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J'ai horreur de la lenteur. Ceci m'empêche d'aimer Melville, même si c'est notre maître à tous, le véritable précurseur avant Godard, Chabrol ou Truffaut.
Jean-Pierre Mocky
Le type qui croit avoir fait un chef-d'oeuvre est un con. On ne peut pas être fier de ce qu'on fait, puisqu'on fait ce qu'on peut en réalité. Il y a tellement d'imprévus sur un film…
On est acteur d'instinct ou pas. On peut gommer certains défauts, enrichir des qualités, mais on ne peut s'acheter une personnalité, un caractère, un tempérament. Dans ce sens, j'ai l'honneur de déclarer que les cours d'art dramatique sont d'inutilité publique. Tu veux être une star ? Compte sur toi même, fais-toi une personnalité et envoie chier les profs !
Oui, il y a, parfois, quelques raccords qui pèchent, faute de temps et d'argent. Mais la perfection de Titanic m'emmerde. Je la trouve hypocrite. La perfection n'est pas de ce monde, donc il y a forcément une faille. On perd du temps à la trouver. Avec moi, au moins, elle est visible... Si j'y passais plus de temps, mes films seraient plus léchés, plus lisses. Pas sûr qu'ils seraient meilleurs.
Je ne suis pas prétentieux, moi, j'aide à porter les projecteurs. C'est pas très juste, quand même.
Un acteur qui va pisser, c'est mille balles perdues" à propos d'un acteur qui se fait attendre sur un tournage.
Un jour, un acteur est parti pisser, ben j'ai coupé son rôle ! C'est tellement cher le cinéma.
Les réalisateurs d'aujourd'hui sont tellement inféodés aux exigences racoleuses de leurs producteurs qu'ils finissent par y perdre leur âme.
Je suis de la merde par rapport à Welles ou Stroheim. Mais les jeunes qui viennent après moi sont de la merde par rapport à moi. Et ainsi de suite. C'est une dégringolade épouvantable.
J'ai tourné avec 66 vedettes différentes. Là, je commence à ne plus avoir de vedettes. Là où je me retrouve un peu embêté, c'est que tous mes acteurs sont morts ! Gabin, Bourvil, Fernandel, de Funès… Je suis un peu dans un désert car je travaille avec des acteurs que je ne connais pas.
Les étoiles des critiques ? On se croirait à une distribution de prix à la fin de l'année. Les critiques sont-ils des profs et nous des élèves ? Quelle connerie !
J'ai été marié plusieurs fois, mais il y a aussi le pacsage, je me suis marié officiellement 3 fois. Et j'ai été pacsé 2 fois. Et j'ai 17 enfants. Dit-on !
Les films deviennent chers quand ils sont faits par des prétentieux.
Fernandel il voulait toujours être de face, ils ne voulait pas que ses partenaires soient de face.
Le cinéma est quelquefois réussi, quelquefois il ne l'est pas ; ce n'est pas la peine de croire qu'on le réussira mieux en y mettant des millions
J'ai beau avoir commencé ma carrière de cinéaste il y a plus d'un demi-siècle, je m'estime moins bon que ceux qui m'ont inspiré. Et mes successeurs sont pires encore. Fritz Lang, Luis Buñuel et Orson Welles ont ouvert la voie. Godard, Chabrol et moi sommes arrivés derrière. Qui saura prendre le relais ?
Moi, jadis, je mangeais beaucoup de steaks. Surtout aux Halles, quand j'étais jeune. Je travaillais de nuit et, à 7 heures du matin : un grand steak pour me maintenir en forme ! Aujourd'hui, je ne mange plus de viande, à cause des vaches folles. Vous en mangez encore, vous, des steaks ? Ah oui ?... Faut faire gaffe !
Aujourd'hui, il est de bon ton, chez les professionnels de la profession, de s'extasier devant des mélos aussi dégoulinants et surfaits qu'Amour, De rouille et d'os ou Le Gamin au vélo...
Je ne prends pas de retraite. Manoel de Oliveira est mort à 103 ans en réalisant un film. Je suis tombé récemment sur un reportage consacré à Charles Aznavour, qui est un copain. À 94 ans, il continue à faire des galas. À nos âges, on a la chance de pouvoir continuer à travailler.
J'ai connu beaucoup de personnes qui m'ont beaucoup aidé. Des femmes célèbres que tout le monde connaît comme Claudia Cardinale, puis Brigitte Bardot.
Je n'ai pas le destin de faire de grands films.
Mon public, ce sont surtout des séniors – c'est-à-dire des gens de plus de 50 ans. Ce que je constate actuellement, c'est qu'il y a tout de même de plus en plus de jeunes qui s'y intéressent.
Faut que ça aille vite. Le but, c'est quand même de tourner le plus de films possibles avant de claquer. Serrault prétend que s'il va pisser, je suis capable d'avoir fini le plan, sans lui, avant qu'il ne revienne...
La vie, c'est quelque chose de bizarre. C'est le hasard, le destin, des rencontres…
Ce n'est pas l'âge qui a raréfié les appels, c'est la société qui a changé et ne s'intéresse plus aux artistes.
J'ai essayé de m'attaquer aux grands problèmes de la société : les médicaments qui tuent, la pédophilie, l'adultère, la télé, la violence dans le foot, la politique, la justice.
Pour les films noirs, les Américains ont New York ou San Francisco. En France, moi j'ai choisi la Lorraine, l'Est de la France. C'est une région mystérieuse et attachante.
Il serait odieux de ne pas dire ce qui est, quand on sait que ce qui est, est.
À cause des thématiques que j'abordais, personne ne me suivait. Quand j'ai voulu faire un "Un drôle de paroissien", ça a été très compliqué car les gens de la télévision me disaient que les catholiques n'iraient pas voir ce film qui parle de profanation. Finalement, ça a été un triomphe. Il a fait 50 millions d'entrées en 50 ans !
Beaucoup de jeunes choisissent une profession chiante mais qui offre une sécurité. Dans la vie, il faut être libre et faire ce qu'on veut. Ce qui est difficile à accepter, c'est qu'un pianiste devienne plombier.
Aujourd'hui, les cinéastes travaillent pour deux raisons : avoir de l'argent et avoir des femmes. Ils ne s'intéressent plus aux problèmes sociétaux.
Je vais continuer à faire des films jusqu'à ma mort.
La vieillesse ne m'empêche pas de penser à l'avenir.
Ce n'est pas rigolo d'essayer d'attirer du public dans les salles avec des films un peu particuliers.
Pour être un grand acteur, il faut être du peuple, il faut avoir souffert.
Un enfant, on le forme sinon, il devient con. Si vous ne voyez que des films d'action, vous deviendriez des cons. Il faut voir des films qui font réfléchir.
Récemment, j'ai tourné avec le chanteur Cali et l'humoriste Anne Roumanoff ! Je n'imaginais pas tourner un jour avec elle. Comme il n'y a plus beaucoup d'acteurs, on se tourne vers les chanteurs et les humoristes. Je commence aussi à réaliser un nouveau film avec Depardieu, et peut-être Franck Dubosc.
Beethoven, Modigliani, Welles : trois grands artistes lâchés par leurs contemporains, mais dont l'œuvre exceptionnelle est gravée dans l'histoire. Pendant ce temps-là, des centaines d'autres, encensés de leur vivant, accouchaient de nullités dont on a retenu peau de balle. Depuis, rien n'a changé.
Je ne vis pas où je devrais vivre. En Tchécoslovaquie, je serais sûrement le roi du cinéma. Le Welles tchèque.
Quand on est jeune, il faut travailler avec des vieux et quand on est vieux, il faut travailler avec des jeunes.
J'ai toujours aimé les autodidactes, comme mon ami Clint Eastwood, ou Gary Cooper, Lino Ventura, Robert Mitchum... Ce sont des gens qui n'étaient pas dans le cinéma mais ils avaient un réel désir et ils y sont arrivés.
Les jeunes faut pas les engueuler, sinon ils sont effrayés après, mais les vieux...
On me dit souvent que je dois jubiler à peindre des crapules. Pas du tout. Ça me fait seulement de la peine de les voir plumer les petites gens. Je ne filme des salauds que parce que personne ne le fait.
Tous mes comédiens fétiches sont morts, Serrault est mort, Galabru est mort… Je suis arrivé au bout, je les ai usés. Qui est-ce qu'il me reste, à présent ? Alain Delon est malade, Jean-Louis Trintignant est aveugle, Guy Bedos ne veut plus rien faire...
Bourvil a passé l'arme à gauche à 53 ans. Tous les grands comiques meurent jeunes. De Peter Sellers à Francis Blanche, de Fernandel à de Funès et Coluche... Comme si faire rire faisait mourir.
J'ai conçu "A mort l'arbitre !" comme un film noir à la manière de ceux de Jules Dassin durant sa période américaine.
J'ai pu comme ça réaliser des films extrêmement variés. Il y a encore de grands sujets que je n'ai pas abordés, mais en tout j'ai quand même fait 80 films ! Aujourd'hui, les cinéastes travaillent pour deux raisons : avoir de l'argent et avoir des femmes. Ils ne s'intéressent plus tellement aux problèmes sociétaux…
Ce qui fait marcher le monde, c'est le cul et l'argent. Les femmes sont terribles pour cela. Comme elles savent qu'on meurt avant elles, elles nous demandent tout de suite une assurance vie.
Les Oscars me semblent plus sérieux dans la mesure où ils sacrent un film qui a bien marché en salles. C'est plus clair ! Aux Césars, ce sont essentiellement les techniciens du cinéma qui votent, surtout en faveur des gens susceptibles de les réemployer. On ne peut pas parler de magouille organisée, mais il y a du copinage.
les Césars sont aux Oscars ce que la saccharine est au vrai sucre.