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Il y a des gens qui sont nés pour être vieux, semble-t-il, et n'ont de cesse qu'ils ne le soient devenus réellement.
Jean Simard
Le baiser qu'on cueille est moins savoureux que celui que l'on imagine, et le désir vaut mieux que la conquête.
Il y a toutes sortes d'amours et, à l'intérieur de chacun d'entre eux, une infinité de degrés et de paliers, qui s'appellent affection, adoration, attachement, inclination, tendresse, passion et le reste.
Le destin, pour frapper, revêt souvent son déguisement le plus ordinaire, son costume de tous les jours.
Qu'est-ce qui peut bien nous garder vivants, lorsqu'il n'y a plus l'amour ?
On oublie vite les morts. On oublie très vite, aussi, les circonstances où l'on a été malheureux... Il ne faut pas s'en scandaliser : s'il en était autrement, la vie serait un cauchemar.
Il n'existe pas de plus beau paysage que le corps vibrant ou alangui de qui l'on aime ; pas de plus sûr refuge que l'âme secrète et tendre de qui l'on aime ; pas de meilleure nourriture que les caresses de qui l'on aime.
C'est quand même une bien cruelle ironie de notre condition, tu ne trouves pas, que nous ne sachions vraiment goûter la vie qu'au moment où elle va nous échapper.
L'Antiquité conseille de se connaître, l'Eglise de s'oublier... Ce n'est pas contradictoire : on ne se possède qu'en se quittant, et c'est chez les autres qu'on se découvre.
Déclarer la guerre n'est pas tout, il faut savoir la faire.
On s'aperçoit, chaque jour, qu'il faut cesser de croire à quelque chose ou à quelqu'un ; et cette démolition quotidienne de nos plus chères illusions s'appelle "expérience".
Croire ce doit, être vouloir croire.
Rien n'est plus mystérieux que nos raisons d'aimer : qu'est-ce qui motive notre choix ? Qu'est-ce qui dirige nos recherches ? Y a-t-il même des recherches et un choix ? Ou seulement le hasard de l'espièglerie des dieux...
Entre l'homme et l'animal, il y a cette différence que le premier, ayant reçu l'usage de la parole, peut plaider en vers et en prose, pour les bas instincts qu'il partage avec le second...
La vie mérite-t-elle tant de soins, vaut-elle tout le mal qu'on se donne pour la vivre ?
En regard du langage parlé, les mots écrits ressemblent un peu à des fruits en conserve, par rapport à des fruits frais.
L'homme ne sait rien de l'homme ; presque rien du monde qu'il habite et de l'univers qui l'entoure ; moins que rien de sa provenance et de sa destination.
L'orsqu'il n'y a pas de nuages à l'horizon, il se trouve toujours quelqu'un pour déclarer que "ça ne peut pas durer"...
L'épargne est rassurante : un fétiche contre l'insécurité.
Les pères emploient les pronoms possessifs à la première personne quand ils ont sujet de se louer de leur rejeton, à la seconde quand celui-ci a commis quelque balourdise.
Nous sommes des malheureux, il n'y a que ça de vrai !
Les mots sont des oiseaux sauvages qu'on ne rattrape jamais, une fois lâchés.
Lorsqu'on craint les hommes, autant devenir leur chef !
Les choses que l'on désire assez fort finissent toujours par se produire. C'est ce que les gens, superficiellement, appellent la chance.
Il est des ménagements qui frôlent la pitié...
Les peuples cocardiers méprisent les nations qui n'aiment point faire la guerre.
A chaque être, correspond une forme d'amour spécifique ; son bonheur est de la rencontrer.
Si quelqu'un une fois pour toutes, était capable de "prouver" l'existence de Dieu, il n'y aurait plus au monde un seul incroyant mais où serait, alors, le mérite des croyants ?
Trop de beauté, c'est un peu comme trop de bonheur ; on se demande si l'on aura la force de le supporter.
C'est la femme qui fait un foyer.
Celui à qui la guerre ne fait point horreur, c'est lui le vrai lâche !
L'amour est une chose merveilleuse, miraculeuse, mais qui a ceci de commun avec le feu : il faut l'entretenir et l'alimenter.
Est-ce qu'il ne faut pas, derrière soi, pour posséder une véritable agilité spirituelle, plusieurs générations d'ancêtres formés à l'étude et à la spéculation ?
L'amour est un phénomène d'autosuggestion réciproque unissant deux êtres pour un temps dont la durée ne peut se mesurer qu'à l'aide du calcul des probabilités.
Est-ce qu'à vivre ensemble, on n'en vient pas à ne plus cerner le merveilleux dans l'amour ? Pour garantir leur amour, peut-être deux amants ne devraient-ils jamais se marier - ni cohabiter, qui sait ?
Le passé est bien passé : à le remuer, trouve-t-on autre chose qu'amertume ?
Curieuse langue française, et prophétique, qui fait commencer l'amour comme la guerre par une déclaration !
L'âme et le corps de qui l'on aime, merveilles changeantes et ondoyantes, sont royaumes infinis à explorer.
Chaque homme a dans son coeur - outre l'animal qu'on dit y sommeiller - un critique d'art bien éveillé !...
Les choses n'ont d'importance que celle que nous leur conférons.
En ce qu'elle avilit plus qu'elle ne cautérise, la souffrance, c'est le mal !
Nous passons notre vie à désirer, à désirer surtout ce qui nous fuit et qui ne nous paraît désirable que pour cette seule raison.