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L'enfer c'est les autres.
Jean-Paul Sartre
L'homme n'est point la somme de ce qu'il a, mais la totalité de ce qu'il n'a pas encore, de ce qu'il pourrait avoir.
Exister, c'est être là, simplement ; les existants apparaissent, se laissent rencontrer, mais on ne peut jamais les déduire.
Il y a 50 ans que le peuple et les intellectuels sont séparés. Il faut qu'ils ne fassent plus qu'un.
Le pour soi est ce qu'il n'est pas et n'est pas ce qu'il est.
J'ai l'intention de remettre l'affaire entre les mains de mon ami, le procureur Déterne, et de lui demander, par la même occasion, si la justice ne ferait pas bien d'enquêter un peu sur l'origine des fonds du Pacifiste.
Boris n'aurait pas su aimer une fille de son âge. Si les deux sont jeunes, ils ne savent pas se conduire, ça cafouille, on a toujours l'impression de jouer à la dînette.
Dans l'autobus, au cinéma, dans le métro, elle était scandaleuse, elle disait toujours ce qu'il ne fallait pas dire, sa voix ronde lâchait des mots scandaleux.
Il avait sommeil et des élancements violents lui trouaient le crâne ; il aurait aimé dormir et ne plus penser à rien.
C'est par la violence que nous nous éduquerons.
Le lapen çovache ême le ten
Il avait l'approbation de sa conscience, il se sentait justifié.
Son nez était planté dans son visage comme un couteau dans une pomme.
Mais l'existentialiste, lorsqu'il décrit un lâche, dit que ce lâche est responsable de sa lâcheté.
Fra Angelico, dit-on, peignait à genoux : si cela est vrai, beaucoup d'écrivains lui ressemblent, mais ils vont plus loin que lui : ils croient qu'il suffit d'écrire à genoux pour bien écrire.
Qu'il soit ajusteur ou manoeuvre, il sait bien qu'il n'est pas irremplaçable : c'est même l'interchangeabilité qui caractérise les travailleurs.
Le rien, c'est ce qui n'existe pas du tout ; l'inconnu, c'est ce qui n'existe aucunement pour moi.
Le geste du don nous sépare des hommes ; il n'engendre pas de réciprocité...
La Liberté, ce n'est pas de pouvoir ce que l'on veut, mais de vouloir ce que l'on peut.
Lorsqu'on s'évertue contre une porte close, vient un moment où l'envie vous prend de la casser.
Le regard effleure nonchalamment un dos nu, une croupe un peu tendue.
Voulez-vous que je vous dise pourquoi vous n'avez pas peur de la mort ? Chacun de vous pense qu'elle tombera sur le voisin.
Le Nègre : - Quand des blancs qui ne se connaissent pas se mettent à parler entre eux, il y a un nègre qui va mourir.
Que faire du crédit, sinon le risquer ?
Vider les instants de leur graisse, les tordre, les assécher, me purifier, me durcir, pour rendre envin le son net et précis d'une note de saxophone.
Le séquestré de Venise.
Faire, et en faisant se faire et n'être rien que ce qu'on fait.
Ceux qui me voient se fient rarement à ma parole : je dois avoir l'air trop intelligent pour la tenir.
On ne met pas son passé dans sa poche ; il faut avoir une maison pour l'y ranger.
L'aventure : un événement qui sort de l'ordinaire, sans être forcément extraordinaire.
On doit chercher à construire une eidétique de l'image, c'est-à-dire à fixer et à décrire l'essence de cette structure psychologique telle qu'elle apparaît à l'intuition réflexive.
Tout est gratuit, ce jardin, cette ville et moi-même. Quand il arrive qu'on s'en rende compte, ça vous tourne le coeur et tout se met à flotter, comme l'autre soir... Voilà la nausée.
On meurt toujours trop tôt - ou trop tard. Et cependant la vie est là, terminée ; le trait est tiré, il faut faire la somme. Tu n'es rien d'autre que ta vie.
C'est ça le temps, le temps tout nu, ça vient lentement à l'existence, ça se fait attendre et quand ça vient, on est écoeuré parce qu'on s'aperçoit que c'était déjà là depuis longtemps.
La découverte d'une réalité qui n'est pas notre réalité ne peut se faire que par le moyen d'une hypothèse et elle demeure toujours probable.
Il a aimé, pourtant, il a voulu vivre, il s'est vu mourir cela suffit pour faire tout un homme.
Le général sortit à son tour, un colonel ferma doucement la porte derrière lui : l'état-major divisionnaire était au complet, une vingtaine d'officiers.
La littérature vous jette dans la bataille ; écrire c'est une certaine façon de vouloir se libérer ; si vous avez commencé de gré ou de force voue êtes engagés.
La sculpture suggère le mouvement, la peinture suggère la profondeur ou la lumière. Calder ne suggère rien ; il attrpe de vrais mouvements vivants et les façonne.
Je ne peux pas en vouloir aux gens qui cherchent à me tuer. Je les comprends trop bien.
L'idée ne me vint pas qu'on pût écrire pour être lu. On écrit pour ses voisins ou pour Dieu. Je pris le parti d'écrire pour Dieu en vue de sauver mes voisins. Je voulais des obligés et non pas des lecteurs.
C'est moi, c'est moi qui me tire du néant auquel j'aspire : la haine, le dégoût d'exister, ce sont autant de manières de me faire exister, de m'enfoncer dans l'existence.
Supposez qu'on meure et qu'on découvre que les morts sont des vivants qui jouent à être morts.
Menacer n'est pas répondre...
Les mots n'étaient pas dépourvus d'un certain charme sombre. "Un type foutu." On imaginait de beaux désastres, le suicide, la révolte, d'autres issues extrêmes.
Ainsi la caresse n'est aucunement distincte du désir : caresser des yeux ou désirer ne font qu'un : le désir s'exprime par la caresse comme la pensée par le langage. Et précisément la caresse révèle la chair.
Le New-Yorkais n'a pas perdu le souvenir de cette époque où un homme pouvait gagner une fortune par ses propres moyens. Ce qui lui répugne dans l'économie dirigée c'est le fonctionnarisme.
Il suffit qu'un seul homme en haïsse un autre pour que la haine gagne de proche en proche l'humanité entière.
Tout existant naît sans raison, se prolonge par faiblesse et meurt par rencontre.
Il n'y a d'espoir que dans son action, et que la seule chose qui permet à l'homme de vivre, c'est l'acte.