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Nous sommes tous plus ou moins amochés, il faut apprendre à se panser soi-même.
Marc Gendron
Peut-être est-on les fourmis de quelque géant invisible.
La gloire et les millions ne peuvent consoler de la jeunesse à jamais envolée.
Le doute gronde comme une avalanche ou un feu de paille.
On ne résout jamais un problème en jouant sur les mots.
Pour les riches il y a le ballet et pour les pauvres les contorsions de la rue.
La pensée : habitude physiologique d'un être dressé.
Espérance ? Billet à ordre que nous tirons sur le bonheur et qui nous revient protesté à l'échéance.
La musique rachète l'homme.
Le sexe n'a pas de coeur et il n'en fait qu'à sa tête.
Lorsqu'une bagnole fait saliver et qu'une boniche suscite le besoin d'un soda ou d'un sofa ou d'une galette de soya, le pari est gagné.
La sérénité réside toujours à fleur de peau.
La sagesse se refuse à qui ne sait écouter.
L'amour est une enseigne lumineuse clignotante.
La mode change, le cul demeure.
Habiter un corps (grandir jouir souffrir mourrir) signifie : être en manque avant de disparaître.
Écrire : une plume griffant le silex de la mort.
Que vaut la peinture lorsqu'elle devient objet de spéculation ou toile de fond dans le living des cadres supérieurs.
Vivre se résume à peu de chose - tout un chacun essaie de sauver sa peau et soigne sa maladie d'exister.
On vit le plus souvent dans le gris ou on s'en étonne de moins en moins.
La santé, c'est l'état de grâce caduque qui fait oublier qu'on est depuis notre naissance en péril.
Les peintres sont les évadés du mot.
Mais pourquoi pensent-ils-elles si fort et créent-ils-elles si peu et pourquoi pensent-ils-elles si peu et crient-ils-elles si fort.
L'acheteur n'est qu'un caniche friand de susucre.
Aussitôt qu'on sort du domaine des mots tout s'écroule et lorsqu'on y demeure tout est sans vie.
Dix minutes de nouvelles télévisées ou un documentaire sur l'un des holocaustes de ce siècle invalident tous les traités d'éthique cogités depuis l'invention de l'alphabet.
Les idées claires ne correspondent pas à l'ordre des choses.
La pub, c'est le triomphe de la complaisance, c'est le miroir aux alouettes dans lequel se reflètent les croyances et les élans d'une nation s'accrochant à ses lieux communs.
La Bible n'est-elle pas l'un des premiers almanachs visant à manipuler les masses : elle est bourrée de truismes qui réconfortent les simples d'esprits en mal de directives.
A travers les larmes on voit drôlement mieux qu'à la loupe ou avec des jumelles.
L'univers est résumé dans un trognon de pomme.
Dans les choses l'homme ne peut que se perdre et se disperser.
Personne n'échappe aux codes judiciaire et génétique.
Seul les mots sont aptes à rendre compte du rien.
L'anéantissement de tous les mondes équivaut au soupir d'une orchidée.
La science reste en avance d'un siècle sur la philo.
On préfère plutôt regarder les fleurs pousser que d'être jardinier.
Les génies n'existent que dans les contes pour enfants.
L'amour obéit à la loi de l'indétermination on ne peut à la fois en parler et en connaître la nature.
Écrire, c'est la manière la plus ostentatoire de garder silence - c'est caresser l'espoir qu'un chapelet de mots puisse déboucher sur une parole vraie.
Il y a plus d'idées que d'étoiles et nous ne sommes pas heureux.
On ne peut rien dire on ne peut que décrire notre façon de vivre et encore c'est trop les imbéciles pourraient croire qu'on la propose en modèle.
L'âme s'avilit si elle pactise avec ici-bas.
Une partie de fesses (tel un parfum répandu dans l'air que je respire à pleins poumons) m'en apprend autant sur l'Homme qu'un traité de psychologie.
La télé comme l'excitant et le valium du peuple.
On ne pardonne rien, on oublie peu.
Un romancier est un preux chevalier qui à force d'affronter ses fantômes apprend à distinguer les causes d'envergure des farces qui finissent en queue de poisson.
Les idées sont comme les âmes : fragiles et éternelles.
Seules importent les vérités qu'on (re)découvre soi-même.
La douleur distille des vers envoûtants et des sentences d'outre-tombe.