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Un rite a besoin d'un espace particulier. Un lieu sacré où chaque geste revêt un sens supérieur, où chaque mouvement est un symbole.
Jean-Christophe Grangé
J'ai compris à quel point la vie appartient à la mort, à quel point elle n'est qu'une brève parenthèse. Un sursis dans un océan de néant.
Les immeubles de pierre avaient la couleur du ciel, les gaz d'échappement tissaient une atmosphère de grisaille. Dans ces moments-là, Paris semblait construit en une seule matière : l'ennui.
L'amitié était dangereuse. C'était comme le reste : on pouvait devenir accro.
Le silence se referma sur ses paroles. Barnes était livide, Joisneau comme cristallisé sur sa terreur.
Prendre les événements comme ils viennent et surtout, bien saisir le sens du périple : c'est l'Afrique qui vous roulait dessus et non l'inverse
C'était un idéal, un appel, qui prendrait de multiples visages, et se résumerait toujours à cette phrase, mille fois répétée par les militants : Quand un révolutionnaire tombe, il y a toujours dix mains pour ramasser son fusil.
La seule prison des femmes, c'est l'amour. Elles seront toujours victimes de leur sentimentalisme. Un siècle de combats n'a rien pu faire contre cette faiblesse chronique.
Qui sème la haine récolte la violence, la vengeance, la mort...
Paris croulait littéralement sous les décorations de Noël et on pouvait sentir dans l'air cette impatience mêlée de tristesse qui caractérise les fêtes de fin d'année. Une fois encore, on allait bâfrer, picoler s'offrir des cadeaux, mais c'était pour mieux oublier cet état de fait : une année de plus, une année de moins...
La mort est un roman.
Nouveau rire : – C'est Machiavel qui l'a dit, et il était de chez moi : on doit s'adapter à son ennemi
Il devait descendre dans ses propres catacombes. Pratiquer des fouilles archéologiques. Trouver des villes mortes au fond de sa mémoire.
Plus une histoire paraît absurde, plus elle a des chances d'être vraie.
Niémas roula d'une seule traite, pleins phares, au mépris des radars et des limitations de vitesse.
Ce n'est pas l'art qui nous soigne, c'est nous qui soignons l'art !
Il avait l'air d'un loup à qui l'on propose une assiette de lait.
En amour, seuls les actes comptent, les mots ne coûtent rien.
Emmener sa femme en Thaïlande, c'est comme emporter sa bière en Allemagne.
Chaque crime est un noyau atomique et les éléments récurrents ses électrons, oscillant autour de lui et dessinant une vérité subliminale.
Entre 40 et 50 ans, estima Anna, remarquant les paupières flétries, les sillons autour des yeux. Mais on n'appréhendait pas cette femme athlétique en termes d'âge plutôt d'énergie. Ce n'était pas une question d'année mais de kilojoules.
Il ne buvait pas de vin. Ce qui revenait en Aquitaine à être aveugle, sourd ou paraplégique.
La haine est le don le mieux partagé.
Chaque élément d'une enquête est un miroir. Et le tueur se cache dans l'un des angles morts.
Les Japonais ont une métaphore pour décrire le phénomène : ils se comparent aux bonsaïs, à la fois soutenus et entravés par de minuscules tuteurs. Libérez-les dans la nature et ils se déploient aussitôt. Impossible de les replacer dans leur pot.
Un héros, disait son père, c'est celui qui est trop terrifié pour s'enfuir.
Lorsque des éléments, des détails, même anodins, reviennent régulièrement dans une enquête, il faut toujours les retenir, parce qu'ils dissimulent à coup sûr une signification profonde.
Malgré moi, une réflexion de Luc me revint. Une de ces phrases cyniques dont il avait le secret : La femme. Régler le problème le plus vite possible, pour mieux l'oublier.
La peur, c'est comme le froid, il faut bouger, s'agiter pour ne pas se laisser emprisonner par elle.
On vit à l'heure du consensus mou et du politiquement correct. Personne ne croit plus en rien sauf aux causes qui coûtent pas un rond : l'écologie, l'altermondialisme...
Dire qu'ils faisaient corps avec la terre était un pléonasme : ils étaient la terre
Un flic, c'est jamais qu'un voyou qu'a raté sa vocation.
Les yeux, à eux seuls, étaient un poème : verts, légers, ourlés d'ombre, comme flambés par quelque vieille croyance balkanique. Et puis telle une mitre, il y avait le crâne : totalement chauve et dressé vers le ciel, comme une prière.
On livre les premières batailles pour sa patrie ou la liberté. Les dernières pour la légende.
Quand on lutte toute la journée contre la mort, les vivants ne vous font plus peur.
Il n'y a pas de vérité, il n'y a que des mensonges assumés
Célibataire, il ne vivait que pour ses plans nocturnes. Sa devise : Une femme par soir, un match par week-end.
Seule une blessure qu'on cache affaiblit.
Elle affichait ses blessures affectives mais elle n'y croyait pas elle-même. Ma mère, qui ne vivait que pour les vêtements griffés et les appellations contrôlées, évoluait, côté sentiments, dans un monde de contrefaçon.
Contrôler l'esprit, c'est une autre manière d'éviter le combat. Comme dit Lao-tseu : Le plus grand conquérant est celui qui sait vaincre sans bataille.
Elle s'était durcie à son tour tant l'amour se nourrit du sentiment de l'autre. Sans entraînement le coeur se dessèche. On perd toute faculté à partager. On finit par se protéger en se refermant sur ce qu'on a de plus triste : sa solitude.
Dans une enquête, ne pas achever une liste revient à ne pas l'avoir commencée.
Au Japon, on dit : Les fleurs d'hier sont les rêves d'aujourd'hui. Elle pouvait ajouter : Les fautes d'hier sont les cauchemars d'aujourd'hui.
La prison n'est pas fondée sur un système d'entraide ou de solidarité. C'est un monde où les intérêts personnels cohabitent, sans se mêler. A l'occasion, ils peuvent s'accorder sur un objectif commun, mais la règle est de ne jamais sortir de son propre cercle d'existence. Une logique de rats, où l'intelligence ne s'applique qu'à sa survie immédiate
Personne ne peut comprendre un flic. Encore moins le juger. Nous évoluons dans un monde brutal, incohérent, fermé. Vous êtes en dehors, et vous ne pouvez plus le comprendre. Vous êtes en dedans, et vous perdez toute objectivité.
Quand on a épuisé tous les possibles, que reste-t-il ? L'impossible.
L'esprit humain ne peut assimiler qu'une certaine quantité de vérités à la fois.
Les hommes n'aiment que l'extérieur, les femmes ne sont intéressées que par l'intérieur. Nous aimons le fruit et sa saveur. Ils se contentent des épluchures.
Les deux adversaires hurlaient en silence, de tous leurs yeux.
Un thriller est un voyage.