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Il arrive que les mots s'écoulent de notre bouche comme le sang d'une plaie.
Jean-Paul Hameury
Nous employons notre intelligence à inventer les remèdes susceptibles de vaincre une maladie que, par ailleurs, nous faisons tout pour aggraver.
Au sommet de la montagne, tente de grimper encore.
Qui se déteste prouve qu'il s'aime encore trop.
Le fleuve ne se soucie ni de la source ni de l'embouchure.
Les flèches qui nous blessent sortent toutes de nos carquois.
Il ne nous manque rien sinon de comprendre que rien ne nous manque.
Désirer ne plus désirer, c'est encore désirer.
Pour combattre l'incendie qui fait rage dans notre esprit, il faut parfois recourir aux mots et s'en servir comme contre-feux.
On pense avoir trouvé une voie quand on n'a fait que changer d'ornière.
Toujours assez ingénieux pour ne pas découvrir ce que nous prétendons chercher.
Il y aura toujours trop de gens pour répondre aux questions que le sage ne se pose plus.
Ne pas oublier que les mots sont des partis pris.
C'est parce qu'il n'y a rien à dire que nous ne cessons de dire.
La tâche d'un vrai maître consiste à enseigner les moyens de se passer de maître.
Quand le philosophe s'étonne, le sage s'émerveille.
Les pensées nous tiennent en laisse.
Le désir de pauvreté est un désir de nanti.
Le savoir : accumulations de pierres mal taillées, nombreuses mais disparates. Qui, avec cela, pourrait bâtir une demeure ?
Celui qui contemple la laideur sans la baptiser laideur découvre un autre visage de la beauté.
Puisses-tu être aussi oublieux de toi-même que tous ceux qui ne se souviennent ni de ton visage ni de ton nom, qui vivent comme si tu n'avais jamais existé.
Un battement de cils : un monde est mort, un monde est né.
Mesure ta pauvreté non à ce qui te manque mais à ce que tu désires.
On peut oublier ce que l'on sait, pas ce que l'on connaît.
Le chemin qu'on a emprunté, il faut s'empresser de le rendre.
Nul ne me donnera ce que j'ai déjà. Qui m'ôtera ce que je n'ai pas ?
Vouloir être quelqu'un retranche, et se paie au prix fort : sentiment d'exil, solitude, peur de la mort.
Le mal que font les hommes prouve moins leur cruauté que leur ignorance.
Bâtir là où le sol, justement, fait défaut.
Nombreux sont ceux qui se consolent du conformisme de leur vie en cultivant des idées originales.
Nos arrière-pensées ne cessent de se mettre en avant. Et nous les suivons.
Nous parlons dans le vide, dans l'espoir que celui-ci, un jour, finira par être rempli.
La nuit tient toujours les promesses que le jour n'a pas faite.
Les sentiers battus sont rassurants. Ceux qui les suivent sont persuadés que des chemins aussi fréquentés ne peuvent conduire que là où il faut se rendre.
Tu es l'écran derrière lequel tu te cherches.
L'instant est l'autre nom de l'éternité.
Possédant le signe, nous croyons posséder la chose.
Seul craint la défaite celui qui songe encore à vaincre.
Il n'est pas plus sûr moyen de s'égarer que de marcher les yeux tournés vers le ciel.
Des actes d'aujourd'hui, il y a longtemps que les graines ont été semées.