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Adieu poète ! Il faut que les mots enterrent les mots.
Jean Cayrol
Tout doucement, il quittait cet univers impalpable et trompeur, plongeait dans un effilochement de fumée aux lents tourbillons.
Tout poème est une mise en demeure.
Je vais où je m'ignore.
La mer de juillet qui sent la crème déshydratante et la gaufre.
Ecrire, c'est aussi inspirer autrui, le pousser vers sa ressemblance, vers sa préférence.
Des coquillages de nacre blanche, des arondes de grande dimension et d'une épaisseur de valve de plus de trente millimètres.
L'eau reprit une faible brillance qui rendit le paysage brumeux, à peine distinct.
Un désert, c'est bien fait pour se rencontrer.
Il n'y a ni regard, ni paysage, ni fait divers qui ne recèle le reste du monde, en toute propriété.
Des astéries, des chevrettes, des méduses apparaissaient puis disparaissaient sous les longues franges entrelacées des algues et des mousses vertes.
Le tout est d'approfondir même un murmure.
La création est l'art de prédire son passé.
Autrefois, ce devait être un lit de rivière car les pneus écrasaient d'immenses coquilles plates et corallines, encore nacrées.
Je suis d'un monde inique, et qui se croit unique.
Une femme aux colliers tatoués sur la poitrine vint souffler dans une corne, appel lancinant, rauque, sensuel.
Où trouver un coin pour établir un campement, pour édifier à cahux et à sable une demeure provisoire afin d'y exposer l'Arche d'Alliance enfermée dans un container de plomb.
Elle ne ramassait plus les coquilles porte-soie dont le byssus fin, brillant et moelleux, pouvait devenir une fibre textile qu'elle peignait et filait les nuits où elle ne dormait pas, afin d'en fabriquer des sacs pour ranger sa nourriture.
Mais qui utilise les grosses éponges dites de Venise et connaît encore la différence entre les éponges plongées et les éponges harponnées ?
Le paysage semblait comme déterré, gardant dans ses creux, dans ses fissures, sur ses pitons, des couches de lave bulleuse.