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l'Afrique du Sud est un très beau pays habité par des gens merveilleux.
Johnny Clegg
le zoulou est l'une des plus belles langues du monde.
On pense souvent que l'on a beaucoup de temps devant soi. Mais c'est faux. J'utilise dans la chanson cette expression zoulou qui a tellement de sens : Attrape le soleil tant que tu le peux, pour qu'il ne s'enfuie pas.
Je suis pour le maintien d'une culture tribale.
Quand vous vous battez, c'est pour vivre.
C'est facile de gagner une bataille, bien plus compliqué d'en gagner plusieurs.
Il faut une sacrée dose de courage et de tempérament pour dire à un Noir : "Oublions la politique et devenons amis." C'est le drame de l'apartheid, ce système déshumanise les rapports entre personnes.
Je me glisse dans les problèmes politiques par la porte de derrière en posant des questions. Je ne suis pas un combattant. Seulement un témoin.
Je me rends compte que, même si je suis un personnage public, c'est l'expérience la plus solitaire que j'aurai jamais vécue. Je suis seul face à la mort. C'est finalement une position très zoulou...
En Afrique du Sud, tout le monde est coupable de la situation, mais surtout chacun en est une victime !
Nelson Mandela a été le capitaine qu'il fallait à notre Afrique du Sud malmenée par la tempête. Son héritage continuera de nous inspirer profondément.
Parfois, le doute ou la peur s'emparait de nous. Mais dès que Nelson Mandela s'exprimait à la radio ou à la télévision, sa voix, à la fois puissante et irradiante d'amour, nous redonnait courage.
La chanson "Asimbonanga" ne dit pas "Libérez Mandela", mais qu'une génération entière a grandi sans le voir. Je me glisse dans les problèmes politiques par la porte de derrière en posant des questions.
Je dis au revoir à mon public. Je veux me produire tant que c'est encore possible, en France, en Nouvelle-Zélande et en Australie. Pour y donner les plus beaux concerts de ma vie, avant de ne plus pouvoir. Pour l'instant, j'ai encore l'énergie. Mais le cancer m'a déjà freiné dans pas mal de mes projets.
La première danse zouloue que j'ai pratiquée, c'était la danse baka. Les employés noirs municipaux qui dégageaient les ordures dans les camions avaient l'habitude de la danser. J'ai appris auprès d'eux.
Ma vie m'a appris l'endurance, les Zoulous ne baissent pas les bras. J'ai expérimenté la patience.
Les jeunes aujourd'hui, comme en France, veulent du travail, de l'éducation, avoir une voiture, pouvoir payer l'essence… Ils ne semblent plus croire en des combats politiques. Qu'ils chantent, qu'ils écrivent, qu'ils parlent… rien ne change. La politique est devenue une sorte de spectacle de marionnettes.
J'ai fait mon apprentissage d'homme à travers une autre culture, parce que celle qu'on m'offrait dans ma propre société était en pleine banqueroute.
Le vice de l'apartheid, ce n'est pas la violence, mais l'auto-emprisonnement.
Au début, j'ai appris les chansons zouloues phonétiquement, et je ne savais pas ce que je chantais. Comme j'étais doué pour l'imitation, les yeux fermés, personne ne pouvait deviner que c'était un Blanc qui chantait.
L'Afrique du Sud un très beau pays et habité par des gens merveilleux. Il existe une tension créatrice très positive, qui me manque quand je suis loin. C'est aussi là que j'ai grandi. C'est ma patrie.
J'appartiens à l'Afrique, entièrement.
Voitures, argent, bling-bling, smartphones… c'est ça maintenant la liberté ! Comment se transforme-t-on en démocratie ? Comment explique-t-on que la démocratie ce n'est pas la propriété et la consommation ostentatoire mais la liberté, la liberté d'expression, d'association ?
Mes chansons sont des témoignages du temps. Plus tard, en écoutant mes douze albums, on pourra deviner ce que les gens pensaient à l'époque.
Le pire a été ma déclaration de 1992 pour condamner le massacre de Krugersdorp perpétré par les Zoulous. On m'a fait comprendre à l'époque que je n'étais plus le bienvenu dans les townships.
Dans le système de l'apartheid, un homme n'a pas de droits individuellement. C'est son groupe qui en a. Si un Noir tue un autre Noir, la police blanche dira : "C'est une affaire tribale", et elle sera classée.
Quand je donne des concerts, je suis de nouveau connecté au monde, mais cela n'a plus le même goût qu'avant. Je porte la mort en moi, les gens le savent. Ils viennent me dire au revoir.
Je suis un Zoulou. Donc, je crois à la philosophie des guerriers : je dois endurer pour survivre. Quand vous vous battez, c'est pour vivre. Vous devez être le premier à tuer. La question n'est pas : "Est-ce que je vais y arriver ?" Mais plutôt : "Est-ce que je peux le faire et le refaire ?" C'est facile de gagner une bataille, bien plus compliqué d'en gagner plusieurs.
Pour ma famille, pour moi, pour le peuple sud-africain, Nelson Mandela incarne la longue et persévérante pérégrination qui s'est avérée nécessaire pour que notre pays atteigne, enfin, la rive rêvée : celle de la démocratie et d'une Afrique du Sud délivrée de l'apartheid.
Pour avoir un ami noir en Afrique du Sud, il ne faut poser aucune condition et oublier les différences de langage, de race, de classe sociale. Et inversement, il n'est pas plus facile pour un Noir de réussir une relation avec un Blanc.
Madiba avait, en outre, un grand sens de l'humour, qu'il savait conjuguer avec les vertus de sa bravoure. Il accordait une oreille attentive et respectueuse à ses interlocuteurs, y compris à ses adversaires. Des qualités particulièrement précieuses dans un contexte où primaient le racisme et la démagogie.
Je ne me suis pas rapproché des Noirs pour des raisons politiques, mais pour leur musique et leurs danses. C'est la politique qui m'a rejoint.
Je suis un être musical et culturel.
L'apartheid interdisait le mélange des langues. Il existait des lois sur la pureté de l'idiome et de la culture.