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Quand tu vas voir du divertissement et qu'il y a de l'obscénité, c'est de l'obscénité ; quand tu vas voir de l'obscénité et qu'il y a de l'obscénité, c'est du divertissement.
Jean Dion
Le journalisme est une discipline hautement inexacte dont les postulats n'existent pas, ou existent en quantité si grande que cela ne veut rien dire.
Le sport, activité noble qui, à l'instar du rire, de la philatélie, de la cuisine au bain-marie et du cybersexe, permet à l'humain de dépasser son animalité.
Si l'enfer existe, c'est une salle d'attente avec des magazines de l'année passée.
La politique est devenue une pub, une mise en scène, un affrontement entre vendeurs où la cravate et la belle robe camouflent efficacement la vacuité et l'ineptie du discours.
La pub nous traque, nous matraque, nous a à l'usure, finit toujours par obtenir qu'on lui dise "oui" juste pour avoir la paix.
Il est bon de se frotter à la gloire, il paraît qu'il en reste toujours un peu de collée.
Ne pas être à la mode est la meilleure façon de ne pas se démoder.
Dieu que c'est intense l'existence quand ça veut. Si seulement ça voulait plus souvent.
On a beau être un client, l'attente nous rabaisse au rang de simple pion, insignifiant interchangeable, dont la valeur ne tient qu'au numéro qu'il a pris.
Pourquoi n'entend-on jamais parler de l'imbécile malheureux ?
Peut-on devenir paranoïaque à force de penser que les autres pensent que nous le sommes ?
L'histoire est un roman d'aventures, sanglant certes, mais toujours grand ouvert.
D'une manière générale, l'humain éprouve peu de plus vifs plaisirs que celui d'apprendre une nouvelle à quelqu'un.
Le temps est notre prison. Il peut aussi être notre piste de décollage.
Dans la vie, il y a deux drames : la naissance et la mort ; entre les deux, tout est à se rouler par terre.
Paradoxalement maîtresse du jetable, de l'éphémère et de l'instantané, notre époque commémore beaucoup.
Les campagnes électorales sont une excellente occasion de dire n'importe quoi, que ne surpassent peut-être que les lendemains d'élections.
Ecrire n'importe quoi. C'est comme ça qu'on devient devin. Ou expert, on ne sait jamais.
Le sport, c'est aussi le hooliganisme, des énergies considérables canalisées dans la bêtise.
A propos du sport professionnel : tant et aussi longtemps que l'opium moderne du peuple fera planer, on se bousculera pour en acheter. Et les vendeurs riront jusqu'à la banque.
Il est plus aisé, et éminemment plus scientifique, de traquer le passé que d'esquisser l'avenir.
Les gens reprochent souvent aux médias de ne pas rapporter de bonnes nouvelles, oubliant commodément que plus on carbure à la catastrophe, plus on vend.
Nous sommes plusieurs, et même plus, à chérir le temps d'avant l'angoisse, d'avant le danger qui surgit partout, à aimer avoir été petits.
De la vie en général au sport en particulier, il n'y a qu'un pas, qu'il n'est pas besoin d'être capable de faire le grand écart pour franchir.
La différence essentielle entre un jeune con et un vieux con réside dans le temps qu'il leur reste à être cons.
A notre époque de communications à la vitesse de l'éclair, de télémachins et autres trucs finissant en "el", une lettre, c'est devenu rare.
S'ils arrêtaient de penser que le sport professionnel est un service essentiel, ils auraient peut-être moins l'impression qu'on se moque d'eux, les amateurs.
Le judo est comme l'amour : il arrive que ça ne dure pas longtemps et l'essentiel se joue à l'horizontale dans un enchevêtrement de membres.
Un poète c'est tout en intériorité, ça se révèle dans la fluidite des mots, ce n'est pas une image qui dit regarde-moi dans les yeux sur le pont.
Il devrait se munir d'un copyright, le hasard ; il en ferait des sous avec toutes ces coïncidences.
Le cricket, inventé par les dieux lorsqu'ils en eurent marre d'être perclus de stress par le rythme endiablé du base-ball.
Nous vivons dans une société qui valorise la précision, mais qui s'accommode d'une démocratie floue.
L'être stoïque sait que la vie moderne n'est qu'une série de moments pendant lesquels on attend de passer à la caisse.
La richesse, le confort et, accessoirement, l'ineptie d'une nation se mesurent aux sujets de préoccupation de ses élites.
Le jeu des conjectures vaut-il la chandelle de la déconvenue ?
Le sport est en apparence simple, simpliste même : deux camps, une bataille, un gagnant, un perdant, et le lendemain on recommence.
Peut-être qu'à force de retenir le pire, on finit par oublier le meilleur.
L'homo sapiens postmoderne fait face à un dilemme de taille : être blasé ou s'étonner constamment.
S'attaquer aux fumeurs est devenu le chic du chic de la rectitude politique. Cela s'appelle de l'opportunisme.
Depuis que Thomas a demandé à Jésus la possibilité de toucher, le doute est sérieusement déconsidéré.
Parfois, le plus gros problème dans une question, c'est la réponse.
Un bonheur vient rarement sans le malheur correspondant qui est la substance de toutes choses.
Le remplisseur de formulaire est un exhibitionniste qui autorise tout, y compris et surtout l'incontournable croisement des données qui permettra de le prendre au tournant.
Les morts sont toujours grands. Ce n'est pas sans conséquence : on pourrait en déduire que, pour être petit, il faut être vivant.
Nous plaçons régulièrement la classe politique sous le plancher de la cave dans notre estime collective, et au bout du compte, nous allons tout de même courir la réélire.
La politique est l'art d'oublier que la véritable sincérité ne consiste pas à dire tout ce que l'on pense, mais à penser tout ce que l'on dit.
Il est fondamental de chercher des causes ; il est devenu fréquent d'en inventer.
La poésie a été inventée pour donner un visage honorable à la mort.
Le bon peuple se satisfait du bonheur par procuration.