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Sans la tendresse, l'amour ne serait rien.
Marie Laforêt
De toute façon, je déteste me voir ou m'entendre.
Dans le feu de la jeunesse. Naissent les plaisirs. Et l'amour fait des prouesses. Pour nous éblouir. Oui mais sans la tendresse. L'amour ne serait rien.
C'était extravagant de jouer sur la plage. Le thé était apporté sur un plateau d'argent à 5 heures. Je suis née dans un milieu bourgeois, passionné de musique. Mes parents se vouvoyaient, ma mère se changeait pour le dîner.
Non, je n'ai jamais fait de plan de carrière. Pour moi, chanter c'était comme un petit boulot. Comme quand on bosse chez McDo l'été. Et puis je voulais àlever mes enfants. J'ai suivi mon mari en Suisse. Quitter la France a été l'un des choix les plus douloureux de ma vie.
Ma carrière est de bric et de broc, mais ma vie est remplie du début à la fin.
Je ne suis pas une mère juive. Je suis une mère ariégeoise, pas du genre à leur dire que je les aime.
En 1965, à l'Opéra de Paris, dans Norma, on ne voyait que Maria Callas. Je l'ai rencontrée onze ans plus tard, lors d'un dîner mondain. Nous ne nous sommes pas dit grand-chose, mais sa voix, tout à fait douce, un peu essoufflée, un peu perdue, m'a marquée. Son humilité était loin de la rumeur qui la faisait aboyer.
Dans le métier, on m'a souvent considérée comme une dilettante alors que je suis très sérieuse dans le travail. Je ne suis jamais invitée à aucune cérémonie.
Je ne m'écoute jamais. Là, j'ai été obligée de le faire pour effectuer le choix de mes chansons et ça été un vrai calvaire. De toute façon, je déteste me voir ou m'entendre.
Faites donc pleuvoir sans cesse au fond de nos coeurs, Des torrents de tendresse pour que règne l'amour, jusqu'à la fin des jours.
Le bonheur est un métier, il s'apprend.
La foi, on l'a ou on ne l'a pas. A 15 ans, je voulais entrer au couvent, mettre le monde derrière des barreaux.
Je n'ai pas une voix, j'ai un timbre.
J'avais occulté un viol que j'avais subi à 3 ans, qui commençait à remonter à la surface. Mon âme s'est mise à nu. Le fait de l'avoir surmonté me donne une force que personne ne peut m'enlever.
J'ai toujours laissé beaucoup de liberté à mes trois enfants pour qu'ils découvrent eux-mêmes leur voie.
Dieu avait pris chair, il était aussi réel que ce que je voyais par la fenêtre de ma chambre. La foi, on l'a ou on ne l'a pas. A 15 ans, je voulais entrer au couvent, mettre le monde derrière des barreaux.