Citations de Jules Renard

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Nietzsche. Ce que j'en pense ? C'est qu'il y a bien des lettres inutiles dans son nom.

Enfin seul, sans s.

Rêve de grandes choses, cela te permettra au moins d'en faire de toutes petites.

Un homme de génie doit savoir composer. Sinon, mieux vaut un homme de talent.

Il est plus facile de se vieillir que de se rajeunir.

Quand je donne un billet de cent francs, je donne le plus sale.

La patrie, c'est toutes les promenades qu'on peut faire à pied autour de son village.

Les éditeurs, si gentils quand on ne publie pas chez eux !

La vie n'était pas si gaie ! La religion a fait de la mort quelque chose de terrible et d'absurde.

Une femme peut être sublime en refusant de donner la vérole à celui qu'elle aime.

J'ai bâti de si beaux châteaux que les ruines m'en suffiraient.

Ce qu'il y a de plus dur à regarder en face, c'est le visage d'une mère qu'on n'aime pas et qui fait pitié.

J'ai des rhumatismes. - Moi aussi, j'en aurais, si je voulais.

Une variété de l'homme de lettres est le monsieur "qui fait des travaux".

Tolérez mon intolérance.

Quand le public n'est pas là, il manque un personnage.

Il ne veut pas de discours sur sa tombe. Il connaît l'insincérité des discours qu'il a prononcés sur la tombe des autres.

Le savant généralise, l'artiste individualise.

Vivre et juger sa vie : quel est l'homme capable des deux ?

L'homme qui aime le gibier faisandé, traite les vautours de mangeurs de charognes.

Sache donc que tu n'auras fait un réel progrès que quand tu auras perdu l'envie de prouver que tu as du talent.

Le secret d'écrire aujourd'hui, c'est de se méfier des mots dont le sens est usé et d'une syntaxe qu'on a mal apprise.

Le travail pense, la paresse songe.

Je n'ai plus l'âge de mourir jeune.

Prononcer vingt-cinq aphorismes par jour et ajouter à chacun d'eux : Tout est là.

J'ai le physique toujours lâche. Le véritable courage consiste à être courageux précisément quand on ne l'est pas.

Promenades. Le corps marche, et l'esprit voltige à l'entour comme un oiseau.

Le théâtre amuse l'esprit, il ne doit pas le préoccuper.

Restons chez nous : nous y sommes passables. Ne sortons pas : nos défauts nous attendent à la porte comme des mouches.

C'est étonnant comme ces écrivains célibataires qui n'ont pas d'enfants s'occupent du problème de l'enfant !

Les moeurs, c'est comme l'argent : il n'y a que la menue monnaie qui change de ville à ville. Ce qui a de la valeur et ce qui importe reste le même.

Le style, c'est le mot qu'il faut. Le reste importe peu.

Les défauts de nos morts se fanent, leurs qualités fleurissent, leurs vertus éclatent dans le jardin de notre souvenir.

La pire odeur qu'on respire, c'est de se sentir mauvais.

Paresse : habitude prise de se reposer avant la fatigue.

La récompense des grands hommes, c'est que, longtemps après leur mort, on n'est pas bien sûr qu'ils soient morts.

Mon passé, c'est les trois quarts de mon présent. Je rêve plus que je ne vis, et je rêve en arrière.

J'aime la solitude, même quand je suis seul.

Cette jolie idée de Saint-Pol-Roux que les arbres échangent des oiseaux comme des paroles.

Il y a plus de trente ans qu'il a quitté le pays et qu'il marche, chemineau ou mendiant.

Est-ce la même chose pour la femme que pour le mari, l'adultère ? Une manière d'échapper aux grosses émotions par de petits mots.

Qui sait si chaque événement ne réalise pas un rêve qu'on a fait, qu'a fait un autre, dont on ne se souvient plus, ou qu'on n'a pas connu ?

L'espérance, c'est sortir par un beau soleil et rentrer sous la pluie.

La fausse modestie, c'est mieux que pas de modestie du tout.

Je dis à Tristan (Bernard) que Victor Hugo, à trente-quatre ans, voyageait incognito et trouvait son nom sur des murs d'églises. - Oui, à sa seconde visite, dit Tristan.

Ecrire, c'est presque toujours mentir.

Il faut avoir le courage de préférer l'homme intelligent à l'homme très gentil.

C'est douloureux, d'écrire un livre : c'est s'en délivrer.

Une amitié bonne pour deux ou trois raccommodements, pas plus.

"On ne peut pas travailler à Paris." "On ne peut pas travailler à la campagne." Remplacer ces formules par "On peut travailler partout."

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