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La vie est changement. Si vous ne grandissez pas, si vous n'évoluez pas, vous restez immobile et vous vous faites dépasser. La plupart des gens sont très immatures. Ils mènent une vie immobile, à attendre...
Louise Penny
Les enquêteurs savaient que les personnes en fuite cherchaient à laisser le malheur derrière elles. La solitude. L'échec. Elles couraient en pensant que le problème s'expliquait par la géographie. Elle croyaient pouvoir repartir de zéro dans un autre lieu. La tentative donnait rarement de bons résultats. Le problème ne tenait pas à la géographie.
Elle avait lu un passage de l'hommage d'Auden à Hermann Melville : Le mal n'est jamais spectaculaire et toujours humain. Il dort dans nos lits et mange à nos tables.
Selon Oscar Wilde, la conscience morale et la lâcheté ne sont qu'une seule et même chose. Ce qui nous empêche de commettre des gestes horribles, ce n'est pas notre conscience, mais la possibilité de nous faire prendre.
Les Anglais croient aux droits individuels et les Français estiment devoir protéger les droits collectifs : leur langue et leur culture.
La première génération amasse l'argent, la deuxième l'apprécie, ayant été témoin des sacrifices consentis, et la troisième le dilapide.
Les gens meurent petit bout par petit bout, en une série de petites morts. Ils perdent la vue, l'ouïe, leur autonomie. Ça, ce sont les morts physiques. Mais il y en a d'autres, moins évidentes, mais plus fatales. Ils perdent courage. Ils perdent espoir. Ils perdent confiance. Ils se désintéressent de tout. Et, finalement, ils se perdent eux-mêmes.
De toutes les choses qu'on garde en soi, les pires sont les secrets. Ce qui nous fait honte et si peur qu'on doit même se le cacher à soi-même. Les secrets mènent aux illusions, qui à leur tour mènent aux mensonges, et ceux-ci créent un mur.
On ne peut pas être à la fois heureux et équilibré.
Comme c'est difficile pour ceux qui ne s'épanouissent pas lorsque tout, autour, est vie nouvelle et espoir.
Mais hélas ! qu'il est amer de ne voir le bonheur que par les yeux d'autrui !
Cette femme avait compris une vérité capitale, que la plupart des gens n'apprenaient jamais. Qu'on forge soi-même son destin.
Gamache tenta de s'écarter et faillit y parvenir. L'un de ses pieds se coinça entre les contremarches brisées et il entendit autant qu'il sentit sa jambe se cassée sous son poids.
Il sortit sa Bible et l'ouvrit à l'Évangile de Matthieu, chapitre X, verset 36 : On aura pour ennemis les gens de sa famille.
Avoir la foi est souvent douloureux. Et souvent réjouissant. Deux moitiés d'un tout.
Si l'amour était une boussole il n'y aurait pas d'enfants disparus.
Si le chagrin avait une forme reconnaissable, ce serait celle d'une tempête de novembre.
La terreur, elle, vient du fait qu'on se demande ce qui nous attend ? Observer, attendre, s'interroger. Anticiper. Imaginer. Imaginer toujours le pire ? Les terroristes se nourrissent des menaces plus que des actes eux-mêmes. Leur arme de prédilection est la peur.
Les tueurs sont des humains et chaque meurtre prend racine dans une émotion. Pervertie, sans aucun doute. Tordue et laide. Mais tout de même une émotion.
Les travailleurs humanitaires, lorsqu'ils tendent de la nourriture à des gens affamés, apprennent rapidement que les gens qui se battent aux premiers rangs sont ceux qui en ont le moins besoin. Les vrais indigents sont assis à l'arrière, trop faibles pour lutter. Il en va de même dans la tragédie. Souvent, les plus affligés sont ceux qui manifestent le moins leur peine.
Et si oublier le passé pouvait condamner les gens à le répéter, s'en souvenir avec trop de précision les condamnait à ne jamais le quitter.
Nos secrets nous rendent malades en nous séparant des autres. Ils nous isolent. Ils nous rendent craintifs, frustrés, amers. Ils nous retournent contre les autres, puis contre nous-mêmes.
Le meurtre est profondément humain ; la victime et le meurtrier. Décrire ce dernier sous un jour monstrueux ou grotesque, c'est lui donner un avantage injuste. Non. Les tueurs sont des humains et chaque meurtre prend racine dans une émotion. Pervertie, sans aucun doute. Tordue ou laide. Mais tout de même une émotion. Si forte qu'elle avait poussé un homme à créer un fantôme.
La peur peut empêcher certaines personne de commettre un meurtre, mais il avait la certitude que c'est elle qui pousse la plupart des gens à tuer. Cachée sous les autre émotions, c'est elle qui les déforme, les transforme en quelque chose de morbide. C'est un alchimiste qui peut changer la lumière du jour en nuit, la joie en désespoir
Vivre sa vie, c'est comme habiter une longue maison. On y rentre à un bout sous la forme d'un bébé et on en sort, l'heure venue.
Le véritable sens se trouvait dans les pauses. Jamais dans les mots, mais dans les hésitations.
Le violoniste fait chanter son instrument, le violoneux le fait danser...
La peur habite la tête, tandis que le courage vit dans le coeur.
Le chant grégorien était le père de la musique du monde occidental. Mais ses enfants ingrats finirent par le tuer. Il fut enterré et oublié.
Je crois à l'inspiration et je crois qu'elle est d'origine divine. Qu'elle vienne de Dieu, des anges, d'un arbre ou d'une muse ne me paraît pas particulièrement important.
J'ai compris une chose : n'importe qui est capable de critiquer, mais il faut être brillant pour prodiguer des louanges.
Le problème, c'est que nous vivons dans un monde en constante mutation. Les amis d'hier sont les ennemis d'aujourd'hui, et les armes que vous leur avez vendues finissent pas tuer les vôtres.
Mais toutes les peintures, les plus troublantes et les plus exquises, sont constituées de la même chose : de jeux d'ombre et de lumière.
La vie est un choix. Du matin au soir, tous les jours. A qui l'on parle, où l'on s'assoit, ce que l'on dit, comment on le dit. Notre vie est définie par nos choix. C'est aussi simple et aussi complexe que cela. Et aussi fort.
Je pense que bien des gens adorent leurs problèmes. Ça leur donne toutes sortes d'excuses pour éviter de grandir et de se mettre à vivre.
Il recueillait des sentiments. Il relevait des émotions. Car le meurtre est profondément humain. Il ne s'agit pas tant de savoir ce que font les gens, mais comment ils se sentent, car c'est là que tout commence. Un sentiment jadis humain et naturel s'est gauchi, est devenu monstrueux, fielleux, corrosif, jusqu'à ronger son contenant même. Jusqu'à ce qu'il ne reste presque plus rien d'humain.
Quoi qu'on fasse, notre conscience nous trouve. Le passé refait toujours surface.
Tout le monde mérite une deuxième chance. Mais pas une troisième.
Je crois que la sagesse vient avec l'âge, la vie et la douleur. Et le fait de savoir ce qui compte.
Ça s'appelle la pensée magique. "Si je fais telle chose, telle autre arrivera", même s'il n'y a aucun lien entre les deux. "Si je marche sur une fente du trottoir, ma mère se fera mal au dos." Ou si je passe sous une échelle, ou si je casse un miroir. On nous apprend très jeune à croire à la magie, puis nous passons le reste de notre vie à être punis pour ça.
Si on vous donne un coup de poignard, ne vous sentez pas coupable d'avoir mal.
Beaucoup de choses peuvent se cacher dans le silence. Ou du moins tenter de s'y cacher. La plupart des émotions, savait-il, finissaient par sortir. Surtout la colère.
Les larmes ne sont jamais que des souvenirs accablants qui, transformés en eau, s'écoulent...
Des millions de gens sont prêts à croire n'importe quoi. Ils voient le Christ dans une crêpe et se mettent à la vénérer.
Vivre, c'est perdre... Si on peut accepter que rien n'est permanent et que le changement est inévitable, si on peut s'adapter, on sera plus heureux.
Il est tellement plus réconfortant de constater le mal chez les autres ; cela excuse nos mauvais comportements.
Lorsqu'on voit le pire, on apprécie le meilleur.
Il y avait deux choses qu'une personne ne pouvait faire sur demande, même si elle le voulait : blêmir et rougir.
On ne peut pas dénigrer, rabaisser tant d'autres personnes sans se diminuer soi-même.
Il est tellement facile de s'enliser dans la cruauté du monde. C'est naturel. Mais pour guérir, on doit aussi savoir reconnaître la bonté.