Citations de Joseph Joubert

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Etre libre n'est pas faire ce qu'on veut, mais ce qu'on a jugé meilleur et plus convenable.

Il y a, dans tout ce qui est mathématique, quelque chose d'impérissable parce qu'il n'y a rien de vivant.

Toute bonne objection éclaircit la matière qui est en doute ; celle qui l'obscurcit est mauvaise, elle fait perdre l'objet de vue. - Mais celle qui montre l'objet en détruisant le système est la seule bonne.

Il y a des indulgences qui sont un déni de justice.

Savoir, c'est voir en soi.

La politesse est la fleur de l'humanité. Qui n'est pas assez poli, n'est pas assez humain.

La métaphysique est bonne pour ceux qui s'égarent dans les régions supérieures ceux qui ne quittent pas la terre n'en ont pas besoin : la morale leur en tient lieu.

Appelons donc hommes de génie ceux qui font vite ce que nous faisons lentement.

A les entendre, on croirait que rien n'est si aisé que de dire ce qu'on pense, et il n'est pas même aisé de le savoir au juste.

La comparaison est une espèce de conjecture.

Il faut savoir entrer dans les idées des autres et savoir en sortir, comme il faut savoir sortir des siennes et y rentrer.

Il faut compenser l'absence par le souvenir. La mémoire est le miroir où nous regardons les absents.

Marchons, et faisons désirer aux hommes de pouvoir nous considérer couchées.

On dit de tel usage qu'il est grec, romain ou barbare, et moi je dis qu'il est humain, et que les hommes s'en avisent et l'inventent partout où ils en ont besoin.

Mais il faut que cet enthousiasme soit caché et presque insensible. - C'est cet enthousiasme qui fait ce qu'on appelle le charme.

N'élevez pas ce qui est fragile, c'est-à-dire ne l'exposez pas à tomber.

La clarté seule devrait suffire pour rendre heureux.

Recevoir des bienfaits de quelqu'un est une manière plus sûre de se l'attacher que de l'obliger lui-même. La vue d'un bienfaiteur importune souvent, celle d'un homme à qui l'on a fait du bien est toujours agréable. Nous aimons notre ouvrage en lui.

La faiblesse qui conserve vaut mieux que la force qui détruit.

J'ai de la peine à quitter la ville parce qu'il faut me séparer de mes amis ; et de la peine à quitter la campagne parce qu'alors, il faut me séparer de moi.

Si je me trompe, c'est au moins par de bonnes raisons.

Ceux qui ont du jugement l'exercent aussi bien en jugeant des pierres qu'en jugeant des hommes.

Les affaires. Elles seules donnent du poids en ployant l'esprit vers la terre.

La lumière. C'est un feu qui ne brûle pas.

On supporte toujours facilement une puissance qu'on espère pouvoir exercer un jour.

Au lieu de se plaindre de ce que la rose a des épines il faut se féliciter de ce que l'épine est surmontée de roses et de ce que le buisson porte des fleurs.

... Ils naissent vieux...

Le poli et le fini est au style ce que le vernis est aux tableaux. Il les conserve, les fait durer, les éternise en quelque sorte.

Les bons mouvements ne sont rien, s'ils ne deviennent des bonnes actions.

L'aménité, le bon accueil sont un billet d'invitation qui circule toute l'année.

Le sophiste se contente des apparences ; le dialecticien de la preuve ; le philosophe veut connaître par inspection et par évidence.

Platon ne fait rien voir, mais il éclaire, il met de la lumière dans nos yeux, et place en nous une clarté dont tous les objets deviennent ensuite illuminés. Il ne nous apprend rien, mais il nous dresse, nous façonne, et nous rend propres à tout savoir.

Dans un ouvrage, quel qu'il soit, la symétrie apparente ou cachée est le fondement visible ou secret du plaisir que nous éprouvons. C'est elle qui donne une base aux mouvements qu'excitent les variétés, les contrastes.

Je me sers des ailes que vous m'avez données pour m'élever à vous.

On ne persuade aux hommes que ce qu'ils veulent. Il ne s'agit donc pour les dissuader que de leur faire voir que ce qu'ils veulent en effet n'est pas ce qu'ils pensent vouloir.

La beauté touche les sens et le beau touche l'âme.

La politesse est à la bonté ce que les paroles sont à la pensée. Elle n'agit pas seulement sur les manières, mais sur l'esprit et sur le coeur ; elle rend modérés et doux tous les sentiments, toutes les opinions et toutes les paroles.

Ne coupez pas ce que vous pouvez dénouer.

Sotte erreur n'est pas dangereuse, mais les erreurs ingénieuses. Tout ce qui n'a aucun danger n'est digne d'aucune attaque.

L'orateur est occupé de son sujet, et le déclamateur de son rôle ; l'un agit, l'autre feint ; le premier est une personne exposant de grandes idées, et le second un personnage débitant de grands mots.

La vertu, c'est la santé de l'âme.

La religion est la seule métaphysique que le vulgaire soit capable d'entendre et d'adopter.

... est pour moi un aimant qui a perdu ses attractions. - Son magnétisme : un nuage qu'on aurait déflogistiqué.

Peu de livres peuvent plaire toute la vie. Il y en a dont on se dégoûte avec le temps et la sagesse ou le bon sens, comme des passions. - Les beaux ouvrages n'enivrent point, mais ils enchantent.

La vieillesse n'ôte à l'homme d'esprit que des qualités inutiles à la sagesse. Il semble que, pour certaines productions de l'esprit, l'hiver du corps soit l'automne de l'âme.

Le pouvoir est une beauté ; il fait aimer aux femmes la vieillesse même.

Cet arbre qui a toujours l'air jeune, même quand il est vieux.

J'ai besoin d'huiler mon cerveau.

La peur tient à l'imagination, la lâcheté au caractère.

Les questions montrent l'étendue de l'esprit et les réponses sa finesse.

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