Images
En baratinant les bignolles du coin, c'est bien la fin du monde si on ne déniche pas ici ou là, un toit pour nous abriter.
Louis Calaferte
Ce dont, dans sa diabolique pesanteur, le monde s'évertue à nous dépouiller, c'est de la passion, qui seule glisse au niveau de la Création.
Le sexe est le plus étrange apanage de la création. Hallucinant parce qu'il coule directement de la pensée.
On vivait dans l'instant. En évitant les bourres, ces sans-tripes qui nous eussent volontiers crochetés au premier tournant de rue, et coups dans la gueule, et dépôt à la suite. Ils nous avaient en plein dans leur mauvais oeil, les vaches !
N'obéissez pas. N'obéissez pas. N'obéissez pas. Vous n'avez de supérieurs nulle part. L'obéissance est une maladie. Vous ne devez l'obéissance à personne - qu'à la vie !
La règle, me semble-t-il, est simple : l'art a fonction de troubler.
Ma faiblesse réside dans le fait que je suis comme un animal blessé et que j'ai besoin d'amour.
Tout ce que je dis n'a aucune importance comme tout ce que je ne dis pas.
Amertume : Vice de vieillard.
Lubresco, mains aux poches, très rigide, le torse droit, souriait en Empereur.
Les idéologies m'importent peu. Je suis du côté de la dignité de l'homme.
Elle avait un cou de cygne, des yeux de chatte, un regard d'aigle, une taille de guêpe, des jambes de gazelle, un tempérament de lion, un caractère de chien. Pourtant, ce n'était qu'une femme.
Moderne : Future vieillerie.
Le bifteck et les légumes, les cigarettes, il nous donnait tout cela, comme si tout cela eût été naturel, sans en parler jamais. Le toit et la bectance.
Tout est séparé par des infinis.
On va bouffer ? J'ai les crocs, moi ! Je boufferai quelque chose de bon !... On y va ?
On possédait mon père à la flatterie. Aussi vaniteux que bête, il s'engageait bénévolement à donner sa vie ou sa liberté en échange d'un mot bien placé et flatteur pour ce qu'il croyait être son honneur.
La télévision est instrument d'émasculation. La télévision est faite pour que vous restiez des imbéciles mal informés et dociles. La télévision est la poubelle des pouvoirs.
C'est aux nuls, aux impuissants et aux lèche-culs professionnels que profite en France le commerce du papier de librairie.
Je voudrais que tes yeux soient des choses qui me touchent la peau.
L'animal affamé, ça soulève les consciences les mieux accrochées. Ca donne à parler et à réfléchir. C'est drôle ! C'est à qui se débrouillera le plus diligemment pour rapporter la bouffetance à la bête chavirante.
Le bruit de la chute nous arrêta momentanément de travailler.
En profondeur ou dans l'étendue, l'art doit être déchirure. Le but supérieur de l'art est le fracassement.
Touriste : Idiot de passage.
J'ai faim... Faim de Verbe, Faim de Vie. Vivre ma vie. Dans mon cas cela signifie : vivre pour interpréter la vie. Et parce qu'il y a Dieu, je suis un désespéré joyeux. Puiser la vie en moi et la faire jaillir sur le papier. Chaude. Rayonnante.
Blaise, le crétin, ouvrait des yeux pesants d'incompréhension. Il pleurait sans un reniflement, les épaules tombées comme pour s'excuser de ses pleurs. Ses larmes d'innocent versées dans ce tumulte se paraient d'un sens majestueux et prophétique.
Ils croient le chaos inorganisé.
Etat : Gangstérisme officialisé.
La pensée du profit obscurcit nos émotions.
La passion est par excellence acte de vie. Ce qui n'en procède pas dépérit inévitablement.
Rester un esprit vivant. Ne croire ni aux formules honorifiques ni aux fonctions. Vivre comme on éclaterait. Etre de la jeunesse en action. Se foutre du monde et hurler.
Impossible de ne pas évoquer, comme malgré soi, le petit chat qui dort à la jonction légère de ces lignes de lingerie.
Je suis pour qu'on sanctionne l'impudeur des femmes enceintes. Qu'on m'épargne ces obésités obscènes.
L'important n'est pas tant de réfléchir que de déchaîner des forces. Ce n'est pas à la sagesse que doit aspirer l'artiste, mais à plus de folie, plus d'audace, plus de liberté.
Vacances : Drogue populaire.
Les révoltants dessous organiques de la beauté.
L'artiste qui sacrifie tout à son art a pour alliées des forces occultes.
Ou le siècle à venir sera celui du refus, ou il ne sera qu'espace carcéral.
Nous n'étions que des bêtes malfaisantes, museaux au vent, flairant une proie.
La guerre n'est rien que le produit de l'ignorance des uns, de la crapulerie des autres et de la férocité de tous.
Je suis du bois dont on fait les cercueils.
Poésie : Musique intime.
Xénophobie : Démangeaison des prolétaires et des commerçants.
Dieu n'est peut-être que l'extrémité de soi.
Ma vie se définit et se déroule sans que je la pense. Ce n'est point qu'elle m'échappe, mais plutôt qu'elle me semble accordée en vue de tel ou tel accomplissement attendu, si bien que c'est une direction qui m'entraîne. Ma vie se vit sans moi.
Je pense que rien au monde n'est plus féroce, vicieux, criminel qu'un enfant.
Il n'y a pas de mesure à la mesure des mots. Il ne viendrait à personne l'idée de mettre un frein à la clarté nue de midi en été. Les mots. Silex et diamant.
La vérité, c'est que nous sommes que quelques uns à ne pas pouvoir se passer de liberté.
La police avait soigneusement pris et repris nos empreintes.
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10