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Une équipe, mine de rien, c'est sans doute plus solide qu'une famille. Plus solide, parce que plus solidaire.
Jean-Philippe Blondel
Il n'y a pas de bien et de mal, il n'y a que des circonstances. Va vers ce qui te cicatrise.
Quand on ne parvient pas à retenir une conjugaison, c'est que le verbe n'existe pratiquement pas.
Ca doit être quelque chose dans ce genre là, l'amitié - accepter que l'autre s'égare sur des chemins loin de vous et accepter qu'il en revienne, sans rancoeur.
Faut dire que vous êtes bizarres, aussi, les ados, vous écrivez des choses intimes sur internet et vous ne supportez pas que ça puisse être lu par indiscrétion !
Etre prof, c'est être quitté tous les ans.
Je n'aime pas les photographies. Je n'aime pas ce qui fixe. Je préfère le mouvant. L'indistinct. Le fondu enchaîné. C'est ce que je suis. Fondu et enchaîné.
Je continue d'enchaîner les longueurs dans ma piscine intérieure et je fais attention à ce que le chlore ne rougisse pas mes yeux.
Quand je fais cours, je m'oublie. Je me dilue. Je suis sûr que nous sommes des milliers comme ça - à disparaître momentanément tous les jours. Un sucre dans le café. Il est là, partout dans la tasse - mais il n'est plus nulle part.
C'est sûrement ça, grandir - abandonner petit à petit tous les attributs qui font de toi un des pions de ta génération pour aller plus profond et découvrir ce qui fait de toi un être unique. Aller vers l'individualisation, et non vers l'individualisme.
C'est flippant, un rêve qui se réalise - pourtant, c'est ce que tout le monde cherche, toute sa vie.
L'oubli est un facteur important. Il permet aux questions importantes de ne pas être posées.
Je ne suis pas jalouse. Je ne l'ai jamais été. Je ne suis pas assez soumise pour ça. Nos indépendances se défient et se respectent.
Je pensais que les vacances me videraient la tête. Mais non, les vacances, ça ne vide qu'une chose : le porte-monnaie.
Le plaisir sexuel reste une des dernières marges de liberté, un égoïsme patenté pendant le don le plus intime.
Il y a un moment où c'est important d'être égoïste. Tu vis pour toi, pas pour les autres.
C'est ça, avoir un enfant. Se sentir vide et inutile et, l'instant d'après, être plein. Une plénitude à craquer.
Nous devons nous créer tous les jours des raisons de vivre.
J'ai toujours rêvé de me fondre dans le décor. Hier soir, j'ai fondu. Et c'est le décor qui est entré en moi. Je ne suis plus un iceberg. Je suis un glaçon dans un verre. Je me dilue. Et c'est en écrivant que je me reconstitue.
Ca n'arrive jamais, ce genre de choses. Même dans les romans. Il y a une limite à l'indécence quand même.
La bande, c'est l'essence de notre âge. C'est la seule façon de ne jamais être seul, à part le couple - mais les couples, nous les regardons dépérir et éclater chez nos parents, chez nos oncles et tantes, chez nos profs, partout.
Certains souvenirs sont faits pour être enfouis loin - mais leur tranchant blesse quelquefois des années plus tard.
Le voici mon problème : l'attache, les attaches, les liens, les cordes. Je suis sans cesse en train de me lier et de me libérer, de m'astreindre et de me dénouer.
Pour l'instant, je suis le seigneur incontesté de vingt mètres carrés. Tout le monde sait que c'est mon royaume, je suis le seul à écrire le code secret en bas de la fiche.
En même temps, les stéréotypes ont la vie dure - et surtout, ils contiennent leur part de lucidité.
Est-ce qu'en marchant dans les traces de l'autre, on arrive à pénétrer sa conscience et à le voir de l'intérieur ?
Les choix, de toute façon, ne sont que des illusions que l'on se façonne pour prétendre être libre.
Je me suis rendu-compte qu'à force de se laisser dériver, on atteignait parfois des rivages où personne ne pouvait venir vous chercher.
La fiction sur papier, c'est inoffensif. Et ça permet tous les excès.
A vingt et un an, on est souvent parjure. On a de l'inconstance.
Il y a des gens comme ça, des gens qui traversent votre vie et qui laissent derrière eux la queue de leur comète.
Nous sommes si fragiles, nous sommes si éphémères.
Il hausse les épaules et, pour la première fois, il me fait penser à son père - mon père - le nôtre.
J'écris sur mon ordinateur dans ma chambre. C'est comme si je m'extrayais du reste du monde.
Il faut avoir confiance dans les surprises de la vie.
J'ai appris ce soir-là que canaliser les émotions, ce n'est pas toujours possible. Il faut les laisser passer dans le corps, d'abord - vous grandir, vous diminuer, vous détruire - et ensuite seulement, les phrases viennent.
Elle m'écoutait parler. Ceux qui écoutent se retrouvent toujours en position de supériorité - ils ne confient rien, restent entiers, intacts, alors que vous laissez voir vos failles.