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Toute route qui mène quelque part est mensongère.
Marc Gendron
Les confessions m'ont toujours ennuyé. On y arrange trop la vérité.
A la longue on joue de plus en plus mal le rôle qu'on s'est octroyé.
Notre avenir dépend non de la science politique mais d'une politique de la science.
La politesse ne vaut qu'autant qu'elle est doublée de bienveillance.
La souffrance ne mène pas à la révélation.
Original est le seul mot que les gens connaissent pour étiqueter ceux qui vivent différemment d'eux.
Pas de connaissance de soi qui ne passe par le corps.
Le créateur : celui qui a conquis le privilège de la vision. Il voit autrement, il discerne autre chose, il perçoit l'invisible.
Le futur ne compte que vingt-quatre heures.
Enseigner c'est, qu'on le veuille ou non, opprimer, c'est plier ou rompre, par la persuasion ou la douceur, des volontés.
Vivre est un élan hasardeux et il n'y a aucune conclusion à en tirer.
Sans dissidents la fraternité manque de mordant.
L'idéologie : un problème démographique. Les intellectuels se multipliant il faut trouver de nouveaux champs de connaissance.
La vie est une avenue à deux voies.
La sagesse et la folie dorment dans le même berceau.
L'ignorance savante est supérieure au savoir ignare.
Le corps se prête à toutes les philosophies, il demeure le même pour toutes les idéologies.
Il serait indécent de renoncer au jazz.
Les hommes dissertent froidement et quand ils ne parviennent pas à s'entendre ils s'emballent et font la guerre.
Les larmes, la seule musique à laquelle le coeur est sensible.
Mais quelle fantaisie pourrait encore nous soulever là où l'idée de dieu a échoué ?
Nous sommes des minables pris dans l'engrenage et aucun de nous n'a jamais vu la roue.
L'or n'est qu'un obstacle à l'épanouissement et à la paix du coeur.
Les arbres sont des vestiges d'une autre époque, des taches sur l'uniforme cendreux du ciment.
Tous les individus sont égaux devant un chimpanzé qui se pourlèche les babines en ajustant sa casquette.
Tout se résume à la peau.
Les femmes excellent à se raconter, observatrices perspicaces proches de leur corps.
Qui baise mal châtie bien.
Moins on parle plus on se sent insignifiant. Le silence confronte l'être à sa nullité.
Nul n'arrose plates-bandes pelouse taillis myosotis et haies sans songer aux délys de l'amour.
Les femmes sont davantage en mesure de fonder la pédagogie de l'avenir et de garantir aux élèves de demain une éducation adéquate aux défis qui les attendent.
On se remet de tout mais on ne guérit de rien.
Les révolutions politiques nous ont dotés de goulags. La révolution sexuelle de sex-shops.
Les choses nous détachent de l'amour.
La lamentation est le recours des lâches.
Etre femme et consciente sur cette planète signifie vivre dans un perpétuel état de révolte.
Une larme suffit pour mieux voir.
Penser ce n'est pas être.
Les larmes sont la seule réponse possible à un tas de questions.
En exil partout chez soi.
La morale est une éthique des corps pris pour autre chose que ce qu'ils sont.
La femme ne s'exalte pas, comme l'homme, face à la mort. Parce qu'elle donne la vie, elle accepte aussi la mort.
Il n'y a plus d'espoir mais beaucoup de futur.
La poésie est la mathématique du langage et de l'existence, le roman en est la physique.
La monotonie de la vie hivernale à la campagne atteint parfois le sublime.
Le plaisir est rond comme la lune et en bout de course il se fait étoile filante.
Le plaisir du texte a été évincé par le désir du sexe et la mission des écrivains consiste à les réconcilier.
Toutes nos phrases sont dictées par les nécessités et les illusions de notre situation concrète.
Celui qui vit dans l'imaginaire partage plusieurs vies. Une seule lui échappe : la sienne.