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... sans anniversaire, comment savoir que nous existons et que le temps nous est compté ?
Marie Desplechin
Tu sais comment ils sont, dans les écoles, ils n'y connaissent rien aux enfants. Un enfant qui n'est pas protégé, ils te le démolissent.
Aussi longtemps que j'échappe au salariat, je ne suis pas mécontente. Tant que j'en aurai la possibilité, je ne veux plus vendre ma vie. Ma vie est à moi. Je préfère vendre mon travail.
Tous les photographes sont obsédés sexuels. On ne peut pas le leur reprocher, ils sont obligés de travailler avec leur regard.
La haine est un ciment entre les hommes, elle fonde des amitiés, elle autorise les reconnaissances, la haine est un peu facile, mais bonne fille.
La nuit, je encore plus mal. Je suis forcée de tout laisser allumé, la lumière, la radio, à fond.
Je me demande jusqu'où admettre ce que je ne comprends pas.
Penser est une affaire intime.
A partir du moment où il est rasé, et à défaut de qualités réelles, un homme peut toujours passer pour intelligent.
L'amour nous plaît, son bruit de chaînes et ses fruits de saison. Et tant mieux. Rien n'est plus désolant que de détester l'amour.
Certaines personnes sont comme ces fleurs qui se ferment dès qu'on les touche. On ne les approche que dans la solitude.
Si je pense à moi, je me dis que j'aimerais creuser un trou profond, me mettre dedans et m'endormir. Mais si je pense au monde, je me dis que j'aimerais écrire des livres.
Rien n'est si engageant que le dépaysement.
C'est beau de voir qu'il y a des gens contents de commencer la semaine par une punition, heureux de la poursuivre par une disparition, et enchantés de la terminer par une arrestation.
Je suppose que c'est le bonheur, cette alliance de la lumière, du son et de la douceur de l'air. Le bonheur dure peu de temps, mais, si on lui en laisse la place, il peut occuper un très grand espace.
Je ne peux pas croire que ce sont les baisers de princes charmants qui sortent les princesses de leurs siestes séculaires, non, les baisers endorment, ce sont les gifles qui réveillent.
Elle n'a jamais terminé de cartographier mes frontières.
... l'on peut vivre au milieu des hommes sans rien connaître de leurs histoires.