Images
Aimer, c'est pour l'un conquérir, pour l'autre, se soumettre... et tout le reste reçoit les noms vagues d'amitié, affection, dévouement ... ?
Marcelle Sauvageot
Qui sait, il y avait peut-être une trêve avec la maladie ! Elle doit bien de temps en temps se reposer, avoir des dimanches et des jours de fête... Ces jours là, il doit être possible de vivre comme autrefois. Demain, nous reprendrons la vie sévère du malade : il faudra lutter
Ces petites irrégularités, on a envie de les embrasser plus que les perfections, parce qu'elles sont pauvres et qu'elles font que ce visage n'est pas celui d'un autre.
Un ami n'a pas besoin d'être questionné pour se confier.
La neige dehors est très blanche ; et il règne ce silence étouffé de la neige, ce silence qui attend une révélation dont on sait seulement que la venue fait battre le coeur plus allègrement.
Vous ne savez plus ce que c'est qu'être près de moi.
L'amitié, je crois que c'est de l'amour plus fort et plus exclusif... mais moins "tapageur". L'amitié connaît la jalousie, l'attente, le désir...
Il ne faut pas être absent de son bonheur
Le charme entre nous devait durer aussi longtemps que nous garderions l'inquiétude créée par l'ignorance que nous avions de notre image chez l'autre. Qui a rompu le charme ? Nous avons cru voir l'image fixe que l'autre avait de nous et nous avons fixé la sienne en nous. Est-ce là ce qui nous a séparés ?
On dit à une femme : "Celui pour qui vous êtes faite", et à un homme : "Celle qui est faite pour vous"
Si on veut retenir un chat qu'on a blessé, il griffe et se sauve.
Il faut donner quelque chose ; alors on songe à l'amitié, "cette sœur plus noble de l'amour", et on l'offre en essayant de montrer que c'est bien mieux que cet amour qu'on donnait avant et qu'on donne à une autre maintenant.
Dans la journée ou le soir, il y a des moments de calme, pendant lesquels on est étonné de ne rien sentir ; et l'on guette la phrase, le son, le parfum qui va brusquement faire renaître la mal.
Oui, il est très tard ; je viens d'éteindre la lampe pour laisser entrer dans ma chambre la lumière de la nuit.
Comment pouvoir faire sentir tout le bouleversement que produit une émotion au moment précis où elle a lieu ?
Celui pour qui l'on est fait, n'est-ce pas celui pour qui l'on accepte d'être fait ?
Ne croyez pas que m'offrir l'amitié pour remplacer l'amour puisse m'être un baume ; c'en sera peut-être un quand je n'aurai plus mal. Mais j'ai mal ; et, quand j'ai mal, je m'éloigne sans retourner la tête.
Et ainsi, en niant que mon coeur aime, je m'attache plus que celui qui me dit : je t'aime.
Notre amitié sera une très jolie chose à l'avenir ; nous nous enverrons des cartes postales pendant nos voyages et des bonbons en chocolat au Nouvel An. Nous nous ferons des visites ; nous prétendrons être ce que nous croyons être et non pas ce que nous sommes.
Je suis trop émue et je deviens dure pour ne pas me laisser aller à l'émotion. Comment pouvoir faire sentir tout le bouleversement que produit une émotion au moment précis où elle a lieu ?
Je t'envoie un baiser dans l'air. Si tu m'aimes, je guérirai.
Le passé devient-il si vite une vieille chose ?
Vous pensez que Noël sera triste pour moi et vous voudriez me bercer. Oh ! non, je ne veux pas de vos caresses et Noël ne sera triste que si je le veux bien. J'ai froissé votre lettre et j'ai cru à une délivrance. J'ai, de ce geste, secoué vos caresses et l'enlisement dormeur du passé.
Vous pouvez tout faire, penser ou croire, posséder toute la science du monde, si vous n'aimez pas, vous n'êtes rien.
Tu ne m'auras rien promis. et pourtant il serait si bon pour moi qui suis seule et qui pars au loin de me bercer sur ton amour avec confiance. J'ai besoin de lui : je voudrais le retrouver quand je reviendrai guérie. La certitude que quelqu'un continue à aimer et à attendre, pour qui le reste n'est qu'un dérivatif momentané et sans pouvoir, est un grand bonheur pour un malade.
L'amour est une connaissance qui conduit l'amoureuse, ou l'amoureux, au-delà de lui-même et de l'objet de son sentiment.
Savez-vous ce que c'est que l'amitié ? Croyez-vous que ce soit un sentiment plus tiède qui se contente des restes et des menus services que l'on ne peut éviter de se rendre ? L'amitié, je crois que c'est de l'amour plus fort et plus exclusif... mais moins "tapageur". L'amitié connaît la jalousie, l'attente, le désir...
Il est tellement plus facile d'avoir un complice qui plaigne, approuve, écoute ; on prend de l'importance ; les choses qu'on dit deviennent tangibles, forment un univers de roman où l'on prend un rôle. Jusqu'à quel point respecte-t-on l'absolue vérité ?
J'essayais de garder un petit appui en dehors de vous, afin de pouvoir m'y accrocher le jour où vous de m'aimeriez plus. Ce petit appui, ce n'était pas un autre, ce n'était pas un rêve, ni une image. C'était ce que vous appeliez mon égoïsme et mon orgueil ; c'était moi que, dans la souffrance, je voulais pouvoir retrouver.
Je veux bien perdre la tête, mais je veux saisir le moment où je perds la tête et pousser la connaissance au plus loin de la conscience qui abdique. Il ne faut pas être absent de son bonheur.
Rien n'est plus attachant que les faiblesses et les défauts : c'est par eux que l'on pénètre l'âme de l'être aimé, âme constamment cachée par le désir de paraître semblable à tout le monde.