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Si la vérité fait mal, alors vivons dans la douleur plutôt que dans les chimères.
Jean Dion
Pourquoi mépriserait-on la passion pour le sport alors même qu'on encense celle pour l'art, la philosophie ou la science ?
Le doute agace prodigieusement. Le monde aime mieux des moitiés de certitudes et croire à n'importe quoi.
On oublie, dans le classement des grands événements ayant marqué le millénaire, d'inclure la vogue des classements.
Ceux qui prétendent vivre totalement au jour le jour sont de fieffés menteurs.
On n'a jamais autant parlé, ne serait-ce que pour affirmer qu'on ne peut plus rien dire.
Le seul allié des jeunes générations n'a toujours été que le temps, celui de vieillir un peu.
Les grandes douleurs sont muettes, les petites colères sont une source incomparable de solidarité.
Le principe de l'évolution est beaucoup plus rapide en informatique que chez le bipède.
Le quotient intellectuel d'une foule est égal à celui du plus imbécile de ses membres.
Il n'y a rien comme un étalage de livres pour prendre conscience de la brièveté de la vie.
Un indécis mou est un électeur qui n'est pas sûr de ne pas être décidé.
La personne qui achète un billet de loterie le lundi en vue d'un tirage le vendredi a deux fois plus de "chances" de mourir avant le tirage que de gagner le gros lot.
Notre époque obsédée par l'instantanéite est myope. Elle croit avoir tout inventé et être l'aboutissement de tout et elle regarde le passé d'un oeil au mieux condescendant.
La naïveté est un excès de crédulité à l'égard des choses qui sont, mais aussi une inconnaissance des choses qui seront.
Le golf est zen quand on laisse à d'autres le soin d'y jouer.
On peut agir sur la télé, sur le gouvernement ; on reste impuissant devant l'âme.
Celui qui se sent surveillé devient cent fois plus paranoïaque et dangereux que celui qui l'est réellement.
La société des loisirs est coincée entre une moitié de gens qui se plaignent de trop travailler et une autre moitié qui se plaignent de ne pas travailler assez.
Si l'humain n'a pas de pépin particulier, il en invente, ou les médias en inventent pour lui.
Les meilleures transactions sont souvent celles que l'on ne fait pas.
Il n'y a pas grand-chose dans cette vie qui soit vraiment garanti une fois qu'on a lu les petits caractères en bas de page.
Le sport est bien affaire de frissons.
Il en est parmi nous qui, bien que non génétiquement prédestinés à la gadoue, y pataugent plus souvent qu'à leur tour.
Le drame réel et insoutenable est que la femme épouse l'homme en espérant qu'il va changer, et il ne change pas, alors que l'homme épouse la femme en espérant qu'elle ne changera pas, et elle change.
A égalité avec "millénaire" et "tendance", le mot "extrême" est le plus indigestiblement charrié de cette époque qui ne serait probablement pas aussi formidable si elle n'était d'abord la nôtre.
On est toujours le con de quelqu'un, et tant pis pour lui.
Que doit penser Dieu des bigots qui pensent savoir ce qu'Il pense ?
Si le ridicule tuait, les rues seraient jonchées de cadavres.
Nous voulons tellement manquer de temps qu'il est devenu ringard de laisser paraître qu'on en a.
L'avènement du cyberespace a eu pour principale conséquence d'abaisser le seuil de patience de l'humain postmoderne à un dixième de seconde.
Tout comme nos amies les entreprises ne consacreraient pas des milliards à la publicité si elle ne rapportait pas encore plus, la classe politique fait rarement dans la gratuité.
Au royaume des petits caractères, les microscopes sont rois. Et nous vivons, condamnés à la myopie par la loi, dans une société de notes de bas de page.
Dans les communiqués émanant du gouvernement, lorsqu'on se réjouit de, on n'y est pour rien et lorsqu'on déplore que, on n'y peut rien.
L'euphémisme, ça doit être sa raison d'être, adoucit les relations humaines.
Les Sceptiques sont un caillou dans la chaussure de l'humanité en marche vers la crédulité.
Certains jours, les bulletins d'informations devraient être décommandés pour cause de "rien".
L'ironie : cette étincelle d'intelligence dont l'humain se réclama jadis pour s'autoriser à non plus seulement craindre Dieu mais aussi à lui sourire en coin.
Les médias n'aiment rien de mieux que de faire étalage de la "subversion" pour faire oublier qu'ils la récupèrent.
A force de s'épandre sur les détails et de chercher l'introuvable, on finit par rater l'essentiel.
Les chiffres sont aux analystes ce que les lampadaires sont aux ivrognes : ils fournissent bien plus un appui qu'un éclairage.
Il ne suffit pas d'être heureux, encore faut-il savoir qu'on l'est.
Montrez-moi quelqu'un qui dit toujours la vérité et je vous montrerai quelqu'un que tout le monde déteste.
La langue de coton se distingue de son homologue de bois, dure et soviétique, par son côté rassurant, chaud, moelleux, qui fait oublier sa totale insignifiance.
Dans le sport professionnel actuel, il est deux certitudes : sans fric, on ne va nulle part, mais avec du fric, on ne va pas nécessairement quelque part.
Le mot "concret" a ceci de particulier que plus on l'évoque, plus il est "abstrait".
L'authentique scandale, c'est que des gens croient encore que la publicité c'est vrai.
N'est-ce pas la plus noble, la plus gratuite des activités que celle d'écrire pour ne pas être lu ou de parler en sachant que personne ne nous écoute ?
La santé ressemble de plus en plus au sport : On en parle tous les jours aux nouvelles même s'il n'y a rien de particulièrement intéressant à raconter.
Le gadget mène le monde, et le Japon mène le gadget.