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On est tous les mêmes, plus ou moins fiers, plus ou moins tapageurs, mais le moment venu : la courbette.
Jean Anouilh
C'est laid, c'est obscène, les regards des hommes ! Cela se pose sur vous comme des chenilles, comme des limaces, cela se glisse partout.
Dans la vie, même quand ça a l'air sérieux, ça n'est tout de même que du guignol. Et on joue toujours la même pièce.
La mort est belle. Elle seule donne à l'amour son vrai climat.
Les nouvelles, moi, ça ne m'intéresse pas. D'abord, le lendemain elles sont vieilles.
Je ne sais pas grand'chose, mais je sais l'orthographe. Et les couplets que l'on chante chez moi, je veux qu'ils soient écrits avec l'orthographe.
C'est drôle : on peut très bien marcher, sourire, traverser les rues et être mort.
Pourquoi l'amour ne serait-il pas d'abord ce qui fait plaisir au coeur ? On a bien le temps de souffrir par la suite.
Il est très difficile de s'élever au-dessus de certains médiocres et de conserver leur estime.
L'orgueil d'Oedipe. Tu es l'orgueil d'Oedipe. Oui, maintenant que je l'ai retrouvé au fond de tes yeux, je te crois. Tu as du pensée que je te ferais mourir. Et cela te paraissait une dénouement tout naturel pour toi, orgueilleuse !
Avant le jour de sa mort, personne ne sait exactement son courage...
Pourquoi contredire une femme ? Il est tellement plus simple d'attendre qu'elle change d'avis.
Je suis un pêcheur à la ligne. Quelquefois je ferre un brochet, quelquefois une vieille chaussure.
C'est curieux les dames ! Il faut toujours se demander si on les a rendues heureuses...
Je ne connais rien de plus ennuyeux que d'être aimé. Aimer est charmant, mais Dieu que c'est rare !
Mourir, ce n'est rien. Commence déjà par vivre. C'est moins drôle et c'est plus long.
Parolier ! Parfaitement. Le fabricant de paroles. Tout se fabrique ici-bas. Et il faut bien qu'il y ait quelqu'un qui s'en charge, des paroles.
Je ne suis pas de ceux qui se consolent d'un mal en disant "c'est la vie". Qu'est-ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, que ce soit la vie ?... Qu'un million de grains de sable soient broyés en même temps que moi ?
Je me demande comment, étant musicien, tu peux encore aimer la musique.
Alors vous bâtissez des maisons, parce que les pierres, elles, durent.
On prend toujours pour des imbéciles les gens qui ne se sentent pas comme vous.
On imagine mal un prêtre tout nu.
On ne s'aime jamais comme dans les histoires, tout nus et pour toujours. S'aimer, c'est lutter constamment contre des milliers de forces cachées qui viennent de vous ou du monde.
Il y en a des choses qu'on ne veut pas comme cela dans le monde et qui sont là bien tranquilles, bien énormes, comme la mer.
Il est percé jusqu'aux os. La crainte de la broncho-pneumonie a été pour beaucoup dans son retour : c'est un homme soucieux de sa petite santé.
(Vivre) est un métier comme un autre, cela s'apprend !
Dieu a sans doute donné la venue lente de l'impuissance aux hommes pour leur apprendre à apprivoiser la mort...
Qu'est-ce que gouverner le monde ... sinon faire croire à des imbéciles qu'ils pensent d'eux-mêmes, ce que nous leur faisons penser ?
N'aimer que soi, cela doit être bien monotone.
J'aimerais mieux aller vivre à Constantinople chez le Grand Turc plutôt que de voir six cents médiocres faire et défaire la France au nom de quelques millions de médiocres qui les ont élus.
Tu ne seras pas seul, on n'est jamais seul. On est avec soi, c'est autre chose, tu le sais bien...
Crois-tu qu'on s'enivre pour s'amuser ? Etre ivrogne ce n'est pas une sinécure... Si tu savais l'attention et la persévérance qu'il faut ! Toujours à remplir des verres et à les vider.
Si nous ne nous conduisons pas tout à fait bien, c'est parce qu'il nous reste, à tous, une vague petite notion de devoir au fond de notre désordre qui fait que nous n'avons pas le courage de nous conduire tout à fait mal.
Et tout s'oublie à vivre.
Fabrice : Et à ne pas faire souffrir les autres, vous me l'apprendrez aussi ? - Ornifle : C'est une science inutile. Les autres meurent de souffrir. Pourquoi se compliquer la vie et leur refuser ce plaisir ?
Ce qui est doux, c'est d'être arrivé quelque part, fût-ce au bout du désespoir, et de dire : Ah ! bon, c'était là. Je suis arrivé maintenant.
Il faut que les peuples aient peur. A la minute où ils cessent d'avoir peur, ils n'ont qu'une idée, c'est de faire peur à leur tour.
Il n'y a que les imbéciles qui se croient volés en donnant trop à une fille.
Il n'y a que les professeurs pour croire que les chefs-d'oeuvre c'est le fruit de l'application. Tu penses bien que Shakespeare, à l'époque, il ne se doutait pas qu'il écrivait Hamlet !
Le Roi : Pourquoi mets-tu des étiquettes sur tout, pour justifier tes sentiments ? - Becket : Parce que, sans étiquettes, le monde n'aurait plus de forme...
D'ailleurs, je crois à l'indissolubilité du mariage : c'est la seule garantie qu'on ait, de ne pas faire l'imbécile deux fois.
La plupart des cocus piétinent parce qu'ils s'imaginent un amant de leur femme susceptible de leur plaire, à eux.
... le mensonge est parfois une forme préalable de la vérité.
Dans le drame, on se débat parce qu'on espère en sortir.
Les malheureux devraient se réjouir de leur excellent estomac au lieu de se plaindre, quant il y a tant de millionnaires gastralgiques.
Je m'intéresse assez peu, personnellement, aux confidences. C'est toujours à peu près la même chose et cela ne soulage que celui qui les fait.
Ah ! vos têtes, vos pauvres têtes de candidats au bonheur ! C'est vous qui êtes laids, même les plus beaux.
La sincérité est un calcul comme un autre.
Les affaires allant mal, un marbrier déclare : Les morts de la guerre 14-18 nous manquent.
Ah ! l'incertain, le troublant premier jour. On se cherche, on se sent, on se devine, on ne se connaît pas encore et on sait pourtant déjà que cela durera toute la vie...