Images
Être aimé ne guérit pas, de rien, soulage peut-être, quand aimer nous porte tant, au contraire.
Jean-Marc Roberts
Une nuit à Saint-Joseph, j'ai retrouvé le goût âcre d'un pain à la sardine et je me suis surpris à rire tout seul. Ne l'avais-je pas enfin déterré, le plus beau moment de ma vie ?
Il est vrai que les gens à qui je révèle bravement mes soucis sont très heurtés. Réagissent-ils par peur, établissent-ils un parallèle avec leur propre sort ? Je continue - pourquoi changer ? - sur le mode humoristique qui ne m'a pas trop mal réussi. Ils ne s'attendent pas à ça. Voudraient me plaindre et s'apitoyer, bien sûr. Or, c'est interdit.
Je ne mourrai pas dans les bras d'Anna, quelle drôle de position, de situation indigne de nous et de notre amour. Il me faudra terminer ce que j'ai à faire, ne rien imposer à personne, loin des regards, loin de celle qui m'a vraiment regardé.
Un roman doit toujours contenir un secret.
Sur la guérison, les bons médecins sont incapables de se prononcer. On se croit sauvé, je l'étais bien fin mars, quelques jours plus tard on rechute. Une question de chance, au fond.