Images
Ce qui est important, ce n'est pas de finir une oeuvre, mais d'entrevoir qu'elle permette un jour de commencer quelque chose.
Joan Miró
Je ne fais pas de distinction entre la poésie et la peinture.
J'essaie d'appliquer des couleurs comme des mots qui façonnent des poèmes, comme des notes qui façonnent de la musique.
Gagner en liberté, c'est gagner en simplicité.
Un simple trait peint au pinceau peut mener à la liberté et au bonheur.
Les oeuvres doivent être conçues avec le feu dans l'âme mais exécutées avec une fraîcheur clinique.
Je travaille comme un jardinier.
La peinture doit être fertile. elle doit donner naissance à un monde, Elle doit fertiliser l'imagination.
Je crois que pour faire n'importe quoi dans ce monde, il faut un amour du risque et de l'aventure et, surtout, pouvoir se passer de ce que les familles de la classe moyenne appellent "l'avenir".
Vous pouvez regarder une photo pendant une semaine sans plus jamais y penser. Vous pouvez également regarder la photo pendant une seconde et y penser toute votre vie.
L'art peut mourir, une peinture peut disparaître. Ce qui compte, c'est la graine.
Peinture et poésie se font comme on fait l'amour : un échange de sang, une étreinte totale, sans aucune prudence, sans nulle protection. Le grand saut, à chaque fois.
Ma tendance à la nudité et à la simplification a été pratiquée dans trois domaines : le modelage, les couleurs et la figuration des personnages.
La même démarche me fait chercher le bruit caché dans le silence, le mouvement dans l'immobilité, la vie dans l'inanimé, l'infini dans le fini, des formes dans le vide, et moi-même dans l'anonymat.
Je jette le gant au hasard. Par exemple, je prépare le terrain pour une image en nettoyant mon pinceau sur la toile. Déverser un peu de térébenthine peut aussi être utile.
La photo devrait être féconde. Elle doit donner naissance à un monde.
Ce que je cherche... est un mouvement immobile, équivalent à ce qu'on appelle l'éloquence du silence.
Plus je travaille, plus je veux travailler.
Si vous avez une idée de l'endroit où vous allez, vous n'irez nulle part.
La peinture remonte des coups de pinceau comme un poème naît des mots. Le sens vient plus tard.
Ce qui compte, ce n'est pas une oeuvre, c'est la trajectoire de l'esprit durant la totalité de la vie.
La peinture ou la poésie sont faites comme on fait l'amour - une étreinte totale, la prudence au vent, rien n'est retenu.
Quand je me tiens devant une toile, je ne sais jamais ce que je vais faire, et je suis le premier surpris par ce qui sort.
Je pense à mon atelier comme à un potager où les choses suivent leur cours naturel. Ils grandissent, ils mûrissent. Vous devez greffer. Vous devez arroser.
Plus je trouve la vie ignoble, plus je réagis fortement par contradiction, avec humour et dans un élan de liberté et d'expansion.
Pour moi, un tableau doit émettre des étincelles. Il faut éblouir comme la beauté d'une femme ou un poème.
Je pars de quelque chose considérée comme morte et parviens à un monde. Et quand je mets un titre dessus, elle devient encore plus vivante.
Pour moi, un objet est quelque chose de vivant. Cette cigarette ou cette boîte d'allumettes contient une vie secrète bien plus intense que celle de certains êtres humains.
Les choses les plus simples me donnent des idées.
Ce que je n'accepterai plus, c'est la vie médiocre d'un modeste petit gentilhomme.