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C'est facile d'être bonne, et souriante, et douce. Quand on est belle et riche ! Mais être bonne quand on est une bonne ! On se contente de parader pendant qu'on fait le ménage ou la vaisselle. On brandit un plumeau comme un éventail.
Jean Genet
Nous connûmes un veilleur de nuit qui nous renseigna. Grâce à lui nous ne vécûmes longtemps que de cambriolages.
Ecrire c'est lever toutes les censures.
Mes couilles, dit-il, mes couilles, les femmes elles avancent bien en présentant les nichons, elles paradent avec, les femmes, mes couilles j'ai bien le droit de les offrir, de les mettre en avant, et même, mes couilles de les présenter sur un plateau.
Je fus pris dans les barbelés d'un fort où j'entendais marcher et chuchoter des sentinelles.
Un champ de seigle mûr, dont la blondeur était celle de la chevelure des jeunes Polonais ; il avait la douceur un peu beurrée de la Pologne dont je savais qu'au cours de l'histoire elle fut toujours blessée et plainte.
C'est peut-être la solitude morale - à quoi j'aspire - qui me fait admirer les traîtres et les aimer.
Tuer un homme est le symbole du Mal. Tuer sans que rien ne compense cette perte de vie, c'est le Mal, Mal absolu.
De prison en prison je traversai la Yougoslavie. J'y rencontrai des criminels, violents et sombres, jurant dans une langue sauvage, où les injures sont les plus belles du monde.
Avec horreur je me voyais attifé d'énormes choux non de rubans mais de baudruches obscènes.
Le jour sourit mauvais derrière mon carreau. La prison pour mourir est une fade école.
La trahison, le vol et l'homosexualité sont les sujets essentiels de ce livre. Un rapport existe entre eux, sinon apparent toujours, du moins me semble-t-il reconnaître une sorte d'échange vasculaire entre mon goût pour la trahison, le vol et mes amours.
Parlant d'un jeune voleur qu'il ramène encadré, le flic ose dire : - J'viens de l'cueillir su' le macadam !
Et dans mon hamac, je m'endormais dans ses bras et j'y continuais des amours dans la fatigue de celles auxquelles je venais de me livrer.
Il ne méprisait pas Mario d'avoir peur. Depuis longtemps il connaissait la noblesse de la frousse avouée, celle qui s'exprime ainsi : J'ai les foies. J'ai les jetons, les chocottes...
Quand il avait la diarrhée, Jean me disait : "J'ai la courante". Pourquoi fallait-il que ce mot me revint à l'instant, en regardant le postérieur grave et presque immobile de Paulo ?
La solitude ne m'est pas donnée, je la gagne. Je suis conduit vers elle par un souci de beauté. J'y veux me définir, délimiter mes contours, sortir de la confusion, m'ordonner.
Le talent c'est la politesse à l'égard de la matière, il consiste à donner un chant à ce qui était muet.
La mort tranquille de ce communiste de vingt ans, descendu sur les barricades du 19 août 1944, par la balle d'un milicien charmant, orné de sa grâce et de son âge, fait honte à ma vie.
Pour qu'ils se détachent de moi il faut que je leur fasse des crasses.
Il vit les hommes noirs et comprit aussitôt, mais il se rendit très vite compte également qu'il ne fallait pas briser ou détruire cet état de rêve dont il n'était pas encore dépêtré, afin de mourir endormi.
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