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Ce qui produit le bien général est toujours terrible, ou paraît bizarre lorsqu'on commence trop tôt.
Louis Antoine de Saint-Just
Je méprise cette poussière qui me compose et qui vous parle ; on pourra la persécuter et faire mourir cette poussière ! Mais je défie qu'on m'arrache cette vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles et dans les cieux.
Quel gouvernement que celui qui plante l'arbre de la liberté sur l'échafaud, et met la faux de la mort entre la main de la loi !
Osez ! Ce mot renferme toute la politique de notre révolution.
Quand tous les hommes seront libres, ils seront égaux ; quand ils seront égaux, ils seront justes.
Un peuple n'a qu'un ennemi dangereux, c'est son gouvernement.
La destinée d'un peuple se compose de ceux qui visent à la gloire et de ceux qui visent à la fortune.
S'il y a plus de gens qui visent à la gloire, l'Etat est heureux et prospère ; s'il y a plus de gens qui visent à la fortune, l'Etat dépérit.
Il faut ramener toutes les définitions à la conscience : l'esprit est un sophiste qui conduit les vertus à l'échafaud.
Vous avez porté des lois contre les accapareurs ; ceux qui devroient faire respecter les lois accaparent.
Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées.
Un patriote est celui qui soutient la République en masse ; quiconque la combat en détail est un traître.
On ne peut point régner innocemment : la folie en est trop évidente. Tout roi est un rebelle et un usurpateur.
Tous les arts ont produit des merveilles : l'art de gouverner n'a produit que des monstres.
Ceux qui font des révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau. Ce qui constitue une république, c'est la destruction de tout ce qui s'oppose à elle.
Un trône n'est qu'un bloc où chacun peut s'asseoir.
Celui qui dit qu'il ne croit pas à l'amitié, ou qui n'a point d'amis, est banni.
Les malheureux sont les puissances de la terre ; ils ont le droit de parler en maîtres aux gouvernements qui les négligent.
Un peuple est libre quand il ne peut être opprimé ni conquis, égal quand il est souverain, juste quand il est réglé par des lois.
Le prix d'éloquence sera donné au laconisme.
Une république est difficile à gouverner, lorsque chacun envie ou méprise l'autorité qu'il n'exerce pas.
La force ne fait ni raison ni droit ; mais il est peut-être impossible de s'en passer, pour faire respecter le droit et la raison.
Une armée qui élit son chef est déclarée rebelle.
Il n'existe point de rapports entre les nations ; elles n'ont que des intérêts respectifs, et la force fait le droit entre elles.
On ne peut régner innocemment. Tout roi est un rebelle et un conspirateur.
Il n'y a que ceux qui sont dans les batailles qui les gagnent.
Tous les crimes sont venus de la tyrannie, qui fut le premier de tous.
Les révolutions sont moins un accident des armes qu'un accident des lois.
Les vertus farouches font les moeurs atroces.
L'art de gouverner n'a produit que des monstres.
La servitude consiste à dépendre de lois injustes ; la liberté de lois raisonnables.
Pas de liberté pour les ennemis de la liberté.
Les tyrans périssent par la faiblesse des lois qu'ils ont énervées.
Les vices viennent de la faiblesse ; ils périssent avec elle et ne se corrigent point.
Les institutions sont la garantie du gouvernement d'un peuple libre contre la corruption des moeurs, et la garantie du peuple et du citoyen contre la corruption du gouvernement.
L'empire est aux flegmatiques.
Si la vertu ne se montrait parfois, le tonnerre à la main ; pour rappeler les vices à l'ordre, la raison de la force serait toujours la meilleure.
Soyons ingrats si nous voulons sauver la patrie.
On veut bien être rigoriste en principes, lorsqu'on détruit un mauvais gouvernement : mais il est rare que, si l'on vient à gouverner soi-même, on ne rejette bientôt ces mêmes principes pour y substituer sa volonté.
Il est peu de grandes âmes à la tête des armées pour les enivrer, leur inspirer l'amour de la gloire, l'orgueil national, et le respect de la discipline qui fait vaincre.
Le bonheur est une idée neuve en Europe.
Les longues lois sont des calamités publiques.
Tout le monde veut gouverner, personne ne veut être citoyen. Où est donc la cité ?
Tant que vous verrez quelqu'un dans l'antichambre des magistrats et des tribunaux, le gouvernement ne vaut rien. C'est une horreur qu'on soit obligé de demander justice.
La confiance n'a plus de prix lorsqu'on la partage avec des hommes corrompus.