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Si quelque affaire t'importe, Ne la fais point par procureur.
Jean de La Fontaine
Un Ane accompagnait un Cheval peu courtois, Celui-ci ne portant que son simple harnois, Et le pauvre Baudet si chargé qu'il succombe. Il pria le Cheval de l'aider quelque peu : Autrement il mourrait devant qu'être à la ville.
Ne nous associons qu'avec nos égaux.
Je me sers des animaux pour instruire les hommes.
En achevant ces mots, il acheva de vivre.
Notre Ennemi, c'est notre Maître : - Je vous le dis en bon françois.
Je suis Ane, il est vrai, j'en conviens, je l'avoue ; Mais que dorénavant on me blâme, on me loue ; Qu'on dise quelque chose ou qu'on ne dise rien ; J'en veux faire à ma tête. Il le fit, et fit bien.
Approche-t-il du but, quitte-t-il ce séjour, - Rien ne trouble sa fin : c'est le soir d'un beau jour.
Ceci s'adresse à vous, esprits du dernier ordre, - Qui, n'étant bons à rien, cherchez surtout à mordre.
Petit poisson deviendra grand, - Pourvu que Dieu lui prête vie.
Ils demandèrent la sagesse : - C'est un trésor qui n'embarrasse point.
- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas - Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
Il faut se mesurer ; la conséquence est nette : - Mal prend aux volereaux de faire les voleurs.
Qui pense finement et s'exprime avec grâce Fait tout passer, car tout passe.
La louange chatouille et gagne les esprits. Les faveurs d'une belle en sont souvent le prix.
Les maux les plus cruels ne sont que des chansons Près de ceux qu'aux maris cause la jalousie.
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours.
Il connaît l'univers et ne se connaît pas.
Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire.
Tel est pris qui croyait prendre.
Grippeminaud le bon apôtre - Jetant des deux côtés la griffe en même temps, - Mit les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre.
Le mal est que dans l'an s'entremêlent des jours - Qu'il faut chommer ; on nous ruine en Fêtes. - L'une fait tort à l'autre ; et Monsieur le curé - De quelque nouveau saint charge toujours son prône.
Les délicats sont malheureux Rien ne saurait les satisfaire.
Tout mal a son remède au sein de la nature.
Beaucoup de maris Qui se vantent de voir fort clair en leurs affaires, N'y viennent bien souvent qu'après les favoris, Et, tout savants qu'ils sont, Ne s'y connaissent guères.
Je chéris l'Arioste et j'estime le Tasse ; - Plein de Machiavel, entêté de Boccace, - J'en parle si souvent qu'on en est étourdi ; - J'en lis qui sont du Nord et qui sont du Midi.
Mots dorés en amour font tout.
Il me faut du nouveau, n'en fût-il point au monde.
Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom) Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, Faisait aux animaux la guerre.
Si la vérité vous offense, la fable au moins peut se souffrir.
C'était bien dit à lui ; j'approuve sa prudence : - Il était expérimenté, - Et savait que la méfiance - Est mère de la sûreté.
Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
Un auteur gâte tout quand il veut trop bien faire.
Parbleu ! dit le meunier, est bien fou du cerveau - Qui prétend contenter tout le monde et son père.
Ils arrivèrent dans un pré Tout bordé de ruisseaux, de fleurs tout diapré, Où maint Mouton cherchait sa vie : Séjour du frais, véritable partie Des Zéphirs. Le Lion n'y fut pas, qu'à ces gens Il se plaignit d'être malade.
Entre la veuve d'une année - Et la veuve d'une journée - La différence est grande.
Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde : - On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
Je suis chose légère et vole à tout sujet ; - Je vais de fleur en fleur, et d'objet en objet.
Ne me parle point de retour : L'absence est aussi bien un remède à la haine. Qu'un appareil contre l'amour.
L'homme est de glace aux vérités ; Il est de feu pour les mensonges.
Le trop d'expédients peut gâter une affaire : - On perd du temps au choix, on tente, on veut tout faire. - N'en ayons qu'un, mais qu'il soit bon.
Fi du plaisir - Que la crainte peut corrompre.
Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands seigneurs ; - Où la guêpe a passé, le moucheron demeure.
O là, Madame la Belette, Que l'on déloge sans trompette, Ou je vais avertir tous les rats du pays.
A ces mots en pleurant ils se dirent adieu.
La défense est un charme : on dit qu'elle assaisonne Les plaisirs, et surtout ceux que l'amour nous donne.
Nous n'écoutons d'instincts que ceux qui sont les nôtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu.
Sitôt qu'il fut au bout du terme - Qu'à la gageure on avait mis, - Le Soleil dissipe la nue, - Recrée, et puis pénètre enfin le Cavalier, - Sous son balandras fait qu'il sue, - Le contraint de s'en dépouiller.
Concluons que la Providence Sait ce qu'il nous faut mieux que nous.
Quiconque ne voit guère N'a guère à dire aussi.