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La vérité, c'est qu'il avait été comme tous les enfants, un enfant écrasé, puis un jeune homme et un homme écrasés, à qui on avait commencé de voler la vie en détail avant de tenter le grand coup de la lui voler en bloc.
Louis Guilloux
Un jugement avait été prononcé. Il devenait de ce fait très difficile pour ne pas dire impossible d'extraire cette petite fille de sa geôle. Il a fallu la croix et la banière, c'est le cas de le dire, pour que mon projet réussît.
Il faut croire à l'histoire pour attendre la survie dans l'héroïsme, l'exemple historique. Mais l'histoire finira. Ceux qui croient autrement font un pari sur l'infinité.
La vérité de cette vie, ce n'est pas qu'on meurt, c'est qu'on meurt volé.
J'aurai ma lettre demain matin lundi mais tard, parce que le lundi matin y a toujours beaucoup de courrier à trier d'abord et puis des tas d'imprimés, des journaux, des prospectus.
C'est la société qui institue des différences monstrueuses entre les personnes. Et ensuite, elle se permet de châtier les uns et pas les autres.
Tous les hommes mentent et savent qu'ils mentent. La vérité, c'est leur poison.
La mort se débite dans le monde à la machine. On fabrique des cadavres comme on fabrique des boulons.
Un soir, il leur dit : Nous ne ferons rien que par nous-mêmes. Il nous faut une maison... une Maison du Peuple, où faire nos conférences, abriter nos syndicats...
La question n'est pas de savoir quel est le sens de cette vie, trancha Lucien. La seule question, c'est de savoir : que pouvons-nous faire de cette vie ? - Vous croyez à l'homme ?
Si on ne se met pas en question, si on ne court pas une vraie aventure, au bout de laquelle on sera vainqueur ou vaincu avec le risque de se casser la gueule, alors ça n'a aucun intérêt.
Le monde est absurde, jeune homme, et toute la grandeur de l'homme consiste à connaître cette absurdité.
Bien vite son caractère soupçonneux avait repris barre sur sa vie.
Je veux la vérité. - Encore le comique de l'adolescence ! Avec une tête pareille, il devait croire à des absolus...
Le talent, c'est le courage, ce qu'il en faut pour se tuer.
L'homme n'était pas nécessaire.
Toute croyance m'est suspecte. Je pense, n'est-ce pas, avec Stirner, de son vrai nom Kaspar Schmidt - il devenait pédant, signe qu'il se passionnait - je pense donc que toute croyance est une fêlure quand elle n'est pas une hypocrisie.
Il ne serait pas resté là sur une chaise en train de dormailler.
Qu'y avait-il d'autre à faire qu'à tendre les bras sinon vers un Dieu auquel il ne croyait plus ou croyait ne plus croire, au moins vers un frère aussi malheureux que soi ?