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Lorsque les hommes ne voient dans le mariage qu'une jouissance, et se font de la licence un jeu, le divorce doit être la peine de l'adultère ; le changement, le remède de l'inconstance ; les plaisirs, le frein de la volupté.
Louis de Bonald
Il faut, quand on gouverne, voir les hommes tels qu'ils sont, et les choses telles qu'elles devraient être.
On a sans doute de bonnes raisons pour ne pas croire en Dieu ; mais il en faut de meilleures pour le dire.
L'exposition des enfants ne produit pas le divorce ; le divorce produit l'abandon des enfants, et souvent compromet leur vie.
La comédie corrige les manières, et le théâtre corrompt les moeurs.
Une révolution qui rendrait les hommes tous réellement souverains, ne les contenterait pas plus que celle qui les rendrait tous esclaves. Ce sont les inégalités qu'on aime, tout en prêchant l'égalité.
La révolution a commencé par la déclaration des droits de l'homme : elle ne finira que par la déclaration des droits de Dieu.
On conduit les enfants par la raison de l'autorité et les hommes par l'autorité de la raison : c'est au fond, la même chose, car la raison est la première autorité, et l'autorité la dernière raison.
Un déiste est un homme qui, dans sa courte existence, n'a pas eu le temps de devenir athée.
Dans le père est le pouvoir, c'est-à-dire la volonté et l'action de produire et de conserver, ou de développer l'intelligence de l'enfant.
L'ignorance ne sait rien, ne voit rien, ne connaît rien, ni le bien, ni le mal, ni but, ni obstacle, ni moyen. La malice ne sait que le mal, et ne soupçonne pas même le bien.
Les princes ont un singulier penchant à accorder à ceux qui demandent, à employer ceux qui se présentent, et à croire des talents à ceux qui s'en donnent.
L'homme est une intelligence servie par des organes.
La pire des corruptions n'est pas celle qui brave les lois ; mais celle qui s'en fait à elle-même.
Dieu commande à l'homme de pardonner, mais en prescrivant à la société de punir.
Dans les crises politiques, le plus difficile pour un honnête homme n'est pas de faire son devoir, mais de le connaître.
A un homme d'esprit, il ne faut qu'une femme de sens ; c'est trop de deux esprits dans une maison.
La liberté absolue de la presse est un impôt sur ceux qui lisent : aussi n'est-il demandé en général que par ceux qui écrivent.
Un homme peut n'être pas l'égal d'un autre homme, mais il est toujours sont semblable.
Les grandes pensées viennent du coeur a dit Vauvenargues. Cette maxime est incomplète, et il aurait dû ajouter : Les grandes et légitimes affections viennent de la raison.
C'est un grand danger pour la société, lorsque les méchants n'ont plus la ressource d'être hypocrites.
La suffisance n'exclut pas le talent, mais elle le compromet.
L'obéissance doit être active pour être entière, et la résistance passive pour être insurmontable.
Il y a beaucoup de gens qui ne savent pas perdre leur temps tout seuls ; ils sont les fléaux des gens occupés.
L'homme désire plus vivement le pouvoir sur les autres, à mesure qu'il en a moins sur lui-même.
L'homme naît perfectible, l'animal naît parfait.
Des sottises faites par des gens habiles ; des extravagances dites par des gens d'esprit ; des crimes commis par d'honnêtes gens... voilà les révolutions.
L'instruction des hommes a dû commencer par des proverbes et doit finir par des pensées.
Premiers sentiments, secondes pensées, c'est, dans les deux genres, ce qu'il y a de meilleur.
Partout où il y a beaucoup de machines pour remplacer les hommes, il y aura beaucoup d'hommes qui ne seront que des machines. L'effet des machines, en épargnant les hommes, doit être à la longue de diminuer la population.
La littérature est l'expression de la société, comme la parole est l'expression de l'homme.
Celui qui n'aurait pas à combattre contre ses penchants serait innocent plutôt que vertueux.
Les présomptueux se présentent, les hommes d'un vrai mérite aiment à être requis.
L'art de l'intrigue suppose de l'esprit et exclut le talent.
L'homme a plus de prévoyance à mesure qu'il a moins de mémoire.
Dans une société bien réglée, le bons doivent servir de modèle et les méchants d'exemple.
Des époux philosophes ne voient dans leurs infidélités réciproques qu'un secret à se taire mutuellement, ou peut-être une confidence à se faire : tolérer le divorce, c'est commander la prostitution et légaliser l'adultère.
Les institutions les plus charitables ont été établies par des hommes austères, et détruites par des philanthropes.
Les grandes propriétés sont les véritables greniers d'abondance des nations civilisées, comme les grandes richesses des corps en sont le trésor.
Tout ce qui doit durer est lent à croître.
Un gouvernement ne périt jamais que par sa faute, et presque toujours par d'anciennes fautes qui en font commettre de nouvelles.
L'orgueil est une folie de l'esprit, et je crois qu'il peut être une cause de démence physique. Ce qui semble le prouver est que les fous rêvent presque toujours le pouvoir, et s'imaginent tous être de grands personnages, même rois ou papes.
L'homme n'existe que pour la société, qui ne le forme que pour elle : il doit donc employer au service de celle-ci tout ce qu'il a reçu de la nature et tout ce qu'il a reçu de la société, tout ce qu'il est et tout ce qu'il a.
Toutes les fois qu'on attend le retour de l'ordre, on ne peut se tromper que sur la date.
Quoiqu'on dise communément que l'usage est le maître des langues, il faut l'entendre de l'usage du peuple lettré et non de la multitude.
Depuis l'Evangile jusqu'au Contrat Social, ce sont les livres qui ont fait les révolutions.
On ne devrait assembler les hommes qu'à l'église ou sous les armes ; parce que là, ils ne délibèrent point, ils écoutent et obéissent.
Dire à quelqu'un qui aime qu'il ne devrait pas aimer, c'est dire à une pierre qui tombe qu'elle ne devrait pas tomber.
On nie la vérité, mais on ne croit pas l'erreur.
Il est plus commode de faire son devoir que de le connaître.