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Cette voix parle d'art, d'esthétique, de la beauté et de la perfection de l'humanité que l'art ne parvient jamais à capter tout à fait. L'art manque perpétuellement cela.
Lav Diaz
Le cinéma est encore très jeune. C'est une forme très jeune. Nous pouvons encore faire tant de choses avec. Nous pouvons jouer avec beaucoup de genres, avec de nombreuses structures. Nous pouvons même changer notre praxis. C'est à la fois très puissant et requiert une grande responsabilité.
Il y a une spiritualité dans la souffrance, le tourment.
Chez nous vous voyez des gens mourir, en train d'être ensevelis sous les eaux, et qui sourient. Ça fait partie de nos vies. La dévastation fait partie de notre psyché. Les longues années de colonisation puis de dictature nous ont comme déformés.
En documentaire ce qui compte c'est le moment. Vous devez attendre. Les suivre, et les filmer. Mais ultimement vous devez devenir invisible, transparent ; devenir une partie de la situation et qu'on ne vous voit pas
Je considère le cinéma comme un art. C'est mon point de vue. Je me bats avec.
Les tempêtes reviennent tout le temps. La dévastation revient. C'est comme un cycle infernal. Nous avons une histoire faite de destructions et de régénération, de morts et de renaissances.
L'art est primordial dans l'éducation, en offrant aux gens de plus grandes perspectives.
On doit être responsable de ce que l'on donne, de ce que l'on fait, de ce que l'on crée. Même si seulement quelques personnes regardent un film, l'effet reste très fort. Et je ne parle pas seulement du cinéma. Je parle de l'art en général, du mouvement culturel. Les œuvres culturelles sont plus importantes que la politique, que la religion.
Je ne cesse de me demander "Pourquoi ? Pourquoi ne faire que deux heures ou une heure et demie ? Pourquoi doit-on poser une limite si c'est de l'art ?". Donc, depuis le début, mon cinéma est libre. Je ne me préoccupe pas de la durée.