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Fumeuse avec ça, qui vous offrait des cachous. La petite boîte de fer ronde, vous savez, dont on fait tourner le couvercle, que ça t'ouvre un trou sur la tranche.
Louis Aragon
Ce qui est menti dans le roman est l'ombre sans quoi vous ne verriez pas la lumière.
Les hommes, j'entends les hommes qui ont l'espoir de la victoire de l'homme, jugent des phares à leur clarté, et non à l'ombre qui tourne après elle.
Nous étions faits pour être libres, Nous étions faits pour être heureux Le monde l'est lui pour y vivre Et tout le reste est de l'hébreu.
Une femme c'est un portrait dont l'univers est le lointain A Paris nous changions de quartier comme on change de chemise De la femme vient la lumière et le soir comme le matin Autour d'elle tout s'organise.
C'est par le travail que l'homme se transforme.
Moi j'ai tout donné mes illusions Et ma vie et mes hontes Pour vous épargner la dérision De n'être au bout du compte Que ce qu'à la fin nous aurons été.
Songez qu'on n'arrête jamais de se battre et qu'avoir vaincu n'est trois fois rien Et que tout est remis en cause du moment que l'homme de l'homme est comptable.
Un drôle d'homme, épuisé par le climat mais qui ne voulait plus rentrer en France... Il n'était pas marié, parlait beaucoup des congaïs, avec un air de vantardise.
Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au coeur du commun combat.
Un avion supersonique me coupe d'un bang la pensée, et laisse après lui dans le ciel son paraphe silencieux, frisé, frisé, blanc...
Je demande à ce que mes livres soient critiqués avec la dernière rigueur, par des gens qui s'y connaissent, et qui sachant la grammaire et la logique, chercheront sous le pas de mes virgules les poux de ma pensée dans la tête de mon style.
Le Tour... C'est la fête d'un été d'hommes, et c'est aussi la fête de tout notre pays, d'une passion singulièrement française : tant pis pour ceux qui ne savent en partager les émotions, les folies, les espoirs !...
Il se fait comme ça, entre les rêves et la conscience éveillée, des échanges mal définis : une sorte d'osmose, peut-être, on ne reconnaît pas que cette pensée vient encore du sommeil... elle a traversé la membrane...
L'avenir de l'homme est la femme Elle est la couleur de son Ame Elle est sa rumeur et son bruit Et sans Elle, il n'est qu'un blasphème.
Je l'ai foutue à la porte, la carne, la carne. Et que je ne te rencontre pas, je te casserais les reins, dégoûtante !
Je suis à la roulette de mon corps et je joue sur le rouge. Tout me distrait indéfiniment, sauf de ma distraction même.
Jusqu'ici, les romanciers se sont contentés de parodier le monde. Il s'agit maintenant de l'inventer.
Il n'y a plus de charbon, plus une arrobe.
C'est au sens de Virgile que je dis je chante quand je le dis. Arma virumque cano... Je chante les armes et les hommes... ainsi commence l'Enéide, ainsi devrait commencer toute poésie.
Tout le bizarre de l'homme, et ce qu'il y a en lui de vagabond, et d'égaré, sans doute pourrait-il tenir dans ces deux syllabes : jardin.
C'est alors qu'on se tourne et qu'on voit sa jeunesse.
La critique, c'est le bagne à perpétuité.
L'avenir à chaque instant presse le présent d'être un souvenir.
Coeur léger coeur changeant coeur lourd Le temps de rêver est bien cour Que faut-il faire de mes jours Que faut-il faire de mes nuits.
La ville mauve en bas allumait peu à peu ses devantures.
Tes yeux ont le mal d'horizon Fou qui trouve assez bleu l'azur A qui le ciel n'est pas prison Il faut aimer à démesure Ce n'est pas assez que raison.
Nous nous en tirons, les grammairiens, à qualifier ce vous-là d'explétif. A vrai dire, c'est une simple défaite... On dit d'un mot qu'il est explétif pour s'en débarrasser, quand on n'a pas élaboré de théorie qui rende compte de son entrée en scène.
Grosse comme un faisan court l'avocette étrange Avec son bec orange.
De la femme vient la lumière.
Pour un amour éteint que de feux vont renaître.
Il s'agit de savoir comment on gouvernera. Depuis toujours, il n'y a que deux méthodes : la force ou la ruse. Pour l'instant c'est la bagarre entre les marchands de force et les marchands de ruse.
J'ai réinvente le passé pour dépasser ce présent aussitôt dévolu aussitôt révolu.
Je me refuse à croire qu'il va se faire là-bas un Biafra de l'esprit.
La vie est pleine d'échardes Elle est pourtant la vie Et cela fait du bien la nuit parfois crier.
Je voudrais que tout ce qui me passe par la tête y durât si peu, que moi-même je ne retrouve jamais la mémoire de ma pensée. Que toute démarche de mon esprit soit un pas, et non une trace.
Fixer la pensée avec des mots m'est naturel comme respirer. Si je ne le fais pas, je meurs, j'asphyxie. S'en satisfaire est autre chose. Je ne m'en satisfaisais pas.
Vice : plaisir que l'on n'a pas goûté.
Le monde est soigneux de ses coiffures par ici, une casquette dure dix ans et un melon toute une vie.
Les mots m'ont pris par la main.
Ce qu'il tient pour son trésor secret a été tout le temps exposé aux yeux de tous.
Les tourbiers s'étaient trop pressés croyant à l'arrivée du printemps : il faudrait encore attendre pour brûler les tas de tourbe terreuse, le rebut de ce qu'on avait retiré des marais la saison précédente.
Jamais peut-être faire chanter les choses n'a été plus urgente et noble mission à l'homme.
La lecture d'un roman jette sur la vie une lumière.
Que serais-je sans toi, qui vins à ma rencontre, Que serais-je sans toi, qu'un coeur au bois dormant. Que cette heure arrêtée au cadran de la montre, Que serais-je sans toi, que ce balbutiement.
Rêves, rêves, rêves sur les lèvres de l'amour, sur les chiffres du bonheur, sur les sanglots de l'attention, sur les signaux de l'espoir, dans les chantiers où se résigne un peuple auprès des pioches.
Ces fugues sont fréquentes. Ca se termine classiquement par une rentrée au bercail, l'oreille basse. La police arrive d'ailleurs toujours à retrouver les gens.
On se croit libre alors qu'on imite.
Nous savons maintenant ce que c'est que la nuit. Ceux qui s'aiment d'amour n'ont qu'elle pour adresse.
Tout est affaire de décor Changer de lit changer de corps A quoi bon puisque c'est encore Moi qui moi-même me trahis Moi qui me traîne et m'éparpille Et mon ombre se déshabille Dans les bras semblables des filles Où j'ai cru trouver un pays.