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Le temps, c'est tout simplement la mort qui dit : non, c'est fini. Et on se rend compte qu'il faut mourir pour vivre. L'immortalité pour nous, ce serait un cauchemar.
José Saramago
J'écris pour une espèce de lecteurs. Je les appelle les "inquiets". Les gens qui sont troublés par la vie, par les choses, ce sont mes lecteurs.
L'enfant, il vit dans un autre monde. C'est le monde du pourquoi. Et quand il finit de demander pourquoi, c'est la rupture.
Que dire de ce négociant de l'Algarve qui soutenait que chacun fait son salut dans la foi qui est la sienne, car toutes sont égales, et autant vaut le Christ que Mahomet, l'Evangile que la Cabale, le doux que l'amer, le péché que la vertu ?
Nous ne devrions jamais nous sentir sûrs de ce que nous croyons être car en cet instant nous pourrions très bien être déjà quelque chose de différent.
Ils se regardèrent, ce fut tout, se regarder était leur maison à eux.
Ce n'est pas vis-à-vis des autres qu'on feint, c'est toujours vis-à-vis de soi-même.
L'amour il faut le réinventer tous les jours, même dans la vie du couple. Si on n'arrose pas cette plante délicate qui est là, si on ne la soigne pas, l'amour, comme tout dans la vie, est mortel.
Permettez-nous donc de redire que Dieu, depuis toujours un problème, est, maintenant, le problème.
Ce qui est difficile, ce n'est pas de vivre avec les gens, dit le médecin, c'est de les comprendre.
Quand les vagues frappent les rochers ce sont toujours les moules qui trinquent.
Il faut se laisser guider par l'enfant qu'on a été. L'enfant, c'est quelque chose qui est quelqu'un qui n'est plus.
Le monde de chacun dépend des yeux que l'on a reçus en partage.
Les gens équilibrés sont ainsi, ils ont l'habitude de tout simplifier et après, mais toujours trop tard, on les voit s'étonner de l'inépuisable diversité de la vie.
Personne n'est sauvé, personne n'est damné. C'est un pêché de penser ainsi. Le pêché n'existe pas, seules existent la mort et la vie.
Le hasard ne choisit pas, il propose.
Je pense qu'en matière de subtilités et de nuances, la Littérature est presque comme la Mathématique.
L'auteur de Fictions, que je continue à considérer comme l'inventeur de la littérature virtuelle, cette littérature à lui qui semble s'être dégagée de la réalité pour mieux en révéler les invisibles mystères.
Ce n'est pas à l'écorce qu'on connaît le fruit mais en y plantant les dents.
Il y a trois sexes : c'est le masculin, c'est le féminin et le politique. La politique, c'est un sexe.
Ah la dureté de coeur des enfants qui, étant vivants, font naître la mort par leurs silences.
... il est des poisons si lents qu'ils ne produisent un effet que lorsqu'on en a oublié l'origine.
Le pire de tous les murs est une porte dont on n'a pas la clé.
Quand le bien survient nous ne le remarquons pas, quand il était là nous ne nous en sommes même pas aperçus, quand il s'en est allé nous pleurons son absence.
La possibilité que le oui et le non, le bien et le mal, soient également indifférents à Dieu ne peut être concevable pour des têtes faites comme les nôtres, car enfin Dieu doit bien servir à quelque chose.
Tu n'es personne si tu ne t'aimes pas toi-même, tu ne t'approches pas de Dieu si tu ne t'approches pas d'abord de ton corps.
Le péché capital des femmes aujourd'hui : elles veulent au fond être des hommes par le fait du pouvoir. Elles savent que le pouvoir est masculin.
Une règle invariable du pouvoir veut qu'il vaut mieux couper les têtes avant qu'elles ne se mettent à penser, car après ce sera probablement trop tard.
C'est une espèce de maladie incurable que je porte, qui s'appelle lucidité. Parce que je ne vois aucune raison pour être optimiste dans le monde où nous sommes. Aucune raison.
Douter est le privilège de celui qui a vécu longtemps.
Les révérences se répètent, point par point, jusqu'à ce qu'enfin le cardinal descende à la chapelle où un Te Deum laudamus sera chanté, loué soit Dieu qui doit endurer toutes ces inventions.
Parce que, qu'on le veuille ou non, s'il est vrai que l'habit ne fait pas le moine, l'uniforme, lui, fait toujours le général.
L'enfer, c'est nous-même ; nous sommes l'enfer.
Il s'en alla, Balthazar sortit l'accompagner avec une chandelle qui éclairait peu, juste assez, eût-on dit, pour dire à la nuit, Lumière je suis.
A mon avis, le roman n'est plus un genre littéraire, il est devenu ce que j'appelle un espace littéraire. Et dans cet espace, on peut tout trouver : la philosophie, la science, le drame, la poésie.
Peu manger purifie les humeurs, souffrir un peu nettoie les coutures de l'âme.
L'on dit souvent : Donnons du temps au temps, mais on oublie toujours de demander : Y a-t-il du temps à donner.
Les femmes, pour nous, elles sont opaques, et les hommes, pour les femmes, sont transparents.
Quant à savoir si l'affaire est bonne ou mauvaise, c'est selon, car l'argent n'a pas toujours la même valeur, contrairement aux hommes qui valent toujours la même chose, tout et rien.
Lire est probablement aussi une façon d'être présent sur les lieux.