Images
Il n'y a rien que l'homme foule aux pieds si aisément qu'un cadavre.
Jules Simon
L'amour de l'humanité, qui ne s'appuie pas sur le patriotisme, n'est qu'une illusion ; et l'on ne se vante tant d'aimer tout le monde, que pour se justifier de n'aimer personne.
Il semble que l'amour doive être sans nuage entre deux coeurs qui battent à l'unisson l'un de l'autre3
On se sacrifie pour un ami, pour un frère, pour un père ; on renonce pour eux, à ce qu'il y a de plus fort dans l'amour- propre, à la fortune, à l'honneur, à la vie.
Tous les bons sentiments s'allument au même foyer. L'amour de la patrie est une extension de l'amour de la famille, et l'amour de l'humanité est une extension de l'amour de la patrie. Notre coeur, comme notre esprit, étend peu à peu ses rayons.
La tendresse d'une mère pour son enfant commence à l'instant même où son enfant voit le jour. Mais, à mesure que l'enfant grandit, la mère s'attache à lui par tous les liens qui peuvent unir une âme à une autre. Elle l'aime pour les grâces qu'il a réellement, et pour celles qu'elle lui suppose ; elle l'aime pour le bonheur qu'il lui donne, et pour les soins et pour les peines qu'il lui a coûté.
Quoique l'amour commence le plus souvent par les yeux, il se nourrit de mille éléments étrangers à nos organes corporels ; des grâces de l'esprit, des qualités du coeur, des services rendus, des grandes actions accomplies.
La véritable amitié ne comporte pas seulement l'estime, mais le respect ; il faut que l'on sente, jusque dans les épanchements de l'intimité, la présence et la dignité de la Vertu. L'amitié ne cherche pas l'égalité, mais elle la produit. Elle met tout en commun entre les amis : la fortune, les qualités de l'esprit, les sentiments du coeur.
On dit quelquefois que l'amour ne peut durer, qu'il finit avec la jeunesse. Il serait mieux de dire qu'il se transforme.
L'amour trouve mille portes pour s'insinuer dans les âmes.
On ne juge pas un ami, on le supporte tel qu'il est.
Le peuple qui a les meilleures écoles est le premier peuple : s'il ne l'est aujourd'hui, il le sera demain.
Aucune passion n'est plus prompte à se rendre souveraine maîtresse de nos âmes, quand nous la laissons une fois se développer sans entraves. Elle est comme ces feux qui ont longtemps couvé, et qui sont inextinguibles lorsqu'ils éclatent en plein air, et que le vent les ravive et les agite de toutes parts.
Entre l'amour et la raison, il y a la même différence qu'entre la poésie et la science.
Hélas ! on s'habitue même à la prison. On devient un hôte naturel de ces tristes demeures. On oublie le soleil et la liberté.
On ne peut dire si un ami nous est plus nécessaire dans la bonne ou dans la mauvaise fortune ; dans la mauvaise, pour nous consoler, dans la bonne pour nous avertir. C'est un témoin à la fois bienveillant et austère ; c'est notre conscience personnifiée et rendue visible, dont les conseils doivent être donnés avec fermeté et reçus avec douceur.
Quelle est l'origine de l'amour, et quels sont les aliments dont il se nourrit ? D'où lui viennent ses accroissements ? Comment prend-il fin ? Il est impossible de le dire, tant ce sentiment est variable. Le plus souvent c'est par les yeux que nous nous prenons, mais l'amour trouve mille portes pour s'insinuer dans les âmes.
Il n'y a point d'accommodement avec la conscience. Il faut lui obéir, et être juste, ou lui désobéir, et être criminel.
Il faut de nécessité commencer par être honnête homme, pour avoir le droit d'aspirer à être un grand homme.
Il faut songer à être un homme, avant d'aspirer à être un héros.
Le roi et le pâtre se sentent responsables, l'un de son royaume, l'autre de son troupeau.
L'amitié ne cherche pas l'égalité, mais elle la produit. Elle met tout en commun entre les amis : la fortune, les qualités de l'esprit, les sentiments du coeur.