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La fierté est la marque du courage.
Madeleine de Puisieux
Une belle apparence décide : tout le monde est l'ami d'une belle chose, sans se donner la peine l'examiner si elle est bonne. Il faut donc montrer le beau, mais ne pas s'y fier.
L'infidélité produit plus de mal que tous les autres vices ensemble.
Les hommes regardent les femmes avec une indulgence très nécessaire à la satisfaction des uns.
Si votre fils est né sans courage, il en montrera peut-être, mais il n'en aura jamais.
Il y a plus de fausseté dans nos procédés que d'injustice dans l'estimation de notre mérite.
Méfiez-vous de l'avidité de ceux qui refusent ce qui semble leur convenir.
L'art fait presque la moitié du chemin qui mène à la perfection.
Il ne faut rien montrer d'imparfait. Les femmes ont bien cette politique. Elles ne se laissent voir qu'après leur toilette. Celles qui y souffrent compagnie ont mis ordre à tout auparavant.
Il faut avoir de la sagesse pour soi et tous les dehors de la folie pour les autres.
La négligence est la première marque du changement : aussi les femmes qui ont ordinairement de l'expérience sur ces matières devraient rompre au premier oubli.
Le bonheur est une boule après laquelle nous courons tant qu'elle roule et que nous poussons du pied quand elle s'arrête.
Ce n'est pas assez de la science à un savant, il lui faut des vertus sociales ; sans elles, qu'il reste dans son cabinet.
L'essentiel de la société est de se rendre nécessaire et de l'être.
La constance est la seule indiscrétion qui soit excusable.
Un grand nom sans mérite est comme une épitaphe sur un cercueil.
Un esprit paresseux est comme un faux orage qui ne produit que des éclairs.
Il y a plus d'habileté à se tirer bien d'une aventure délicate qu'à l'entreprendre ; presque tous les commencements sont beaux, les milieux fatigants et les fins pitoyables.
Il faut se tromper avec tout le monde plutôt que d'être sage tout seul.
La pénétration, c'est l'oeil de l'esprit : l'esprit peut bien aller sans elle ; mais elle ne va point sans l'esprit.
Les sots ne font point de grandes fautes ; la nature les a dédommagés de la sottise par la circonspection.
On peut rire de rien, mais il faut pleurer de quelque chose.
Un homme ne plaît guère le lendemain quand il n'a pas plu le premier jour.
Les grands sont presque tous ignorants, et ils n'ont d'autres moyens de ne le point paraître, que d'avoir auprès d'eux des gens qui ne le soient pas.
Il est un silence plus calomnieux que le discours et j'ai mieux aimé quelquefois parler mal à propos que de me taire.
Il y a des gens qui conviennent dans le coeur des fautes qu'ils font, mais qui les défendent de bouche.
L'amour est comme les liqueurs fortes pour ceux qui les aiment ; ils ont beau se dire qu'elles les tuent, ils y reviennent.
La paresse tue les oeuvres : l'esprit sert à un paresseux à peu près comme un bel ornement à l'extrémité d'un dôme : c'est pour le plaisir et pour l'agrément des autres.
On rougit plus d'une sottise que d'une méchanceté ; et peut-être a-t-on raison : les sots sont sots sans ressource ; les méchants peuvent devenir bons.
On répète les médisances, en citant leur auteur, pour s'en donner le plaisir sans danger.
Les femmes ne craignent pas d'être soupçonnées de plusieurs amants, mais elles ne voudraient pas en avouer un.
L'inconstance est un obstacle au bonheur, l'habitude est pire encore.
Il ne faut pas être trop aimé pour être respecté.
Tous les hommes sont nés pour être utiles, et ils le sont tous quand ils veulent ; il n'y en a pas un qui ne soit propre à quelque chose.
L'art est une coquetterie du goût, qui réveille l'attention ; mais il en faut si peu que rien, pas plus qu'à une belle femme pour conserver un amant qu'elle aimerait beaucoup.
J'aime mieux une erreur qui fait mon bonheur qu'une évidence qui me désespère.
Il y a toujours à perdre pour une femme à faire son amant de son ami, mais il y a beaucoup à gagner à faire son ami de son amant.
Voulez-vous savoir comment il faut donner ? Mettez-vous à la place de celui qui reçoit.
Il n'est de bonheur que pour les coquettes. Malheur à celles qui n'ont point de penchant à l'être, et qui sont nées avec une figure aimable, des graces ou de l'esprit.
Plus on a de bon sens, plus on est difficile à consoler.