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On cherche l'amour, on croit le trouver. Puis on retombe. De haut. Mieux vaut tomber que ne jamais s'élever ?
Lolita Pille
Aime-la, cette fille, petit con, aime-la car elle pourra peut-être enfin te faire aimer la vie.
Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir caché.
Ce qu'on est con quand on aime ! Ce qu'on est niaiseux, mielleux, fleur bleue, inactif, improductif, égoïste, aveugle et sourd !
Et oui, pour la dernière fois je me suis laissé prendre à ce truc vieux comme le monde, et je porte en moi la douleur séculaire de la Vertu Trahie, que nous autres femmes subissons depuis des siècles à cause ces monstres de couits sans lendemain.
Ces notes lancinantes qui troublent l'aube et le silence, c'est bien notre histoire avortée, de rires oubliés, de sentiments non dits, le regret de sentir que tout est fini, et qu'on n'y peut plus rien.
Nous étions l'un à l'autre notre seule planche de salut. Le garde-fou préservant de l'âbime.
Elle lui avait dit qu'il y avait plus de larmes versées sur les prières exaucées que sur celles qui ne l'avaient pas été.
T'es comme un gosse qui s'est fait mal et qui essaye de pousser ses petits copains dans le bac à sable pour qu'ils se fassent mal aussi...
Il croyait qu'on possédait les choses par l'amour qu'on leur porte.
Car mieux vaut être indifférente et digne que malheureuse et pathétique.
J'ai l'impression que, si je te perds un instant, je te perds pour toujours.
Je cherche en vain dans chaque visage une étincelle de poésie, de l'enthousiasme dans les discours, des idéaux si ce n'est des idées, mais les gens passent outre, ils marchent pressés, mal habillés, les yeux vidés par les soucis.
Notre présence mutuelle annihilait pourtant notre douleur commune et bien que profondément blessée et en théorie vouée au spleen pour l'éternité, je me surprenais à me sentir heureuse.
A partir de ce jour, j'étais foutu, j'étais accro. Dépendre de quelqu'un d'autre que de moi-même, m'affaiblir, me torturer, c'était tout ce que je redoutais.
L'homme que j'aimais est mort il y a trois mois. Tant que bien que mal, avant j'aimais la vie, parce qu'on l'avait en commun. Avant j'aimais la vie, même sachant tout ce que je savais, car dans l'immensité du vide il était là qui souriait.
Je n'aime personne et je ne fous rien, je ne veux pas tenter de me distraire, ou de m'occulter la vérité, la vie est une saloperie, et chaque seconde de lucitié est un supplice.
Je ne sais pas quoi lui dire, en fait, je m'en fous complètement.
Le sentiment ressenti et pris pour le bonheur quand on est amoureux, quand on a réussi quelque chose, c'est le sursis avant de comprendre l'erreur : l'être aimé ne ressemble à rien, ce que vous avez réussi ne rime à rien.
Mais j'aime cette apparence ectoplasmique, je suis l'allégorie de ma propre déprime, l'incarnation du laisser aller et du désespoir.
Le cerveau et le coeur sont des organes passés de mode. Espérons pour les générations à venir, qu'on s'en débarassera comme d'une pilosité superflue.
Et pourquoi n'aime-t-on plus rien, quand on n'est plus aimé ?