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Etre trop mécontent de soi est une faiblesse. Etre trop content de soi est une sottise.
Madeleine de Souvré
Au lieu d'être attentifs à connaître les autres, nous ne pensons qu'à nous faire connaître nous-mêmes. Il vaudrait mieux écouter pour acquérir de nouvelles lumières que de parler trop pour montrer celles que l'on a acquises.
La société et même l'amitié de la plupart des hommes n'est qu'un commerce qui ne dure qu'autant que le besoin.
La honte qu'on a de se voir louer sans fondement donne souvent sujet de faire des choses qu'on n'aurait jamais faites sans cela.
Le non de quelques-uns plaît davantage que le oui des autres. Le refus accompagné de douceur et de civilité satisfait davantage un bon coeur qu'une grâce qu'on accorde sèchement.
Il ne faut pas regarder quel bien nous fait un ami, mais seulement le désir qu'il a de nous en faire.
On aime beaucoup mieux ceux qui tendent à nous imiter que ceux qui tâchent à nous égaler. Car l'imitation est une marque d'estime et le désir d'être égal aux autres est une marque d'envie.
On loue quelquefois les choses passées pour blâmer les présentes, et pour mépriser ce qui est, on estime ce qui n'est plus.
Rien n'est plus dangereux qu'un bon conseil accompagné d'un mauvais exemple.
L'amour a un caractère si particulier qu'on ne peut le cacher où il est, ni le feindre où il n'est pas.
Lorsque l'on fait voir à un homme artificieux qu'on reconnaît ses artifices, on lui donne sujet de les augmenter.
La plus grande sagesse de l'homme consiste à connaître ses folies.
Les sottises d'autrui nous doivent être plutôt une instruction qu'un sujet de nous moquer de ceux qui les font.
On aime tellement toutes les choses nouvelles et les choses extraordinaires qu'on a même quelque plaisir secret par la vue des plus tristes et des plus terribles événements, à cause de leur nouveauté et de la malignité naturelle qui est en nous.
On a souvent plus d'envie de passer pour officieux que de réussir dans les offices, et souvent on aime mieux pouvoir dire à ses amis qu'on a bien fait pour eux que de bien faire en effet.
Savoir bien découvrir l'intérieur d'autrui et cacher le sien est une grande marque de supériorité d'esprit.
Si l'on avait autant de soin d'être ce qu'on doit être que de tromper les autres en déguisant ce que l'on est, on pourrait se montrer tel qu'on est, sans avoir la peine de se déguiser.