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Il n'y avait là aucun écrivain qui ne fût qu'un parasite du luxe et un bricoleur à la mode.
Jean Guéhenno
Les vrais livres sont rares.
Un livre est un outil de liberté.
Toute vraie culture n'est qu'intérieure.
La plus grande et la plus émouvante histoire serait l'histoire des hommes sans histoire, des hommes sans papiers, mais elle est impossible à écrire.
La vraie lecture commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir, mais pour se trouver.
Je définirais un professeur un homme qui pense mieux devant les autres, avec les autres et pour les autres, que seul et pour lui seul.
Nous vivons tous entre notre vanité qui nous perd et notre orgueil qui nous sauve.
Chacun de nous se promène avec bienveillance dans cette galerie de portraits de lui-même qu'est sa mémoire.
La peur d'être seul n'est bien souvent que l'horreur du vide, et il se pourrait que la solitude fût la véritable épreuve des êtres.
Les livres ne font que rendre ce qu'on leur donne.
L'homme de l'avenir vaudra ce que vaudront ses loisirs.
On défend bien plus férocement sa chance que son droit.
Et il y a un mot de Vinci : "Passé quarante ans, un homme est responsable de son visage." Ce n'est pas gai.
Aucune violence n'a jamais ajouté à la grandeur des hommes.
La valeur de toute société, de tout être humain, se mesure à la qualité de ses rêves.
L'amour est cette merveilleuse chance qu'un autre vous aime encore quand vous ne pouvez plus vous aimer vous-même.
Il faut mener un homme, tout homme, jusqu'à lui-même et lui apprendre à se construire.
Encore une fois, penser à soi avec abstraction des choses naturelles, c'est ne penser à rien.
Ce n'est pas à l'Université que se fait la Révolution.
Nous restons au bord de nous-mêmes.
Il s'agit d'aider chacun à devenir soi, le meilleur "soi". Ce serait cela la démocratie.
Il y a deux catégories de télévision : la télévision intelligente qui fait des citoyens difficiles à gouverner et la télévision imbécile qui fait des citoyens faciles à gouverner.
La fraternité est ce qui distingue les humains. Les animaux ne connaissent que l'amour.
Aucune vie ne supporte de copie, et cela suffit, quelle qu'elle soit, à garantir sa valeur.
Tout est sauvé si l'on demeure capable d'étonnement.
On ne pourrait pas vivre si on avait tout le coeur qu'il faut. On ne vit que parce qu'on est dur.
Chacun a son dictionnaire.
L'orgueil et la violence des forts ne cessent de recréer l'injustice.
L'histoire des hommes n'a jamais été que l'histoire de leur faim.
Celui qui parle le mieux l'emporte toujours, et c'est un bien bel art que celui de savoir rendre petites les choses grandes et grandes les choses petites, de rester en toutes circonstances, le maître des définitions, et de fixer l'ordre et la règle.
Un livre est un objet devant soi, quelque chose sur quoi on peut réfléchir, à quoi on peut revenir, qu'on peut corriger, contredire, discuter, quelque chose qu'on juge. Les images, les sons passent aussi vite que les moments successifs de la vie.
Nos manques nous servent presque aussi bien que nos biens.
C'est l'extrême de la culture de savoir s'amuser avec soi.
On plaint plus souvent qu'on admire, même si l'on aime mieux soi-même être admiré que plaint.
On n'a pas d'autre maître que soi-même ; il faut que ce maître soit dur.
Un petit propriétaire français, en juin 40, ne pouvait se décider à mettre le feu à sa maison ou à sa grange. Un kolkhozien n'a pas les mêmes scrupules.
Nous ne faisons pas la part assez grande à ce que furent nos rêves. Ce sont eux, qui cependant, bien plus que nos actes, qui nous accordent avec le temps et le monde.
Nous vivons une vie, nous en rêvons une autre, mais celle que nous rêvons est la vraie.
Le souvenir de l'effort est toujours un souvenir heureux et l'on sourit aux anciennes misères vaincues.
Je connais maintenant la définition de la guerre : la guerre, c'est la mort des autres. On ne la laisse durer que parce que ce sont les autres qui la font et qui en meurent.