Images
Nous vieillissons tous, par nos indifférences, nos démissions, nos lâchetés. Et par désespoir de savoir tout cela.
Jean-Claude Izzo
Les larmes sont le seul remède contre la haine.
Je n'ai jamais cru que les hommes soient bons. Seulement qu'ils meritent d'être égaux.
Aimer c'est comme partir à la guerre. On sait pas si on reviendra vivant.
Je cuisinais quelques restes. Des palourdes en sauce, comme une fricassée, quoi.
Parfois, il suffit d'un geste, d'un mot, pour changer le cours de la vie d'un être. Même si la promesse ne tiendra pas jusqu'à l'éternité.
Il n'est pas inutile d'avoir quelques illusions sur la vie.
Marseille, qu'on y soit né ou qu'on y débarque un jour, dans cette ville, on a vite des semelles de plomb. Les voyages, on les prefere dans le regard de l'autre.
J'avais envie d'aller me perdre dans Marseille. Dans ses odeurs. Dans les yeux de ses femmes. Ma ville. Je savais que j'y avais toujours rendez-vous avec le bonheur fugace des exilés.
Les mots, les mots de l'amour, les je t'aime et tous les autres, mièvres, puérils, qu'on invente, s'étaient lentement effilochés. Ils n'évoquaient plus que des souvenirs. Des lambeaux.
Les claques, c'est les carambars des pauvres.
Ce qu'on a sur le coeur, parfois ça s'entend mieux que ce qu'on dit avec la langue.
Un jour, on ne peut plus dire à l'autre qu'il est beau, parce que l'amour a foutu le camp et que l'on n'est plus désirable.
Des gens qu'on aime peuvent faire des choses épouvantables, et pourtant on continue de les aimer. Comment parler sérieusement du monde si on évacue cette complexité-là ?
Marseille est ville de lumière. Et de vent. Ce fameux mistral qui s'engouffre dans le haut de ses ruelles et balaie tout jusqu'à la mer.
Collectivement, la mort n'existe pas. Plus il y en a, moins ça compte. Trop de morts, c'est comme l'ailleurs. C'est trop loin. Ca n'a pas de réalité. N'a de réalité que la mort individuelle.
C'était une de ces nuits à la con où, dans son lit, tous les détails prennent une dimension démesurée, où l'on arrive plus à se raisonner, à comprendre, à admettre.
Aimer, c'était sans doute se montrer nu à l'autre. Nu dans sa force, et nu dans sa fragilité. Vrai. Qu'est-ce qui me faisait peur dans l'amour ? Cette nudité ? Sa vérité ? La vérité ?
C'est quand le ciel te tombe sur la tête, que tu découvres l'horreur. Que l'horreur existe dans le monde. Parce que tu bascules dans une autre vie, et que tu rencontres des gens dont t'imaginais même pas l'existence, ni la douleur...
La vie, c'est comme la vérité. On prend ce qu'on y trouve. On trouve souvent ce qu'on a donné.
La chair des mots d'amour, s'était putréfiée au fil des ans. Que voulait dire aimer sans les baisers, les caresses, sans les plaisirs que les sexes se donnent l'un à l'autre, s'offrent jusqu'à l'épuisement.