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Ce que je veux, c'est me fuir moi-même, ne plus me rappeler, rien... me vider de toute ma vie... ne regarder que mon corps... être seulement ce corps.
Luigi Pirandello
Nous avons toujours besoin de rendre quelqu'un responsable de nos ennuis et de nos malheurs.
Cet instinct qui fait à l'enfance découvrir tant de merveilles que nous maquillons ensuite en leur mettant des rides, que nous affublons de notre propre vieillesse !...
Tout ce qui vit, du fait qu'il vit, a une forme et par cela même doit mourir : sauf l'oeuvre d'art qui, précisément, vit à jamais, car elle est forme.
Le quiproquo, c'est d'abord la vie même qui en est un, et le plus compliqué de tous.
Mon opinion représente une vision que j'ai... jusqu'à ce que je trouve quelque chose qui me fasse changer d'idée.
La vie est pleine d'une infinité d'absurdités, qui, impudemment, n'ont même pas besoin de paraître vraissemblables ; car elles sont vraies.
Oh, monsieur, vous savez bien que la vie est pleine d'innombrables absurdités qui poussent l'impudence jusqu'à n'avoir même pas besoin de paraître vraisemblable : parce qu'elles sont vraies.
(Un plateau de théâtre) est un lieu où l'on joue à jouer pour de vrai.
Il n'est pas possible de croire que l'unique raison d'être de notre vie peut résider tout entière dans un supplice qui nous paraît injuste et inexplicable.
Le drame est tout entier là-dedans, monsieur, dans la conscience que j'ai, qu'a chacun de nous d'être "un", alors qu'il est "cent", qu'il est "mille", qu'il est "autant de fois un" qu'il y a de possibilités en lui.
Nous sommes de pauvres morts en mouvement. Se martyriser, se consoler, s'apaiser. Oui, c'est bien cela la mort.
L'art scénique, le seul qui tire l'oeuvre de sa fixité irrémédiable, de son irrémédiable solitude, est le plus beau et le plus tragique de tous. Il vit comme la vie, il meurt comme la vie.
... sa surdité mentale !
Les phrases ! Oui, les phrases ! Comme si devant un fait inexplicable, devant un mal qui nous ronge, ce n'était pas un réconfort pour tout le monde que de tomber sur un mot qui ne veut rien dire mais où l'on trouve l'apaisement !
Entre celle qui se résigne à jouer le rôle de l'esclave et celui qui joue, fût-ce avec arrogance, le rôle du maître, ma sympathie va à ce dernier
Il est plus facile d'être héros qu'honnête homme. Héros nous pouvons l'être une fois par hasard ; honnête homme il faut l'être toujours.
S'il nous plait de vivre comme nous le faisons qu'importe !
... l'éducation est l'ennemi de la sagesse, parce qu'elle rend nécessaire un tas de choses dont, pour être sages, nous devrions nous passer.
La vie est, en fait, moins réelle que l'art. Une vie n'est jamais, ne peut pas être une création absolue. Au lieu que l'art est une réalité en soi, hors du temps, des hasards, des obstacles, sans autre fin que lui-même. L'art venge la vie.
On croit se comprendre ; on ne se comprend jamais.
Un fait est comme un sac : vide, il ne tient pas debout. Pour qu'il tienne debout, il faut d'abord y faire entrer la raison et les sentiments qui l'ont déterminé.
La vie est pleine d'absurdités qui peuvent avoir l'effronterie de ne pas paraître vraisemblables. Et savez-vous pourquoi ? Parce que ces absurdités sont vraies.
L'art venge la vie.
Naître dans de mauvaises conditions, n'est pas une prérogative exclusive des hommes. Les villages non plus, ne naissent pas comme ils veulent, ni où ils veulent, mais là où quelque nécessité naturelle engendre de la vie.
La femme est plus généreuse que l'homme, et elle ne s'attache pas seulement, comme celui-ci, à la beauté extérieure.
Le quiproquo !... Mais est-ce bien cela : "qui proquo !". Je pense que le quiproquo, c'est d'abord la vie même qui en est un, et le plus compliqué de tous.
Chacun extérieurement, devant les autres, se montre plein de dignité. Mais chacun sait bien tout ce qui se passe d'inavouable en nous dès que nous nous trouvons seuls avec nous-mêmes.
Pour une femme qui tombe, monsieur, le responsable de toutes les fautes qui suivent, n'est-il pas toujours celui qui, le premier, a provoqué sa chute ?
A chacun sa vérité.
Le jour est éblouissant, la nuit appartient aux rêves et seuls les crépuscules sont clairvoyants pour les hommes. L'aube pour l'avenir, le couchant pour le passé.