Images
Je ne sais en quel temps c'était, je confonds toujours l'enfance et l'Eden - Comme je mêle la Mort et la Vie - un pont de douceur les relie.
Léopold Sédar Senghor
Mais le pouvoir de l'image analogique ne se libère que sous l'effet du rythme. Seul le rythme provoque le court-circuit poétique et transmue le cuivre en or, la parole en verbe.
Assimiler sans être assimilé.
Sang ô sang noir de mes frères, vous tachez l'innocence de mes draps, vous êtes le sueur où baigne mon angoisse, vous êtes la souffrance qui enroue ma voix.
Voici que meurt l'Afrique des empires, c'est l'agonie d'une princesse pitoyable. Et aussi l'Europe à laquelle nous sommes liés par le nombril.
Je t'ai filé une chanson douce comme un murmure de colombe à midi Et m'accompagnait grêle mon khalam tétracorde.
Le français, ce sont les grandes orgues, qui se prêtent à tous les timbres, à tous les effets, des douceurs les plus suaves aux fulgurances de l'orage.
Il suffit de nommer la chose pour qu'apparaisse le sens sous le signe.
Danser, c'est découvrir et recréer, surtout lorsque la danse est danse d'amour. C'est, en tout cas, le meilleur mode de connaissance.
Cet humanisme intégral qui se tisse autour de la Terre, cette symbiose des énergies dormantes de tous les continents, de toutes les races qui se réveillent à la chaleur complémentaire.
Seul le rythme provoque le court-circuit poétique et transforme le cuivre en or, la parole en verbe.
Oui Seigneur, pardonne à la France qui dit bien la voie droite et chemine par les sentiers obliques.
Au contraire de l'Européen classique, le Négro-Africain ne se distingue pas de l'objet, il ne le tient pas à distance, il ne le regarde pas, il ne l'analyse pas. Il le touche, il le palpe, il le sent.
Il y a ta bonté marine comme un fjord de douceur, et le sapin qui reste vert sous la mort blanche Debout dans la tempête. Il veille quand tremblent les bouleaux Tandis que hurlent loup et lynx.
Les racistes sont des gens qui se trompent de colère.
En Afrique noire, il est explication et connaissance du monde, c'est-à-dire participation sensible à la réalité qui sous-tend l'univers, à la surréalité, plus exactement aux forces vitales qui animent l'univers.
Penser et agir par nous-mêmes et pour nous-mêmes, en Nègres..., accéder à la modernité sans piétiner notre authenticité.
Vous êtes le limon et le plasma du printemps viride du monde.
La parole se fait poème.
Ma force s'érige dans l'abandon, mon honneur dans la soumission.
La poésie ne doit pas périr. Car alors, où serait l'espoir du Monde ?
Le tam-tam ni la voix ne rythment plus les gestes des saisons.
Le poème n'est accompli que s'il se fait chant, parole et musique en même temps.
Non, vous n'êtes pas morts gratuits. Vous êtes les témoins de l'Afrique immortelle, vous êtes les témoins du monde nouveau qui sera demain.
J'ai rêvé d'un monde de soleil dans la fraternité de mes frères aux yeux bleus.
Chaque touffe d'herbes cache un ennemi.
Bec inutile, oiseau aptère, je glisse au long de ton visage transparent.
Mais chanteront-ils les Amants, dans la lumière hyaline du futur ?
L'angoisse des départs sans main chaude dans la main.
Tu es son épouse, tu as reçu le sang sévère et le tribut de sang peul. O sangs mêlés dans mes veines, seulement le battement nu des mains ! Que j'entende le choeur des voix vermeilles des sang-mêlé ! Que j'entende le chant de l'Afrique future !
Qui pourra vous chanter si ce n'est votre frère d'armes, votre frère de sang. Vous Tirailleurs sénégalais, mes frères noirs à la main chaude, couchés sous la glace et la mort ?
Je dis qu'il n'est pas de paix armée, de paix sous l'oppression. De fraternité sans égalité. J'ai voulu tous les hommes frère.
Il n'est que d'écouter les trombones de Dieu, ton coeur battre au rythme du sang, ton sang.
Divers de traits de costume de coutumes de langue ; mais au fond des yeux la même mélopée de souffrances à l'ombre des longs cils fiévreux.
Que nous répondions présents à la renaissance du monde, tel le levain nécessaire à la farine blanche.
Femme nue, femme noire... Vêtue de ta couleur qui est vie, et de ta forme qui est beauté...
Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants.