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Ce n'est pas parce qu'on verse de grosses larmes qu'on a du coeur et pas parce qu'on rit à gros éclats qu'on nage en plein bonheur.
Jean-François Deniau
J'aime la mer et j'aime être en mer. J'aime partir, larguer l'amarre et passer les feux ; j'aime naviguer, voir le vent tourner, la brise adonner, le ciel changer, la mer se former et se déformer ; ...
Le début de la fin de l'enfance commence lorsque l'on se rend compte que tout ce qu'on a rêvé n'est pas possible. Accepter quoi que ce soit, c'est refuser tout le reste.
La vérité est une. Le mensonge est multiple. La partie n'est pas égale.
J'aime le désert qui est le frère de la mer, et où on navigue à l'air du temps et au chant des constellations.
Dans la montagne j'apprends au pas de la caravane à marcher sans effort inutile et, le soir, à baisser d'un coup le métabolisme pour récupérer de la fatigue du jour. Une pipe avec tabac et kif mélangés y aide.
Ce que j'apprécie le plus chez mes amis : l'amitié.
Ce que je déteste par-dessus tout : l'hypocrisie.
Devant un enfant on ne parle ni d'argent, ni d'amitié trahie, ni d'amour déçu, ni de vieillesse à charge. Ni de la fin de l'enfance. Il vaut son poids d'or et de ciel, ce droit de penser, agir, rêver sans conséquence.
Le plus terrible secret de ce monde serait qu'il n'y ait aucun secret.
Que signifie l'expression "maintenir la paix" dans un pays en guerre ? Rien d'autre que le mensonge et l'hypocrisie.
La capacité à faire pleurer les crocodiles ne m'a jamais ému.
Dans une épée d'académicien, il y a toujours des signes. Elle ne sert pas à pourfendre ses confrères, à se protéger des critiques. Non, c'est un objet symbolique.
Je suis décidé à traverser l'Atlantique à la voile en solitaire. D'un coup, comme on nettoie une table d'un coup de serviette, plus de nuages, plus de vent. Le soleil.
Je suis devant le roi, je tends mes lettres de créance de la main droite, mon bicorne à plumes sous le bras gauche, comme le veut la règle. Et le roi dit à mi-voix : Tu aurais cru qu'un jour on se retrouverait tous les deux costumés comme ça ?
Les vents des deux mers et des deux continents sont si rudes qu'ils font tourbillonner les pensées comme feuilles mortes dans le patio. Et les mots se bousculent en bruissant, autres feuilles mortes secouées par le vent.
Je voulais donner un message d'espoir. Si je n'étais pas arrivé, le message aurait été de désespoir. Un moment de crainte, de froid. Les oiseaux tournent dans le ciel, les nuages passent, oublions la crainte.
Dans le méli-mélo, j'ai toujours préféré le meli.
Ce qui m'étonne le plus dans le courage humain est celui que l'on pourrait appeler du dernier message.
La vertu, c'est le propre de l'homme. D'où le premier sens : courage, considéré comme une sorte d'attribut viril. Erreur. Les femmes ont toujours été au moins aussi courageuses que les hommes, sinon plus, et il y a tant de formes diverses de courage.
Coque en bois, quille en plomb, un mât, deux voiles et un rouf pontant le bateau à demi, sous lequel il y avait deux banquettes côte à côte. On s'y introduisait comme dans un sac de couchage.
Amateur, cela veut dire "qui aime", et c'est bien de cela qu'il s'agit.
Dans le silence de l'Europe. Je ne peux que répéter ce que je dis depuis quarante ans : sa mission doit être de défendre un type de civilisation et de démocratie.
Le moment le plus délicieux de la vie est d'être déjà amoureux alors qu'on ne le sait pas encore.
Comme 1914 a marqué l'entrée dans le XXe siècle, le 11 septembre 2001 marque l'entrée dans le XXIe siècle.
A l'est la mer Rouge, au sud l'Ethiopie, à l'ouest, loin, le Nil, au nord le désert. - A qui appartient ce pays où nous sommes ? Tout ce qui bouge sous le soleil est bon à tirer pour l'aviation.
C'était ainsi chaque année, sur mon petit mouille-cul, trois cents à cinq cents milles de navigation qui faisaient alterner les joies de la mer et les plaisirs de l'escale.
Les chefs militaires ont à la main leur kalachnikov, les porte-parole des communautés villageoises, les Anciens, qu'on appelle aussi les barbes grises, tiennent un parapluie, signe de leur respectabilité.
D'abord les emmerdements s'additionnent, ensuite ils se multiplient.
Que de ruines sans même l'espoir d'une cité de soleil.
Que faire dans la confusion et l'inquiétude ? C'est simple, dire ce qu'on croit.
Je devais, après un triple pontage, passer trois semaines dans un institut spécialisé, aller régulièrement aux Invalides où existe le meilleur service de rééducation. Patiemment réapprendre, une fois de plus, à respirer et à me servir de mes jambes.
Tous les terrains d'opération du "tiers-monde instable", je les ai pratiqués. Les nuits dans la boue, la sable, la neige, je les ai vécues. Et les heures avant l'attaque, et les marches forcées, et la fatigue la faim, la peur.
Dans ce monde dépourvu de tout code et de tout gendarme, où l'ONU se contente trop souvent de compter les cadavres sans oser distinguer ce qui différencie le bien du mal, les passionnés et les amateurs peuvent jouer un rôle décisif.
Quand une mécanique est lancée, même à partir d'un mensonge, rien ne peut l'arrêter. Très vite les acteurs, hommes et femmes, pris par le mouvement, sont dépassés. La vérité n'a plus d'importance : c'est seulement la vraisemblance au départ qui comptait.