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Tout amour traverse des étapes, de température différente, et le langage usuel parle finement d'amours qui se refroidissent, l'amoureux se plaint de la tiédeur ou la froideur de l'aimée.
José Ortega y Gasset
Etre de gauche ou être de droite, c'est choisir une des innombrables manières qui s'offrent à l'homme d'être un imbécile ; toutes deux, en effet, sont des formes d'hémiplégie morale.
Ce qui fait d'un problème un problème, c'est de contenir une contradiction.
La joie, par elle-même, ne contient aucune action, bien qu'elle puisse y conduire. Aimer quelque chose, en revanche, n'est pas simplement être dans un état, c'est agir vers l'objet aimé.
Sans vos gestes, j'ignorerais tout du secret lumineux de votre âme.
Le nationalisme est toujours une impulsion opposée au principe même de nation.
La vie prend un sens lorsqu'on en fait une aspiration à ne renoncer à rien.
On aime l'amour et l'aimé n'est, en réalité, qu'un prétexte.
La poésie est aujourd'hui l'algèbre supérieure des métaphores.
L'état amoureux est un phénomène de l'attention, un état anormal de l'attention qui se produit chez l'homme normal.
Tout amour passe par la zone frénétique de l'état amoureux ; mais en revanche il existe des états amoureux que ne suit aucun amour authentique. Ne confondons pas ainsi la partie avec le tout.
L'âme est restée seule, seule avec Dieu. Le christianisme est l'inventeur de la solitude comme substance de l'âme.
Le plaisir esthétique doit être un plaisir intelligent.
Ce qui distingue peut-être le plus l'esprit infantile de l'esprit adulte, c'est que le premier ne reconnaît pas la juridiction de la réalité et substitue aux choses leurs images désirées.
Dans l'acte amoureux, la personne sort d'elle-même : c'est peut-être le plus grand essai que la Nature fasse pour que chacun sorte de soi-même vers autre chose.
On distingue l'homme exceptionnel de l'homme ordinaire, car si le premier est très exigeant envers lui-même, le second ne s'impose rien.
La gloire, comme les phénomènes qui lui sont apparentés - le lever et le coucher du soleil -, a un habit d'or, mais non la consistance de l'or ; elle en a la couleur et l'éclat.
Mais l'homme est l'insuffisance vivante, l'homme a besoin de savoir, il perçoit désespérément qu'il ignore.
En art, toute répétition est nulle.
L'homme n'est pas un être, mais un faire ; il n'est pas une nature, mais une histoire.
On explique le normal par l'anormal, le supérieur par l'inférieur. Il y a là une étrange obstination à montrer que l'Univers est un quiproquo absolu, une ineptie constitutive.
Chaque chose nous impose tacitement une distance spécifique et une perspective déterminée. Qui veut voir l'univers comme il est doit accepter cette loi de courtoisie cosmique.
Au lieu de Dionysos, nous parlons d'alcoolisme.
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