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L'élément libérateur de l'opprimé, c'est le travail.
Jean-Paul Sartre
L'angoisse est le mode d'être de la liberté comme conscience d'être.
Ne pas trop réfléchir sur la valeur de l'Histoire. On court le risque de s'en dégoûter.
La lumière remontait de la poitrine au front, rasait les lèvres fardées, dorait un léger duvet blond, au coin des lèvres, rougissait un peu les narines.
La douleur, c'est le vide.
Tout nous vient des autres... Etre, c'est appartenir à quelqu'un.
L'argent n'a pas d'idées.
On devrait pouvoir aimer tout d'une personne, l'oesophage, et le foie, et les intestins. Peut-être qu'on ne les aime pas par manque d'habitude, si on les voyait comme ils voient nos mains et nos bras peut-être qu'on les aimerait.
Le chariot roulait le long de la poissonnerie Cusier ; il entra, les pieds les premiers, dans une odeur fade et coupante de fraîchin.
On ne pouvait pas compter sur un traité de philosophie pour persuader aux gens qu'ils n'existaient pas. Ce qu'il fallait c'était un acte, un acte vraiment désespéré qui dissipât les apparences et montrât en pleine lumière le néant du monde.
Je ne suis pas un homme, je ne suis rien. Il n'y a que Dieu. L'homme, c'est une illusion d'optique.
Il n'y a pas de mauvais riches. Il y a des riches et c'est tout.
Le désordre est le meilleur serviteur de l'ordre établi. Toute destruction brouillonne, affaiblit les faibles, enrichit les riches, accroît la puissance des puissants.
Quoique je dise sur moi, toujours le jugement d'autrui entre dedans.(…) Et il existe une quantité de gens dans le monde qui sont en enfer parce qu'ils dépendent trop du jugement d'autrui. Mais cela ne veut nullement dire qu'on ne puisse avoir d'autres rapports avec les autres. Ça marque simplement l'importance capitale de tous les actes pour chacun de nous
Le prosateur écrit, c'est vrai, et le poète écrit aussi. Mais entre ces deux actes d'écrire il n'y a de commun que le mouvement de la main qui trace les lettres.
Un homme est non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut.
Un crime, ça coupe en deux la vie de celui qui le commet. Il devait y avoir des moments où l'on souhaiterait revenir en arrière, mais il est là, derrière vous, il vous barre le passage.
... l'on aime rien si l'on aime pas tout.
J'étais un enfant, ce monstre que les adultes fabriquent avec leurs regrets.
On se demande où on trouve le courage de se lever le lendemain matin et de retourner au travail, et d'être séduisante et gaie, et de donner du courage à tout le monde alors qu'on voudrait plutôt mourir que de continuer cette vie-là.
Il faut avoir peur, mon chéri. Grand-peur. C'est comme cela qu'on devient un honnête homme.
On peut toujours faire quelque chose de ce qu'on a fait de nous.
Quand une fois la liberté a explosé dans une âme d'homme, les Dieux ne peuvent plus rien contre cet homme-là.
Etre une conscience c'est s'éclater vers le monde.
Ah ! ne jugez pas les Dieux, jeune homme, ils ont des secrets douloureux.
Je ne suis pas entêté, je suis tendu : je ne sais pas me laisser aller.
Hier encore, je marchais au hasard sur la terre, et des milliers de chemins fuyaient sous mes pas, car ils appartenaient à d'autres... Aujourd'hui, il n'y en a plus qu'un, et Dieu sait où il mène : mais c'est mon chemin.
Le moindre geste humain se comprend à partir de l'avenir ; même le réactionnaire est tourné vers l'avenir puisqu'il se soucie de préparer un futur qui soit identique au passé.
La demoiselle avait des doigts fins et blancs avec des ongles faits. Zézette prit une cigarette entre ces doigts rouges.
Le secret d'un homme... c'est la limite même de sa liberté. C'est son pouvoir de résistance aux supplices et à la mort.
Cette classe qu'on a heureusement baptisée "moyenne" enseigne à ses fils qu'il ne faut rien de trop et que le mieux est l'ennemi du bien.
La vérité sort de la bouche des enfants. Tout proches encore de la nature, ils sont les cousins du vent et de la mer : leurs balbutiements offrent à qui sait les entendre des enseignements larges et vagues.
Il nous paraît, en effet, que le reportage fait partie des genres littéraires et qu'il peut devenir un des plus importants d'entre eux.
Soyez complaisant à vous-même, les autres complaisants vous aimeront ; déchirez votre voisin, les autres voisins riront. Mais si vous battez votre âme, toutes les âmes crieront.
"Il y a un type à nous dans la piaule du curé ?" "Oui !" "Il est dégourdi ?" "Encore assez." "Qu'il se laisse embobiner, qu'il fasse semblant d'être convaincu, nous avons besoin d'un informateur".
On ne forme pas inpunément des générations en leur enseignant des erreurs qui réussissent. Qu'arrivera-t-il un jour, si le matérialisme étouffe le projet révolutionnaire ?
Un sanglot tout nu n'est pas beau ; il offense. Un bon raisonnement offense aussi, comme Stendhal l'avait bien vu. Mais un raisonnement qui masque un sanglot, voilà notre affaire.
Les enfants courent, les pigeons s'envolent. Courses, éclairs blancs, infimes débandades.
L'empire des signes, c'est la prose ; la poésie est du côté de la peinture, de la sculpture, de la musique.
Il y a des hommes qui naissent engagés : ils n'ont pas le choix, on les a jetés sur un chemin, au bout du chemin il y a un acte qui les attend, leur acte ; ils vont, et leurs pieds nus pressent fortement la terre et s'écorchent aux cailloux.
L'émotion n'intervient-elle pas précisément, pour James, au moment d'une désadaptation brusque et ne consiste-t-elle pas essentiellement dans l'ensemble de désordres que cette désadaptation amène dans l'organisme.
Tu ne veux pas changer le monde, tu veux le faire sauter.
Nous appellerons émotion une chute brusque de la conscience dans le magique.
Le meilleur travail n'est pas celui qui te coûtera le plus mais celui que tu réussiras le mieux.
Je ne connais qu'une Eglise : c'est la société des hommes.
Il avait, presque sans ralentir, jeter la voiture dans un chemin de traverse. Ils roulèrent encore un moment puis il freina brusquement et rangea l'auto au bout du chemin.
Il faut avoir le courage de faire comme tout le monde, pour n'être comme personne.
Le surréalisme avec son aspect ambigu de chapelle littéraire, de collège spirituel, d'église et de société secrète n'est qu'un des produits de l'après-guerre.
A la vacance de mon âme succéda la mobilisation totale et permanente : je devins une dictature militaire.
Seule compte la réalité. Les rêves, les attentes, les espoirs permettent seulement de définir un homme comme rêve déçu, comme espoirs avortés, comme attentes inutiles.