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Il faut un double soleil pour éclairer le fond de la bêtise humaine.
Jean-Paul Sartre
Le monde est iniquité ; si tu l'acceptes, tu es complice, si tu le changes, tu es bourreau.
Dire que la vie c'est ça, c'est pour ça qu'on s'habille, et qu'on se fait belle, et tous les romans sont écrits sur ça, et on y pense tout le temps, et finalement, on s'en va dans une chambre avec un type qui vous étouffe à moitié et qui vous mouille le v
Je ne peux pas supporter qu'on attende quelque chose de moi. Ca me donne tout de suite envie de faire le contraire.
Tu es à moitié victime, à moitié complice, comme tout le monde.
L'utilitarisme était la philosophie de l'épargne : il perd tout sens quand l'épargne est compromise par l'inflation et les menaces de banqueroute.
Le choix est possible dans un sens, mais ce qui n'est pas possible, c'est de ne pas choisir. Je peux toujours choisir, mais je dois savoir que si je ne choisis pas, je choisis encore.
J'ai connu vers 1924 un jeune homme de bonne famille, entiché de littérature et tout particulièrement des auteurs contemporains.
Si l'on se bat, on peut être battu.
Chaque instant ne paraît que pour amener ceux qui suivent. A chaque instant je tiens de tout mon coeur : je sais qu'il est unique ; irremplaçable - et pourtant je ne ferais pas un geste pour l'empêcher de s'anéantir.
N'importe quelle femme, c'est toujours assez bon pour n'importe quel homme.
Je construis l'universel en me choisissant ; je le construis en comprenant le projet de tout autre homme, de quelque époque qu'il soit.
Nous ne sommes nous qu'aux yeux des autres et c'est à partir du regard des autres que nous nous assumons comme nous-mêmes.
L'homme est fondamentalement désir d'être et le désir est manque.
Il faut faire en sorte que l'homme puisse, en toute circonstance, choisir la vie.
Le théâtre ne doit pas dépendre de la philosophie qu'il exprime. Il doit exprimer une philosophie, mais il ne faut pas qu'on puisse à l'intérieur de la pièce poser le problème de la valeur de la philosophie qui s'y exprime.
Je conçois la lecture comme un acte libre par lequel je donne moi-même un sens à ce qui n'en aurait pas sans moi.
En tout cas, ce que nous pouvons dire dès le début, c'est que nous entendons par existentialisme une doctrine qui rend la vie humaine possible et qui, par ailleurs, déclare que toute vérité et toute action impliquent un milieu et une subjectivité humaine.
L'essentiel n'est pas ce qu'on fait de l'homme, mais ce qu'il fait de ce que l'on a fait de lui.
Le secret douloureux des Dieux et des rois : c'est que les hommes sont libres... - Tu le sais, et ils ne le savent pas.
"Chacun sa vérité" est une formule juste car chacun se définit par la vérité vivante qu'il dévoile.
Dieu, c'est la solitude des hommes. Si Dieu existe, l'homme est néant.
Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après.
Une vie, c'est fait avec l'avenir, comme les corps sont faits avec du vide.
Une fois l'espérance du salut rangée au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Un homme, fait de tous les autres hommes, et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui.
L'ennui avec le Mal, c'est qu'on s'y habitue, il faut du génie pour inventer.
Le péché est né avant la vertu, comme le moteur est né avant le frein.
Le passé est ce qui est hors d'atteinte et qui nous hante à distance.
Tous les hommes ont peur. Tous. Celui qui n'a pas peur n'est pas normal ; ça n'a rien à voir avec le courage.
Pourquoi tant d'existences, puisqu'elles se ressemblent toutes ? A quoi bon tant d'arbres tous pareils ? Tant d'existences manquées et obstinément recommencées.
Dans la mesure où il permet une action cohérente, dans la mesure où il exprime une situation cohérente, dans la mesure où des millions d'hommes y trouvent un espoir et l'image de leur condition, le matérialisme doit enfermer indubitablement des vérités.
Ceux qu'on aime, on ne les juge pas.
Il est toujours facile d'obéir, si l'on rêve de commander.
L'homme sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être.
La prose est utilitaire par essence ; je définirais volontiers le prosateur comme un homme qui se sert des mots. M. Jourdain faisait de la prose pour demander ses pantoufles et Hitler pour déclarer la guerre à la Pologne.
Les mots boivent notre pensée avant que nous ayons eu le temps de la reconnaître ; nous avions une vague intention, nous la précisons par des mots et nous voilà en train de dire tout autre chose que ce que nous voulions dire.
La guerre peut encore s'éviter. - Oh ! naturellement, dit Gomez. La guerre peut toujours s'éviter.
Peut-être que la guerre est finie depuis minuit, dit Charlot en riant d'espoir. Le "cessez-le-feu", c'est toujours à minuit.
Tu as raison, lui dit-il, brusquement, je ne suis qu'un vieil emplâtre et je n'ai rien à dire sur cette guerre, puisque je ne la fais pas.
La lecture est un pacte de générosité entre l'auteur et le lecteur ; chacun fait confiance à l'autre, chacun compte sur l'autre, exige de l'autre autant qu'il exige de lui-même.
Le génie n'est pas un don mais l'issue qu'on invente dans les cas désespérés.
Tout homme a son lieu naturel ; ni l'orgueil ni la valeur n'en fixent l'altitude : l'enfance décide.
Pour cent histoires mortes, il demeure tout de même un ou deux histoires vivantes.
Je n'ai qualité ni pour condamner ni pour absoudre : c'est l'affaire de Dieu.
Le jeune homme assiste à l'effondrement de l'univers sérieux qui protégeait son enfance.
Il y a un cours, dans un collège new-yorkais, sur la façon dont une jeune fille doit s'y prendre pour se faire épouser par son flirt.
Tu le sais, toi, que l'armée française a pris la dérouillée ? demanda Pinette en bégayant de colère. T'es dans les confidences de Weygand ?
Moi, je sens mon corps à peine, je ne sais pas où ma vie commence ni où elle finit et je ne réponds pas toujours quand on m'appelle, tant ça m'étonne, parfois, d'avoir un nom.
Les poètes sont des hommes qui refusent d'utiliser le langage.
La patrie, l'honneur, la liberté, il n'y a rien : l'univers tourne autour d'une paire de fesses, c'est tout...