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Et le 11 septembre, j'ai compris que le monde était désormais partagé entre deux forces que je détestais tout autant l'une que l'autre.
Jean-Christophe Rufin
On ne peut montrer à une femme un bel homme qui pleure sans qu'elle pense : allons, je l'aurais mieux aimé, moi.
Il suffit de faire débuter l'épidémie en un endroit où elle trouvera les conditions favorables pour se développer. Ensuite, avec les transports aériens, elle se dispersera dans le monde entier.
L'animal poursuit sa proie ; l'être humain court après son salut.
Des gens heureux on ne sait pas grand chose. Ils vivent, voilà tout, et le bonheur leur tient lieu d'histoire.
L'ennemi, c'est celui qui vous hait et veut vous détruire, l'adversaire, c'est celui qui vous aime et veut vous transformer. Les démocraties cultivent leurs ennemis ; elles liquident leurs adversaires.
La presse est libre, vous le savez. Elle est libre et responsable. Quand une vérité se dégage, il faut la respecter.
Dans l'univers du renseignement, tout le monde s'efforce de prendre l'air menaçant ou préoccupé. Mais, en réalité, ce qui domine c'est le plaisir assez enfantin de jouer.
On ne savait au juste pourquoi l'on devenait huguenot ou papiste, mais, une fois qu'on avait choisi son espèce, il n'était plus question d'en changer.
Le bonheur du chemin est fait de ces instants qu'ignoreront toujours ceux qui roulent à grande vitesse, là-haut, sur la chaussée sans obstacle du présent.
Les infirmières ont une puissance redoutable. Il faut les amadouer afin qu'elles ne fassent pas un usage trop rude des armes dont elles disposent.
La baie de Guanabara c'est ainsi que les indigènes la nomment. Les Portuguais y sont entrés il y a cinquante ans, un jour de janvier. Ces ignorants croyaient qu'il s'agissait d'une rivière : ils l'ont nommée la rivière de janvier, Rio de Janeiro.
Tous les êtres vivants ont des droits, qu'ils soient beaux ou repoussants, domestiques ou sauvages, comestibles ou non.
Le choléra, c'est la conscience de nos échecs, le témoin de nos faiblesses, le symbole de la terre à laquelle nous ne cessons d'appartenir, même quand notre esprit croit pouvoir s'envoler vers le ciel des idées, du progrès, de l'immortalité.
Il avait ce teint particulier aux vrais parisiens qui s'accorde à la couleur de leurs pavés et peut varier, au gré des émotions qu'ils expriment, du blanc des façades en pierre au gris plombé des toitures de zinc.
Le choléra est un monstre qu'on tue en se lavant les mains.
Il faut rendre à sa terre sa respiration. L'espèce humaine ruisselle sur les continents comme un déluge. Elle recouvre toutes les autres formes de vie
L'ivresse de la délivrance l'abandonna d'un coup à l'idée que, pour se retrouver libre et toute entière, elle s'était amputée d'une moitié d'elle-même. Et elle se découvrait à présent enchaînée au désir de lui être réunie.
Chacun cherche ce qu'il n'a pas.
La France est sans doute le pays du monde où le débat écologique est le plus mou. Les écolos français sont immergés jusqu'au cou dans le jeu politique. Ils ont pris goût au pouvoir et pratiquent le compromis de façon écœurante. Même ceux qui restent en dehors et se prétendent libres, comme les militants de Greenworld, sont effrayés dès que leurs actions les mènent un peu trop loin.
L'important, pour des soldats, c'est de savoir qui est leur ennemi.
Regarde-les se déchirer pour savoir si Dieu est encore dans l'hostie ou s'il n'est nulle part... Ils l'ont chassé de sa création et voilà qu'ils ergotent pour lui accorder encore une petite place.
Les gens qui comptent pour nous ne sont pas toujours ceux qui devraient.