Images
Comment oublier cette certitude d'être indispensable à tous, et cela sans orgueil !
Marie-Claire Blais
Certains jours, quelle condamnation pour les hommes de vivre les uns avec les autres...
Soyez révolté, méchant si vous le désirez, criez, pleurez, mais ne vous cachez pas au fond de votre détresse comme les fous se cachent dans leur folie.
Les mots ça fait vivre quand on n'a personne.
Cet égarement de l'amour qui est une infidélité à tout ce qui vit et respire loin de soi.
L'amour n'est-il pas le dieu du temps perdu ?
Toutes les raisons sont bonnes, dans les livres comme dans la vie.
La vie entrave l'âme. La mort dégage. C'est peut-être le seul temps d'amour.
Il n'appartient pas à l'être humain de sauver son frère de la mort. Il ne peut que l'aimer.
La mort n'atteint pas seulement celui qui doit fermer les yeux à jamais mais aussi les autres, tous les autres qui recevront l'horreur et l'absence en partage.
On juge bien avilissantes ces actions qui se répètent et qui portent en elles le malheur de n'être utiles à personne.
Comment n'êtes-vous pas révolté par la douleur humaine ? Cette sorte de placidité serait-elle la sagesse ?
On est toujours un peu étranger dans la vie et très seul.
C'est cela, le drame des dilettantes : ils ne sont que des amateurs éphémères de ce qui est éternel...
Les gens qu'on aime ne changent pas.
C'est l'une des lois légitimes de l'existence que tout demeure, existe, que le passé ne s'efface pas devant le présent.
Le crédit n'est que l'apparente richesse des pauvres.
Le milieu social n'est qu'un monde d'apparences.
C'est souvent à cause d'un souvenir particulièrement mortifiant que l'on cherche davantage le pardon que l'amour.
On peut être aussi possessif de l'autre lorsqu'on donne que lorsqu'on reçoit.
On ne peut pas réparer la chair qui a été blessée, on ne se console pas de l'absence de nos morts.
Le passé du monde n'est que poussière...
Nous avons parfois le devoir d'être heureux.
Aimer, c'est un jeu si subtil quand on se connaît à peine, soi-même...
N'est-ce pas la curiosité qui nous retient à la vie ?
Les bêtes ont inconsciemment le désir d'être humaines quand les hommes ont consciemment le désir d'être des bêtes.
La fin d'une vie n'est rien à côté de la fin d'un amour.
Tout est utile même ne rien faire.
Il était plus frappé en elle par la femme physique que par la femme morale. Mais rien ne ment moins que le corps.
Ceux qui pratiquent ouvertement la cruauté se vengent souvent des malheureuses conditions de leur existence.
L'intelligence est souvent nuisible à l'amour.
Tu es jeune encore, tu ne sais pas que la vie n'est qu'une suite de compromis, les uns plus âpres que les autres... Tu apprendras, un jour...
Si nous n'avons pas de vie future, nous avons eu nos vies antérieures et elles sont le secret et les liens de nos existences d'aujourd'hui.
Quand donc apprendrez-vous à mieux connaître l'avidité des hommes et à ne pas tomber dans le piège de la pitié ?
Le poète et le tyran font rarement bon ménage.
Votre but le plus impérieux doit être de libérer en vous l'humain. Ensuite vous comprendrez que les autres existent vraiment.
Jamais la mort ne sera aussi belle que la vie que l'on a perdue !
Une gifle, cela ne blesse que l'orgueil.
L'ami, c'est plus difficile à trouver que la fortune.
Tandis que le petit Juif on lui dit : fais confiance à personne et n'oublie pas que charité bien ordonnée commence par ce que l'on a dans sa poche.
Il y a un espoir souverain dans les yeux des jeunes filles.
Le ridicule ne s'exprime qu'au premier âge d'une passion.
La gourmandise dans le mensonge finit souvent pas suggérer la saveur réelle des choses.
Rien n'est plus dangereux que ces consciences endormies, satisfaites ! Ces consciences raisonnables dont la vie se retire peu à peu.
Quoi de plus ennuyeux qu'un être sans défaut ? C'est une anomalie de la nature, même pour un chrétien.
On parle toujours trop de soi-même à ceux qui ne nous comprennent pas.
La timidité est le défaut des petits hommes et l'arrogance, la vertu des grands.
Qu'il est bon de se dévêtir de soi jusqu'à ne plus se reconnaître pour aller vers celui qui vous aime !
Ecrire, c'est mourir un peu !
Quand on ne ressemble pas aux autres, on ne leur plaît pas.