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De ceux à qui le monde ne suffit pas : les saints, les conquérants, les poètes et tous les amateurs des livres.
Joseph Joubert
Cette philosophie qui s'occupe perpétuellement ce qu'il faut croire, et jamais de ce qu'il faut faire, ni de ce qu'il faut être.
Il y a des gens qui n'ont de la morale qu'une pièce. C'est une étoffe dont ils ne se font jamais l'habit.
Hommes, mêlez-vous des choses humaines. Dieux, mêlez-vous des choses divines.
Il est impossible d'aimer deux fois la même personne.
La volonté est à notre âme ce qu'est le coeur à notre corps.
Les vertus religieuses ne font qu'augmenter avec l'âge ; elles s'enrichissent de la ruine des passions et de la perte des plaisirs.
Toutes les choses qui sont aisées à bien dire ont été parfaitement dites.
Les vieillards sont la majesté du peuple.
Le son est au vent ce que la flamme est à la chaleur.
L'or est le soleil des métaux.
Les Français sont des jeunes gens toute leur vie.
Ces vérités ont une si grande beauté que les erreurs même qui nous occupent d'elles ont quelque chose de ravissant. Les ombres mêmes qui les voilent ont je ne sais quoi de lumineux.
Balzac. Un de nos plus grands écrivains et le premier entre les bons si on consulte l'ordre du temps. Utile à lire, à méditer, et excellent à admirer, également propre à instruire et à former par ses défauts et par ses qualités.
Chercher la sagesse plutôt que la vérité. Elle est plus à notre portée.
Des âmes libres, bien plutôt que des hommes libres ! La liberté morale est la seule importante, la seule nécessaire ; et l'autre n'est bonne et utile qu'autant qu'elle favorise celle-là.
Le beau est à la vérité ce que les couleurs sont à la lumière.
Par la politesse, dès le premier abord, les hommes qui n'ont pas encore eu le temps de savoir s'ils ont du mérite commencent par s'en supposer, c'est à dire par faire ce qui peut mutuellement leur être le plus avantageux ainsi que le plus agréable.
La mémoire. - C'est une glace qui retient, et retient à jamais. Rien ne s'y perd, ne s'y efface. Mais elle se ternit. On n'y voit rien.
Il faut traiter nos vies comme nous traitons nos écrits, mettre en accord, en harmonie le milieu, la fin et le commencement. Nous avons besoin pour cela d'y faire beaucoup d'effaçures.
Et peut-être on ne parle jamais si bien que lorsqu'on ne sait pas parfaitement ce qu'on va dire.
Il ne faut pas choisir pour épouse que la femme qu'on choisirait pour ami, si elle était homme.
La religion n'est ni une théologie, ni une théosophie ; elle est plus que tout cela : une discipline, une loi, un joug, un indissoluble engagement.
Supposer vrai n'est pas proprement croire.
L'esprit est un feu dont la pensée est la flamme.
De la patience. Nécessaire pour avoir du plaisir quand on lit (ou quand on regarde) et pour avoir raison quand on juge, et pour bien faire quand on agit, soit qu'on veuille inventer ou mettre en oeuvre.
On veut que le pauvre soit sans défauts ; c'est que peut-être il lui serait facile d'être parfait. La misère éteint les passions, et l'abondance les nourrit. Les petits n'ont guère que des besoins.
Les écrivains qui ont de l'influence ne sont que des hommes qui expriment parfaitement ce que les autres pensent, et qui réveillent dans les esprits des idées ou des sentiments qui tendaient à éclore.
Les oreilles et les yeux sont les portes et les fenêtres de l'âme.
Tout ce qui est très spirituel, et où l'âme a vraiment part, ramène à Dieu, à la piété. L'âme ne peut se mouvoir, s'éveiller, ouvrir les yeux, sans sentir Dieu. On sent Dieu avec l'âme, comme on sent l'air avec le corps.
Le sublime est la cime du grand.
Le têtu est celui dont les organes, quand ils ont une fois pris le pli, n'en peuvent plus ou n'en peuvent de longtemps prendre un autre.
La critique sans bonté trouble le goût et empoisonne les saveurs. La critique est un exercice méthodique du discernement.
On ne sait bien quoi que ce soit que lorsque l'on le sait après l'avoir appris il y a longtemps.
La justice est le droit du plus faible. Elle est en nous le bien d'autrui, et dans les autres notre bien.
Qui ne contente pas son propre esprit, dans ce qui dépend de l'esprit, ne contentera jamais parfaitement l'esprit des autres.
La pudeur a inventé les ornements.
Ne montrez pas le revers et l'exergue à ceux qui n'ont pas vu la médaille. Ne parlez pas des défauts des gens de bien à ceux qui ne connaissent ni leur visage, ni leur vie, ni leur mérite.
Si l'on y prend garde, on est porté à condamner les malheureux.
Civilisation ! grand mot dont on abuse, et dont l'acception propre est ce qui rend civil. Il y a donc civilisation par la religion, la pudeur, la bienveillance, la justice ; car tout cela unit les hommes.
Le serpent a ses pieds en dedans de lui-même : ses anneaux lui en tiennent lieu.
Pédagogie : Porter en soi et avec soi cette indulgence qui fait fleurir les pensées d'autrui.
Toutes les manières de nous exprimer sont bonnes quand elles nous font bien entendre. Ainsi, si la clarté de nos pensées éclate mieux par quelque jeu de mots, le jeu de mots est bon en ce cas là.
L'hypocrisie de l'irréligion.
Dans la gloire, il y a toujours du bonheur.
Voltaire : Esprit qui ne se reposait jamais.
... la creuse raisonnaillerie.
Toutes les langues roulent de l'or.
Du centre, il faut apercevoir le cercle.
La peine de la dispute en excède de bien loin l'utilité. Toute contestation rend l'esprit sourd et, quand on est sourd, je suis muet.