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Aromatisons nos pensées et filtrons nos paroles.
Louis-Philippe Robidoux
L'âme, comme la mer, a ses remous.
Mieux vaut ne brasser que quelques idées et les bien lier que de se perdre en des considérations profondes et ne point conclure.
On a l'oeil de son âme.
Le coeur est trop rarement de moitié avec l'esprit.
C'est déjà avoir beaucoup de veine que d'être capable de ne pas se faire de mauvais sang...
Les affaires de coeur gagnent à n'être pas réglées par un coup de tête.
Entre la justesse de la pensée et la sincérité de l'expression écrite ou parlée, il est bien que la réflexion intervienne et remplisse l'intervalle.
Le meilleur moyen d'avoir raison de ceux qui ne font pas leur devoir est encore de faire le sien.
À remarquer que l'homme qui n'a pas de parole ne manque jamais de mots.
On se trompe bien plus vite qu'on ne se détrompe.
Les esprits perspicaces savent fort bien dégager les nuances des différences.
On rate beaucoup de projets parce qu'on a l'outrecuidance paresse de n'essayer qu'une fois.
Il y a le penseur qui éclaire et trace la route, et l'autre qui se contente de marcher dans ses pas. La devise de ce dernier pourrait être : Je suis... donc je repense.
Il faut vouloir beaucoup pour vouloir un peu.
Ne pouvant nier la lumière, les esprits ténébreux s'emploient du mieux qu'ils peuvent à intercepter ses rayons.
La jeunesse est heureuse de tout ce qu'elle ne sait pas, et la vieillesse, chagrine de tout ce qu'elle aimerait ignorer.
Celui qui a beaucoup de mémoire pour les petites choses réussit aisément à faire oublier qu'il n'en a pas pour les grandes.
On est porté à chérir comme la vérité l'erreur qui s'avère profitable.
Le recours au mot rare n'est souvent que prétexte à mieux cacher l'indigence de la pensée.
Il y aurait un volumineux dictionnaire à faire avec les gros mots suggérés par le manque d'idées.
Chante à la peine, tu l'endormiras.
L'enfant questionne pour savoir ; l'adulte n'interroge souvent qu'avec le secret espoir de déceler, chez autrui, une ignorance.
Rien n'empêche tant d'apprendre davantage que l'orgueil que l'on tire d'avoir déjà appris quelque chose.
L'obséquiosité aura beau faire, elle ne sera toujours qu'une mauvaise contrefaçon du tact.
La colère et l'ironie ne se peuvent convenir. L'une a trop de fougue pour ce que l'autre a de finesse.
Il y a des fois qu'il est très commode d'avoir de la tête plein le coeur.
Chacun est capable de brasser plusieurs idées. Ce qui est plus difficile, c'est d'en creuser une ou deux.
Les désenchantés sont des gens qui ont épuisé tout le printemps et tout l'été de leur coeur avant l'automne.
Ceux qu'une constante oisiveté crétinise à fond s'étonnent toujours de ce que les autres peuvent faire avec de l'étude, du goût, de la réflexion et du travail.
Plus l'on s'emporte et plus on ignore où l'on va.
Que de gens s'étudient à ne pas se connaître !
Le bonheur, pour l'envieux, c'est d'être certain que ceux qu'il déteste n'en ont pas.
On s'en fait accroire beaucoup plus qu'on ne se persuade.
Il arrive que la matière grise ne soit que de la matière brute.
Celui qui a raison et sait se montrer affirmatif, sans ostentation pédantesque, est redoutable.
L'idée fixe, c'est un peu comme le sens unique de l'intelligence.
L'idéal est de se mêler de ses affaires, sans trop se mêler dedans.
On en voit peu d'occupés à soigner leur élégance spirituelle.
Il ne faut pas que l'indifférence aille jusqu'au mépris ; il ne faut pas que la consolation aille jusqu'à l'humiliation.
La pensée est chrysalide, la parole est papillon.
Les encyclopédies vivantes n'ont pas de table des matières.
C'est presque toujours par vanité que l'on refuse de prendre un conseil, comme c'est presque toujours par intérêt que l'on se même d'en donner plusieurs.
Le malheur des gens vient de ce que beaucoup trop d'entre eux se bornent à indiquer aux autres la satisfaction du devoir à accomplir...
La volonté qui n'ose aime à s'appeler la temporisation.
L'amitié se fie, l'amour s'inquiète.