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Ou on a des papiers en règle et on s'embête - ou on choisit l'amour et on a des embêtements...
Jean Anouilh
C'est laid un homme qui a peur.
Quand les petits ramoneurs ne se retourneront plus dans la rue, alors je comprendrai que je suis devenue vieille...
C'est curieux le nombre de conjugaisons qu'on passe son temps à faire, dans la langue française. Je t'aime, tu m'aimes, nous nous aimons.
Avec un peu d'imagination, on peut très bien vivre toute sa vie en un soir.
Ce qui est beau, c'est ce qu'on aime.
La vie est ainsi faite que les pères imbéciles en savent aussi long, quelquefois plus long sur elle que les pères intelligents. La vie n'a pas besoin d'intelligence. C'est même ce qu'elle peut rencontrer de plus gênant dans sa marche joyeuse.
Je crois bien que (la facilité) est le déguisement le plus redoutable du diable.
Ah ! que c'est difficile, que c'est difficile de toujours expliquer tout !...
Bachman : Parce que lui il est à part. C'est quelqu'un. - Rosa : Oui mais tous les jours c'est lourd quelqu'un...
Je ne vois vraiment pas à quoi ce que je vous ai dit pourra servir. Si ce n'est à composer ma nécrologie.
Croyez-moi, on a presque toujours quelque chose de mieux à faire que de mourir.
Je voudrais bien savoir comment ils le font, l'amour, les conseillers conjugaux. Cela doit être gai !
Je parle tout le temps, mais je ne sais pas répondre. C'est d'ailleurs pour cela que je parle tout le temps, pour empêcher qu'on me questionne. C'est ma façon d'être muette.
M. Orlas : L'amour, l'amour... Que sais-tu de l'amour, à ton âge ? - Cécile : Tout ce qu'on n'en apprend pas, monsieur, c'est-à-dire presque tout.
J'ai des lansquenets suisses à nourrir, moi... et personne n'a jamais payé les Suisses avec des principes.
Le monde est plein de midinettes prêtes à adorer les princes quels qu'ils soient.
Vous êtes tous les mêmes. Vous avez soif d'éternité et dès le premier baiser vous êtes verts d'épouvante parce que vous sentez obscurément que cela ne pourra pas durer. Les serments sont vite épuisés.
Le célibataire vit comme un roi et meurt comme un chien, alors que l'homme marié vit comme un chien et meurt comme un roi.
(Les jeunes) sont déjà les vieux de quelqu'un.
Quel étrange plaisir de réaliser ses mensonges !
Etre ivrogne ce n'est pas une sinécure... Si tu savais l'intention et la persévérance qu'il faut ! Toujours à remplir des verres et à les vider. On vous prend pour un riche oisif, en fait c'est un travail de plongeur.
Ceux qui vous diront que la jeunesse a besoin d'un idéal sont des imbéciles. Croyez-moi, tout le mal vient des vieillards, ils se nourrissent d'idées et les jeunes en meurent.
On ne sait jamais pourquoi on meurt.
Ce sont toujours nos bons sentiments qui nous font faire de vilaines choses.
Les hommes ne sont qu'une pâte que les femmes pétrissent à leur gré.
Tout le monde ne peut pas faire l'amour, ça ne serait pas sérieux.
Si tes amants t'ennuient, marie-toi, cela leur donnera du piquant.
On ne doit jamais battre une femme - même avec une fleur !
... nous avons une grande force, ... c'est de ne pas savoir exactement ce que nous voulons. De l'incertitude profonde des desseins naît une étonnante liberté de manoeuvre.
Adolphe : Je crois bien que tu es méchante, au fond, ma pauvre Charlotte. - Elodie : Oui je suis méchante. Mais c'est toi qui m'as rendue comme ça. Les femmes, mon bonhomme, on a celles qu'on se fait !
C'est peu de chose les mots - on ne sait jamais même si l'autre les entend...
Le drame du cocu, c'est le drame de l'homme : la connaissance.
Le talent est comme un robinet. Quand il est ouvert, on peut écrire. L'inspiration est une farce que les poètes ont inventée pour se donner de l'importance.
S'il fallait mourir chaque fois qu'on fait une bêtise, il n'y aurait pas assez de poison sur la terre.
Mais, voyez-vous, pour un homme sans mémoire, un passé tout entier, c'est trop lourd à endosser en une seule fois.
Si les hommes se donnaient pour oublier le centième du mal qu'ils se donnent pour se souvenir, je suis certain que le monde serait depuis longtemps en paix.
Je me demande si je ne vais pas me laisser pousser la barbe. C'est déjà si ennuyeux d'être désespéré... S'il faut se raser en plus !
Cela devrait être plus simple, bon Dieu, la vie ! Pourquoi toujours jouer au drame, alors que, tout bien pesé, l'amour, la politique, les hommes, tout est plutôt ridicule ou rigolo ?
La beauté est une des rares choses qui ne font pas douter de Dieu.
Rien n'est irréparable en politique.
Même quand on sent la faiblesse momentanée de l'adversaire, il ne faut jamais s'entêter sur une position qui n'est pas raisonnable.
Le théâtre, c'est le souffleur. D'abord, il n'y a que lui qui sait toute la pièce !
J'adore que la jeunesse m'insulte. Cela me rassure sur mon sens politique.
Tout le monde est honnête d'une certaine manière. Le malheur, c'est qu'il n'y en a qu'une qui est officielle.
Frédéric : On doit sortir un jour de son monde d'enfant et accepter que tout ne soit pas aussi beau que lorsqu'on était petit. - Jeannette : Je ne veux pas devenir grande. Je ne veux pas apprendre à dire oui. Tout est trop laid.
Becket : Je ne suis qu'un exilé. - Le Roi : C'est aussi un titre important, en France.
Je sais de quelles petitesses meurent les plus grandes amours.
Je trouve que c'est le genre (en parlant du roman policier) le plus niais du monde. Se torturer à embrouiller artificiellement une histoire pour se donner la fausse élégance de la dénouer en trois pages à la fin, c'est une activité de plaisantin.
C'est quand on comprend qu'il n'y a rien à casser qu'on commence à devenir un homme. On vit très bien avec une douleur, vous verrez, une fois que la connaissance est faite. On lui découvre des subtilités, des replis. On en devient le spécialiste.