avec soi-même.
La musique, langage universel que chacun s'approprie en l'accordant aux couleurs de son âme, sans pour autant en dénaturer la beauté.
Sans bois, une maison est sans racine.
La retraite, qu'est-ce que c'est, sinon la permission officielle de rouiller.
Certains lieux se gravent à jamais en vous par le rayonnement secret, spirituel, de ceux qui les habitent. C'est ce qu'on appelle l'atmosphère.
Quand on est petit, on voit ses grands-parents comme des bras qui vous enveloppent, des câlins et des histoires qui, au début, font peur, mais qui finissent toujours bien, gentils récompensés, méchants punis.
On peut tout savoir sur la cellule nucléaire et être atteint de cécité galopante en ce qui concerne ses plus proches.
Il y a toutes sortes de silences. On parle de silence religieux, de silence de mort. Il peut y en avoir aussi de respect, de regret, de honte.
Rejeter toute idée reçue, ne jamais cesser de se remettre en question.
Quand le père souffre, le fils déguste.
Avoir l'esprit de famille, c'est aimer se retrouver parmi les siens, non pour s'y enfermer, mais pour y prendre des forces afin de mieux s'ouvrir aux autres.