Images
Est-ce donc nuire aux gens que de leur donner la liberté d'esprit ?
Jean-Paul Sartre
La guerre n'est pas une maladie... C'est un mal insupportable parce qu'il vient aux hommes par les hommes.
Toute guerre est un manichéisme.
Il y a six grandes glaces dans ma chambre à coucher... Quand je parlais, je m'arrangeais pour qu'il y en ait une où je puisse me regarder. Je parlais, je me voyais parler. Je me voyais comme les gens me voient ; ça me tenait éveillée.
Ils restent assis côte à côte pendant que les autres s'enroulent dans leurs couvertures.
Vainement je ne pouvais plus ignorer ma double imposture je feignais d'être un acteur feignant d'être un héros.
La liberté, c'est ce que nous arrivons à faire avec ce qu'on nous a fait.
Nous sommes nos choix.
S'il veut vous demander conseil, c'est qu'il a déjà choisi la réponse.
Choix et conscience sont une seule et même chose. C'est ce que beaucoup de psychologues ont senti lorsqu'ils ont déclaré que la conscience "était sélection".
Fais gaffe... Planque-toi bien : ils ont des jumelles.
Donc, recommençons. Cela n'amuse personne, ni vous, ni moi. Mais il faut enfoncer le clou.
Il avait raison : quand on aime trop les enfants et les bêtes, on les aime contre les hommes.
L'homme ne crée pas : il découvre ou redécouvre.
L'acte amoureux est castration de l'homme.
Mais les livres ont été mes oiseaux et mes nids, mes bêtes domestiques, mon étable et ma campagne la bibliothèque, c'était le monde pris dans un miroir elle en avait l'épaisseur infinie, la variété, l'imprévisibilité.
L'écrivain engagé sait que la parole est action : il sait que dévoiler c'est changer et qu'on ne peut dévoiler qu'en projetant de changer. Il a abandonné le rêve impossible de faire une peinture impartiale de la Société et de la condition humaine.
Comme c'est vide, une glace où je ne suis pas.
Je n'avais pas le droit d'exister. J'étais apparu par hasard, j'existais comme une pierre, une plante, un microbe. Ma vie poussait au petit bonheur et dans tous les sens.
L'homme est condamné à être libre.
Le mal, ça doit faire mal à tout le monde. Et d'abord à celui qui le fait.
Si, au contraire des idées reçues, les hommes n'avaient jamais que la vie qu'ils méritent ?
Un homme est toujours au-delà de ce qu'il fait.
Il est doux de pouvoir gâter un étranger.
La lecture ne doit pas être une communion mystique non plus qu'une masturbation, mais un compagnonnage.
Nous conservons continuellement la possibilité de changer la signification du passé, en tant que celui-ci est un ex-présent ayant eu un avenir.
Mathieu fut heurté, bousculé : une oscillation ample et vague secouait la foule autour de lui.
... cette barbe noire qui lui court d'une oreille à l'autre comme un régiment d'araignées...
Le langage devenait un intermédiaire entre l'homme et son désir, entre l'homme et son travail, comme il y a des intermédiaires entre le producteur et le consommateur.
La tête de sa voisine pesait lourd sur son épaule, elle sentait le cheveu et la brillantine.
Il ne faut pas que je pense que je ne veux pas penser. Parce que c'est encore une pensée.
Les buildings sont des ex-votos à la réussite, ils sont derrière la statue de la Liberté, comme les statues d'un homme ou d'une entreprise qui se sont élevés au-dessus des autres.
Les moments les plus forts ou les plus hauts de ma vie passée ne m'intéressent plus, dès lors qu'ils sont passés. Ma tendance naturelle sera toujours de les rabaisser, puisque j'estime valoir mieux que celui que je fus.
Ce costume ne te va pas, où as-tu été le pêcher ? C'est terrible comme ta vulgarité ressort quand tu es endimanché.
Je suis morte et calme, je m'économise.
Le Bien, c'est l'amour, bon : mais le fait est que les hommes ne s'aiment pas ; et qu'est-ce qui les en empêche ? L'inégalité des conditions, la servitude et la misère. Il faut donc les supprimer.
L'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie.
Se méfier de la littérature. Il faut tout écrire au courant de la plume sans chercher les mots.
La chose, qui attendait, s'est alertée, elle a fondu sur moi, elle se coule en moi, j'en suis plein. Ce n'est rien : la Chose, c'est moi. L'existence, libérée, dégagée, reflue sur moi. J'existe.
Chaque regard nous fait éprouver concrètement que nous existons pour tous les hommes vivants.
Les actes des hommes de bonne foi ont comme ultime signification la recherche de la liberté en tant que telle.
La violence, sous quelque forme qu'elle se manifeste, est un échec.
Je ne serai pas modeste. Humble tant qu'on voudra, mais pas modeste. La modestie est la vertu des tièdes.
Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure, il n'y a rien.
L'homme est une passion inutile.
Il baissa la tête : il pensait à sa propre vie. L'avenir l'avait pénétrée jusqu'au coeur, tout y était en instance, en sursis.
Celui qui n'a rien fait n'est personne.
Trois heures, c'est toujours trop tard ou trop tôt pour tout ce qu'on veut faire. Un drôle de moment dans l'après-midi.
Un intellectuel est quelqu'un qui est fidèle à un ensemble politique et social, mais qui ne cesse de le contester.
C'est vrai : hors de prison on vit à distance respectueuse. Que d'espace perdu ! C'est drôle d'être libre, ça donne le vertige.