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En vain le Roi sera aux armes invincible, - S'il n'est juste et ne fait la justice garder.
Joachim du Bellay
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village - Fumer la cheminée, et en quelle saison - Reverrais-je le clos de ma pauvre maison, - Qui m'est une province et beaucoup davantage ?
Espère le fruit de ton labeur de l'incorruptible et non envieuse postérité : c'est la gloire, seule échelle par les degrés de laquelle les mortels d'un pied léger montent au ciel et se font compagnons des dieux.
Le naturel n'est pas suffisant à celui qui en poésie veut faire oeuvre digne de l'immortalité.
Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleine D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau.
Il n'est si grande douleur qu'une douleur muette.
Las ! où est maintenant ce mépris de fortune ? Où est ce coeur vainqueur de toute adversité ?
Divin Ronsard, qui de l'arc à sept cordes Tiras premier au but de la mémoire Les traits ailés de la française gloire.
Le naturel du français est de ne jamais abandonner son prince.
Si les vers ont été l'abus de ma jeunesse, - Les vers seront aussi l'appui de ma vieillesse : - S'ils furent ma folie, ils seront ma raison.
Nos vers coulent d'une veine facile, et la foule nous lit, la Cour nous lit, assidûment. Nous écrivons pour les gens sans culture et, tout aussi bien, pour les gens de culture.
Cependant que j'ahanne, A mon blé, que je vanne...
A vous, troupe légère, - Qui d'aile passagère - Par le monde volez...
France, mère des arts, des armes et des lois, - Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle : - Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, - Je remplis de ton nom les antres et les bois.
Ce n'est point chose vicieuse, mais grandement louable, emprunter d'une langue étrangère les sentences et les mots, et les approprier à la sienne.
Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage, - Ou comme celui-là qui conquit la Toison - Et puis s'en est retourné, plein d'usage et raison, - Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Comme on voit le glaneur - Cheminant pas à pas recueillir les reliques - De ce qui va tombant après le moissonneur.
O mondaine inconstance ! - Ce qui est ferme est par le temps détruit, - Et ce qui fuit au temps fait résistance.
Plus l'homme est grand, plus il a de soucis.
Reverrais-je le clos de ma pauvre maison - Qui m'est une province et beaucoup d'avantage ?
Fais que l'humeur savoureuse - de la vigne plantureuse, - Aux rais de ton oeil divin, - Son nectar nous assaisonne, - Nectar, tel comme le donne - Mon doux vignoble angevin.
Et ne vaut-il pas mieux quelque orage endurer, Que d'avoir toujours peur de la mer importune ? Par la bonne fortune on se trouve abusé, Par la fortune adverse on devient plus rusé.
Déjà la nuit en son parc amassait - Un grand troupeau d'étoiles vagabondes, - Et pour entrer aux cavernes profondes, - Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassait...